FINIS.

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Depuis le début de la soirée, les fracas, les cris, les rires de Fernandinho. Tout ça me tourmente, mon cœur bat fortement contre mes os. Mes rideaux sont clos et la cheminée éteinte, je suis seule. Les pensées les plus sombres m'engloutissent, je ne sais ce qui va se passer. J'ai peur, je tremble, j'ai froid, je suis tétanisée et rien ne peut changer ça.

Je me replie sur moi-même en attendant d'être libéré de cet enfer. Mes larmes ruissellent mais aucune d'entre elles ne m'aide à surmonter cette épreuve. Alors je les nettoie du revers de la main, les draps sur moi ne sont que mes protections physiques. Pas mental. Je caresse mon ventre pour m'apaiser.

Mes enfants.

Ces enfants sont à nous.

Cette promesse, elle me brûle de l'intérieur, j'ai l'impression de le trahir et je déteste ce sentiment. Pourtant je sais qu'il a raison mais ça me brûle de devoir le mettre de côté, de devoir l'abandonner. J'essaie de penser à autre chose mais un " clic " venu de la porte me fait relever la tête.

Querida..

Une lumière blanche m'aveugle, je cligne plusieurs fois des yeux puis regarde Rodrigo s'appuyer contre l'encadrement de la porte. Le soulagement me submerge, je cours dans ses bras qu'il a grandement ouvert pour m'accueillir. Sa chaleur me rassure, avec lui près de moi je suis en sécurité. Il passe une main dans mes cheveux, je respire un bon coup avant de lui poser la question qui me démange.

— C'est fini...?

— C'est terminé, eclipsa. On va rentrer à la maison et on va s'occuper de toi et de nos enfants.

On se lâche, Rodrigo me sourit et essuie mes larmes de ses doigts. Je le laisse faire car grâce à lui, plus jamais je ne revivrai ça, plus jamais la tristesse ne me dominera. Je le sais.

Je me dirige dans la petite garde robe et cherche des vêtements. J'enlève ce col roulé, par surprise la main froide de Rodrigo effleure mon ventre. Il admire cette petite rondeur qui me rend très heureuse, un sourire esquisse ses lèvres. Je me vêts d'une pull noir puis l'embrasse, je pose ma paume sur sa nuque pour approfondir le baiser mais il me repousse.

— Edelia, faut vite qu'on rejoigne les autres. On fera ça à la maison.

À vrai dire, j'ai l'impression que quelque chose cloche. Il est un peu distant et me regarde comme si c'était la dernière fois, avec précaution et inquiétude. J'espère que c'est moi qui me trompe mais cette impression gagne en ampleur. Il me détaille de la tête au pied, avec amour.

Je me couvre encore d'une doudoune en laine et m'enroule dans une gigantesque écharpe. Je chausse des bottes fourrées après avoir terminé de me préparer, je le regarde.

Il me tend sa main que je prends avec plaisir, il m'ouvre la porte. Nous descendons les escaliers en bois qui nous ramènent dans le salon désordonné. La lampe de torche illumine les débris de verre et les flaques de sang. La porte de la sortie est grande ouverte et je peux déjà voir l'immense couche de neige. Mais bizarrement, faire quelques pas me semble compliquée.

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