SCAN.

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PAPA
GÕMES

Quatres jours que mon fils est parti, le manoir qui avant était rempli de cris de fracas de mes enfants et dorénavant venu silencieuse. Mais pas un silence apaisant mais celui qui cache un terrible secret. Ce calme est plus grand qu'une haine profonde parce que le silence tue l'âme des Hommes tandis que la haine brise l'âme des Hommes. Mon regard rivé sur mon jardin qui outre avait accueilli le bonheur de mes progénitures. J'imagine encore la joie de notre famille, un souvenir lointain qui paraît s'effacer à chaque minute.

— Homme ?

Je me retourne pour la voir dans sa longue robe noire à dentelle, ses traits sont tirés tellement elle est épuisée. Assouvir ses inquiétudes est ma priorité mais je ne pourrais jamais lui cacher la hargne qui plane entre nos jumeaux.

— Qui a t'il femme ?

— Tu crois qu'il pourrait déclarer la guerre ?

Je fus interloqué par ce sujet dont elle ne parle jamais. Une ancienne fissure.

— Ça fait des années que je ne lui parle plus femme. Mais de toute façon guerre ou pas, je serai toujours avec toi, rassuré-je.

( je sais )

— Père, il est arrivé.

La tête de mon unique fille traverse la porte Flor se porte mieux depuis que les autres sont partis. Et depuis que j'ai mis à l'abri Mélissa, Marina et la petite, son prénom est trop compliqué. Je hoche la tête puis embrasse le front de ma femme avant de descendre et de le voir couché sur mon sofa blanc avec un verre de vin rouge à la main qu'il fait tourner d'une manière nonchalance. À tout moment, une goutte s'échappe et fait tâche mon tapis blanc et le sofa.

— Père ! Comment étaient vos vacances ?!

Il s'approche de moi et me serre contre lui mais je reste de marbre. Avoir un cœur de pierre avec mes fils, était facile avant mais maintenant que je les laissé grandir à leur aise. C'est comme si je m'éloigne plus d'eux et je hais ce sentiment.

Fernandinho me relâche et me juge de haut en bas avant de plaisanter :

— À ce que je vois, vos vacances n'ont servi qu'à augmenter votre arrogance.

— Tu es tellement lâche que tu n'oses même plus montrer tes conneries devant moi ?

— Pardon ?

Je ricane, un mixte de dégoût et de colère se forme dans mon ventre. Mon sang se glace quand j'entends encore la phrase de Rodrigo dans mon esprit.

" Il a voulu violé une fille "

Quelle déception pure, un vrai rejet de ma part mais ça m'est égal. Je n'accepte pas de chien dans ma famille.

— Fais une croix sur ton nom Fernandinho, oublie tout ce que tu as car à partir de maintenant. Je te considère comme mort, j'annoncerai ton décès à nos yeux à ton frère mais ne te rapproche plus de mes enfants. Ni de mes petits enfants et ça, jusqu'à que justice soit faite. Moi, Augustus Paulos Gõmes, je ne veux plus te voir ici. Compris ?

Il devient soudainement pâle mais il racle sa gorge puis fait rouler ses épaules.

— Tu connais déjà l'histoire, n'est ce pas ?

— Cette histoire est une honte pour nous ! Pour la famille Gõmes et je ne tolère aucune honte !

Ses yeux s'écarquillent, il serre les poings mais son index se pointe vers moi comme un signe de reproche. Ses iris sont en feu, il m'insulte tout bas, des injures que seuls nous pouvons entendre mais je continue de le fixer avec indifférence. Montrer une quelconque émotion prouve que mon rejet me blesse plus qu'autre chose mais je ne suis pas d'accord.

| MIENNE | Où les histoires vivent. Découvrez maintenant