A prickly rose.

Chapitre 56 : Promis.

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Anna_

Depuis que je suis chez Pablo, je n'ai pas eu une minute pour rendre visite à ma grand-mère préféré -étant la seule.
C'est pourquoi j'ai décidé de lui rendre visite aujourd'hui, en espérant qu'elle ne me chassera pas comme elle aime tant le faire.

Après avoir préparer mon sac à main -car ayant plusieurs sacs, j'en change continuellement.
D'autant plus que mes sacs n'ont pas tous la même utilité.
Par exemple, pour sortir me promener -prendre l'air- j'ai tendance à prendre mon petit sac noir. Pour aller faire du shopping je prend un sac qui est légèrement plus grand, et en l'occurrence pour aller voir un de mes proches, je prend un autre sac avec des motifs de fleurs.

Enfin bon. Je ne sais pas d'où me sort cette habitude, mais en tout cas je l'ai adopter.
Je retrouve Pablo dans la cuisine, où il boit son café.
Il est du genre a boire son café noir sans sucre. Pour moi, c'est insupportable. Je suis obliger de mettre plus de trois cuillères à sucre, comme si c'était une boisson quelconque -comme du jus.

_ Tu vas quelque pars ? Me questionne Pablo en s'approchant de moi. 

_ Oui. Je vais rendre une petite visite à ma grand-mère, ça fait assez longtemps que je ne l'ai pas vue.

Pablo secoue la tête lentement, comme pour acquiescer, en léchant ses lèvres humides de café.

_ Tu veux que je t'accompagne ?

_ Non merci, je dis en reprenant mon chemin vers la porte de sortie.

Je m'arrête brusquement. A vrai dire, je n'ai aucune envie de prendre le transport commun, que ça soit à l'aller comme au retour. Et je n'ai pas envie non plus que Pablo m'accompagne.

_ Par contre, je commence en me retournant vers lui, tout en grattant le haut de mon crâne, un peu honteuse par ce que je m'apprête à lui demander. Je pourrais emprunter ta voiture ? J-je n'ai pas envie de pendre le transport et-

_ Il n'y a pas de souci, tu n'a pas besoin de te justifier Anna. Les clés sont sur la commode du salon, il me dit en me montrant d'un signe de tête l'endroit où se trouve ses clés. 

_ Merci beaucoup.

Je me sens obliger de le remercier, ce qui pour moi est d'ailleurs totalement normal. Je n'aime pas demander des choses au gens, même si c'est une aide qui pourrait me sauver la vie. Je me sens trop gêner, comme si je leur en devais une ensuite.

Je prend les clés sur la commande, avant de lui dire au revoir une dernière fois et-
Je me fais encore une fois couper par lui.

_ Ne me dis pas ça, s'il te plaît.

Je me retourne immédiatement vers lui interpellé par le son de sa voix qui a subitement changer, et le retrouve appuyer contre le plan de travail de la cuisine.
Il paraît faire un malaise.
Je m'approche presque en courant vers lui, pose ma main sur son bras afin de vérifier qu'il va bien.
A vrai dire, j'ai la phobie de devoir appeler les secours. Qu'est-ce que je dois leur dire si je ne sais même pas ce qui se passe devant moi ?

« Je crois que la personne qui est devant moi est entrain de mourir. » Alors qu'elle a juste avaler sa salive de travers.

_ Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu ne vas pas bien ? Tu as avaler ta salive de travers ? Je lui demande sûrement trop rapidement, je pense qu'il n'a pas compris tout ce que je viens de lui dire.

Et s'il était entrain de faire une crise cardiaque ? Non !
Je pense qu'il se serait tenu le cœur si une telle chose se produisait, ou il deviendrait rouge. Pour l'instant, j'ai juste l'impression qu'il prend une teinte bleutée.
Ça signifie qu'il a du mal à respirer !

_ Pablo ? Dis moi ce qui se passe, je t'en prie.

Je commence vraiment à avoir peur de la situation.

_ Je ne veux pas que tu me dise « au revoir », s'il te plaît, ne le dis plus jamais.

Il se redresse vers moi, j'arrive enfin à apercevoir son visage. Ses yeux sont légèrement rougies et humide.

_ Pourquoi est-ce que je ne peux pas te le dire ?

Il me caresse le haut du crâne, avant de descendre sur ma joue et de la caresser de son pouce.

_ Parce que la dernière fois que tu me l'a dis, tu as disparu pendant deux ans, Anna.

Je sens ma poitrine se comprimer tandis que mon cœur bat plus vite, c'est... assez douloureux comme sensation. Une sensation nouvelle.

_ Pablo...

Aucun mots ne sort de ma bouche. Je ne sais pas quoi lui répondre, pourtant, j'aurais tant de chose à lui dire afin de le rassurer.

_ Je ne partirais plus, d'accord ? Je resterais avec toi aussi longtemps qu'il me sera possible, je me confie en lui caressant la joue tendrement.

Il ferme ses yeux sous ma caresse, tout en étirant ses lèvres en un petit sourire timide.

_ Moi aussi je resterais toujours auprès de toi, je ne t'abandonneras jamais. Pas une deuxième fois.

Les battements de mon cœur ne sont pas synchronisés -il bat fort, comme si le marteau de Thor me frappait, puis il bat lentement, aussi lentement que les vagues d'une mer calme et paisible.

Il m'embrasse le front avant que je ne quitte la maison, en direction de sa voiture. 
Je ne sais pas ce qui se passe entre Pablo et moi, mais j'ai l'impression de le connaître depuis... toujours.
Mes souvenirs d'il y a deux ans ont peut-être disparut, n'empêche que mon cœur lui, reste le même.

Et je ne sais pas si je devrais le dire maintenant, mais je crois bien que... j'aime cet homme.