HEUREUSE

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Dès que nous arrivons à la frontière, Daniel se gare en plein milieu d'un endroit désertique, il fait toujours aussi chaud

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Dès que nous arrivons à la frontière, Daniel se gare en plein milieu d'un endroit désertique, il fait toujours aussi chaud. Le soleil me tape sur le corps et je m'en plains à chaque fois mais personne ne semble s'en soucier.

Carlos vient m'ouvrir la portière pour me faire sortir sans me blesser car cette voiture est remplie d'armes. Dès que mes pieds se posent sur le peu de verdure qu'il y a, Daniel me prend par l'épaule sans oublier d'entraîner mon frère dans ses conversations farfelus :

— Bon Lili, parle-nous.

— Daniel il faut vraiment que t'arrêtes avec tes surnoms de gosse, râle Carlos.

— Lili dis moi comment le petit Dridri t'a avoué ses sentiments, l'ignore Daniel.

— Dridri ?

On fait virevolte pour voir que Rodrigo nous juge de haut en bas sans aucune pitié, ses deux perles grises nous détaillent comme si on était des inconnus qui venaient de dire une grosse bêtise. Et sans mentir, je me sens un peu mal à l'aise, non seulement parce que je viens d'apprendre que le surnom que Daniel donne à Rodrigo, est très étrange et aussi à cause du jugement de Rodrigo.

— Daniel ne m'appelle plus comme ça et on y va.

On le suit dans un malaise insupportable, cette fois c'est lui qui conduit et Daniel est assis à côté de moi. Celui-ci ne sachant pas garder le silence plus d'une seconde, questionne :

— T'es au courant pour ton défunt frère ?

Rodrigo jette bref un coup d'oeil à Daniel avant de répondre avec amertume :

— Ouais, mon père me l'a annoncé.

— Tu ne vas pas lui rendre hommage ?

— Pas le temps.

Depuis le début de la discussion, je n'espère qu'une seule chose. Que Paco soit en vie. Ils continuent de discuter avec froideur et un peu de haine mais ils ne citent jamais de prénom donc je stresse encore plus, ma jambe bouge sans que je m'en rende compte. Par peur, je ne demande pas quel frère est mort, si j'entendais le nom de Paco, je sais que je m'en voudrais. La boule dans mon estomac s'agrandit à chaque paroles qu'un d'entre eux prononcent. Je me sens telle une souris entre trois gros rats qui pourraient tuer un chat mais comme on dit.

Ce n'est pas la p'tite grenouille qui va tuer la lionne.

C'est ça n'est ce pas ? De toute façon, je savais que je n'ai jamais été forte en expression.

Mes pensées sont interrompus par un arrêt soudain, mes cheveux vont en avant, s'incrustant dans ma bouche. Les claquements des portières me font relever la tête, je suis seule. Tous les autres se dirigent en direction d'un manoir gigantesque, pour ne pas qu'ils m'oublient, je me précipite vers eux.

Un beau salon se présente à moi, les grandes fenêtres à carreaux renvoient les rayons du salon dans cette pièce principale énorme. Il y a deux sofas blancs de part et d'autre d'une table basse en verre. En dessous de tout ça, il y a un tapis gris qui s'harmonise merveilleusement avec le style bruns, verts et blancs du bâtiment. Derrière un des sofa, il y a un escalier en métal qui monte en haut et des pots de fleurs sont posés un peu en dispersion. Le carrelage forme des flèches tous dirigé vers la sortie donc vers moi, l'arôme de café est empreint partout, la cuisine américaine rend la maison plus grande. On a vue sur un jardin qui a une balançoire, une piscine et une grande table en bois.

| MIENNE | Où les histoires vivent. Découvrez maintenant