MIERDA.

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Le soleil qui passe à travers de la fenêtre me réveille avec violence, je me sens étrangement lourde. Je papillote des cils et baille mais une odeur nauséabonde de poisson parvient à me donner la nausée. Je me redresse avec difficulté, les draps ne sont pas noirs et son parfum n'est plus présent.

Je me frotte les yeux pour être sûre de bien voir mais oui. Les draps sont jaunâtres, je tourne ma tête vers le balcon mais il y en a pas. À la place, un grand mur gris sale, des tâches de graisse, de la moisissure…

— Tu vas bi-

Je cours aux toilettes et rejette tout ce que j'ai dans le ventre, le vomi est acide dans ma gorge. Les spasmes dans mon ventre me donnent des frissons, j'ai froid. J'essaie de remettre mes cheveux en arrière mais quelqu'un le fait à ma place. Quand je suis certaine que rien d'autre ne va sortir, j'ose voir la femme à côté de moi. Elle est la doublure féminine de Marlon, ses cheveux sont un peu plus bruns foncé et ses iris sont aussi verts que l'émeraude. Son regard est rempli de compassion, elle me sourit sincèrement.

— Tu n'as rien mangé pendant deux jours et tu as réussi à régurgiter ? Je me demande ce que tu avais dans le ventre.

Pendant deux jours je n'ai fait que dormir mais je suis incapable de me lever toute seule. Je crache une dernière fois, elle m'aide à me rincer la bouche et elle passe un peu d'eau sur mon front avant de me déposer dans mon lit. D'un coup, j'ai la sensation d'être vide, d'énergie, de vie et de pensée. Moi qui voulais lui poser des questions, je me contente de la regarder.

— Mon fils m'a parlé de toi.

Je m'en doutais que Marlon était son fils mais c'était impossible qu'ils aient eu un moyen de communication. Il est resté enfermé avec moi. Ma langue est sèche autant que ma voix d'ailleurs :

— Marlon ?

— Tu l'appelles par son deuxième prénom, toi aussi ?

Scindant le silence entre nous, mon ventre gargouille et ma honte me fait baisser la tête. Même si son rire se veut aimable.

— Pourquoi tu te caches ?! C'est normal d'avoir faim après deux jours.

Son ton est très chaleureux et ses petites lèvres qui forment un sourire radieux sur son visage aussi. Sa combinaison moulante léopard à fine brande lui allait à merveille.

— Tu viens ? Tout le monde t'attend pour le petit-déjeuner.

Je me mets debout mais je suis à deux doigts de tomber à cause du vertige que j'ai ressenti. Mais la madame vient à ma rescousse, elle me guide jusqu'au petit salon bleu, le sol en carrelage donne à la pièce un peu plus de lumière. Le temps dehors paraît maussade, Nelya qui était assise sur le divan mauve, s'écrit quand elle me voit.

— Edelia !

Marina et Mélissa sont sorties de nul part, elles m'ont sauté dessus et je manque de m'effondrer dû à la forte chaleur de leur étreinte. Les deux me relâchent et me conduisent vers une chaise en bois devant la table basse nappée.

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