DANIEL
DELAGRAÇAMes yeux s'ouvrent sur une petite chambre sombre, les rideaux sont clos et les lumières éteintes mais j'entends les corbeaux croasser. J'essaie de bouger mais mon corps est paralysée, je ne peux ni tourner à gauche ni tourner à droite. Mes mouvements sont limités à seulement cligner des paupières.
— Tu es enfin réveillé !
Je reconnais cette voix, je gigote.
— Marlon ! Aide moi putain, j'ai mal partout !
Il s'approche de moi, ses cheveux sont tirés en arrière grâce à un serre-tête. Pleins de questions me submergent mais ils sont tous bloqués dans ma gorge. Marlon m'aide à me redresser puis s'assoit sur le lit, face à moi. Je ne ressens rien, comme si je n'ai pas de corps mais seulement une âme qui chauffe.
— Ils sont où les autres ?
— Carlos est à côté de toi.
Je bouge mes yeux car bouger ma tête est une rude épreuve. Je le vois, endormie et mal au point. Il a des plâtres sur les bras, des pansements sur le visage et des bandages sur le corps.
— Son père et Augostus sont dans le bureau.
— Et Rodrigo ?
Il me fixe, son regard veut tout dire mais je refuse d'y croire. Il souffle.
— Impossible, ce type est immortel !
— Je n'ai pas dit qu'il est mort ! Mais...
— Ferme la ! Aide-moi à aller voir son père !
— Moins de bruit s'il vous plaît..se plaint Carlos.
— Orh ! Marlon !
La porte s'ouvre sur les papas, eux sont en pleins formes mais leurs traits déformés me dise qu'ils ne sont pas aptes à m'écouter. Dommage pour eux, j'en ai un peu rien à foutre.
— Vous êtes enfin réveillé, j'espère que vous vous êtes bien reposez pendant ces un mois de dodo artificielle.
— Señor Augostus ! Avec tout le respect que je vou-
— Depuis quand un homme qui sort du coma parle autant ?! Ferme là et dors !
Carlos baille tandis que Marlon lit son livre devant la fenêtre ouverte. Aucun d'eux ne semble se soucier du cartel mais même si tout était dans le plan, je ne peux être calme.
— Est-ce que Rodrigo est mort ?!
— Si ça peut te rassurer, j'ai déjà envoyé les cendres à sa femme.
Je m'agite, je ne le crois pas, c'est impossible qu'il a su dire ça avec autant de faciliter et aucune once de tristesse. S'il était vraiment mort, son père aurait déjà tué Fernandinho de ses propres mains.
— Comment ?!
— J'ai envoyé un de mes hommes, maintenant rendors toi !
Il tourne les talons, le père de Carlos me fixe.
— Tu sais petit, parfois vaut mieux vivre dans la peur qu'être la peur.
— Je veux être la peur ! Je veux tuer tout ces fils de putes !
— Tu comprends pas... quand tu vis dans la peur tu oses faire des choses que tu ne pensais pas faire.
— Je vois bien leurs cadavres dans une marmite.
— Quand tu es la peur, des gens te feront des choses qu'ils ne penseront pas faire.
— Sans vous interrompre monsieur, je ne comprends pas votre philosophie.

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| MIENNE |
RomanceElles ont voulu échapper à l'enfer ensemble mais il a fallu un sacrifice. Cependant, elle a dû tenir une promesse qui n'était pas facile. A-t-elle réussi ? Un changement radical dans sa vie, des problèmes à régler avant que la décision de son père n...