A prickly rose.

Chapitre 67 : Ténèbres.

🌹.

1 mois plus tard.

Le temps passe, et ma vie ne change pas.

_Se lever
_Aller au travail.
_ Manger.
_ Travailler
_ Rentrer à la maison
_ Dormir.

Elle se répète en boucle.

Une liste quotidienne. Bien évidement, il y a des jours ou je rend visite à ma grand-mère, ou encore que je m'assieds sur un banc dans un parc, le temps de contemplé les oiseaux, n'empêche que ça ne change pas tant que ça mes journées de tous les jours.

Néanmoins, je sens que je commence à évoluer positivement, à « guérir ».
Bien évidement il me manque -ça ne change pas -mais je sais que je vais mieux. Ou du moins, je me suis juste peut-être habitué à la douleur.

Dans les deux cas, c'est que je vais mieux, non ?

Debout derrière l'évier, je nettoie la vaisselle des clients qui ont déjà quitter le bars.
C'est le moment le plus ennuyant et fatiguant de la journée, surtout lorsque les clients ne mange pas toute la nourriture. Je déteste vraiment le gaspillage alimentaire.

_ Anna ? M'interpelle Clarisse, il y a quelqu'un qui demande à te voir.

Qui peut bien demander à me voir à minuit ? Du moins, la question serait plutôt, qui demande à me voir tout court ? Je ne connais personne et personne ne me connaît. Mis à part ma grand-mère, mais que ferait-elle là ?
Quelque chose de grave se serait-il passé ?

_ D'accord, j'arrive, dis-je en essuyant mes mains sur mon tablier.

Quelques minutes plus tard, je débarque dans la salle principale, où les chaises sont retournées sur les tables.
Mon corps se fige instantanément lorsque mon regard se pose sur cet personne.
Sur ces yeux vert. Ces putains de yeux vert qui ont hanté mes rêves.

Je suis incapable de bouger, ou même de respirer. Mon corps est complètement paralysé.
Je tente de retrouver une respiration normale, mais celle-ci est très difficile à avaler. L'air ne pénètre pas dans mes poumons. Je me tiens la gorge, elle me brûle énormément, comme si elle était enflammée. Comme si que je respirais de la fumé.

_ ANNA ? J'entends Pablo crier lorsque je sens le sol s'écraser brutalement sur mon corps, ou du moins, mon corps s'écraser contre le sol.

Cette voix qui résonne dans ma tête. Cette voix que je n'ai pas entendu depuis maintenant trois mois. Cette voix...
Cette putain de voix. Sa voix.

Je ne contrôle plus aucune partie de mon corps, j'ai l'impression d'avoir mal partout et de ne rien sentir en même temps.

Tout devient noir tout à coup, un noir envoûtant, dont je ne peux lutter.
Et il en n'aura pas fallu longtemps avant que les ténèbres m'emportent.

***

Lorsque j'ouvre les yeux, je suis surprise de ne plus me trouver dans le bar mais plutôt sur un canapé que je ne connais que trop bien.
Le canapé de Pablo.

Je m'assieds lentement, en ayant l'impression qu'une batterie joue son meilleur concert dans ma tête.
Je détaille ce qui m'entoure. Cette maison que j'ai tant essayé d'oublier. Celle dont je suis parti sans me retourner, en me promettant de ne plus jamais y mettre les pieds.
De ne plus donner mon corps et mon cœur a un homme.

Depuis ce jour, je me suis promise de m'assurer d'avoir le cœur et le corps de l'homme avant de lui donner ma part.

Un bruit aigüe m'interpelle. Je tourne la tête en direction de la cuisine, et mon regard tombe directement dans celui de Pablo.