Aussitôt elle dirigea son attention vers le toit du manoir.
Un homme mince se tenait là, debout à la fixer. Elle ne parvenait pas à bien le voir à cause de la pénombre. Pourtant s'il y a bien une chose qui ne lui échappa guère ce fut les yeux de son adversaire.
Ils brillaient comme ceux d'un chat. Elle en conclu qu'il avait le pouvoir de voir dans le noir comme en plein jour.
- Qui es tu ? Pourquoi pénètres-tu sur nos terres ? demanda-t-il sans la quitter des yeux.
Elle souffla du nez en déviant son attention sur sa plaie, contrariée.
- Franchement... soupira-t-elle tout bas, frustrée de s'être faite avoir si facilement.
- Réponds ! enchéri le garçon en descendant du toit pour lui faire face à quelques mètres.
Bien qu'il ne puisse le voir, elle fronça les sourcils et daigna lui répondre :
- Ce sont mes affaires, pars avant qu'il ne soit trop tard.
- Quoi !? Comment oses-tu me parler de cette façon !?
À ces mots il fondit sur elle, poignard en main.
Il ne semblait pas bien entraîné... Ou peut-être était-ce la différence de niveau qui lui donna cette impression. Rien d'étonnant puisqu'ils se trouvaient sur Grand Line. Le niveau des adversaires grimperait à coup sûr lorsqu'ils atteindraient le Nouveau Monde.
Toujours est-il qu'elle le stoppa net en un seul mouvement.
Arrêtant son coup d'une main en bloquant la sienne, ses doigts se refermèrent autour du poignet armé de son assaillant qui fut contraint de lâcher son couteau en gémissant de douleur.
- Qu'est-ce que tu m'as fait !? Pourquoi je ne peux plus bouger !?? s'angoissa-t-il tremblant.
- Ce que j'ai fait ? Te prévenir avant de me défendre.
- Sale-
Elle le plaqua contre le mur du bâtiment en pressant le poignet qu'elle avait fait prisonnier contre le propre torse du garçon.
Dos au mur, maintenu d'une poigne féroce, il ne parvenait toujours pas à bouger, son autre bras était pourtant ballant le long de son corps, elle ne s'en préoccupait même pas.
Comment pouvait-elle être aussi confiante ?
S'il réussissait de nouveau à bouger, c'est à coup sûr qu'il l'assomerait... Cela voulait-il dire qu'elle maîtrisait parfaitement la situation au point qu'elle n'ait même pas à s'en soucier ?- Q-qui es tu !? finit-il par demander, frustré de ne pouvoir voir son visage.
Sans le lâcher elle soupira avec lassitude :
- Toujours les même questions... Dis moi plutôt où sont enfermés les enfants.
- Qu'ils aillent en enfer ! Plutôt crever !
- ... Soit.
Ce qui suivit il ne parvint à le comprendre.
Après avoir touchée son cou d'un mouvement à peine perceptible, elle l'avait lâchée.
Mais alors qu'il recouvrait l'usage de ses membres encore tremblants, près à lui sauter à la gorge, il écarquilla les yeux agrippant son propre t-shirt, tirant dessus comme s'il étouffait.
Car il étouffait.
Éleysia croisa ses bras et l'observa s'agenouiller au sol à la recherche d'oxygène, sans comprendre ce qu'il lui arrivait.
- J'ai fait en sorte que ton cerveau oublie comment s'abreuver en oxygène. déclara-t-elle sans ciller.
Il releva ses yeux vers elle et croisa son regard d'un doré glacial.
- Ce ne sont pas les enfants qui iront en enfer aujourd'hui. ajouta-t-elle tout aussi froidement.
La panique gagnait le pauvre homme.
Elle était sans pitié.
La jeune femme ne s'attarda pas plus ici et le laissa agoniser derrière avant d'enfoncer les portes du manoir d'un coup de lattes.
Les lumières s'allumèrent. Elle soupira.
Il y avait encore du ménage à faire dans les environs...
Une bonne poignée de minutes plus tard elle dénicha le propriétaire des lieux dans sa chambre après avoir littéralement détruit sa porte.
Le "Duc" n'était même pas pirate, ce n'était qu'un riche prétentieux qui prenait un malin plaisir à vendre les enfants pour de l'argent.
Il était sans aucun scrupule.
En premier lieu il avait braqué une arme à feu sur elle.
Mais avant même qu'il ait eu le temps de s'en servir Éleysia avait fondue sur lui pour lui asséner un violent coup de poing dans son bidon tout rond.
Il avait lâché dans la volée son flingue et elle s'en était emparée, inversant les rôles :
- Les enfants. Où sont-ils ?
Bien que ce soit avec calme qu'elle avait posée la question, on sentait clairement de l'impatience dans sa voix. Elle en avait marre de tourner en rond dans ce manoir lugubre.
- Je ne vous dirais rien ! Si vous les voulez tant, il faudra me payer une belle so-
Un premier tir et la balle se logea dans son épaule.
Elle retira sa capuche. Son expression faisait froid dans le dos, elle était hors d'elle cette fois. Ses pupilles ardentes l'auraient tuées si elles le pouvaient.
L'homme était agenouillé par terre en tenant son épaule, mâchoire serrée. Lorsqu'il vit le visage l'Eleysia, il se glaça d'effroi et son visage se décomposa, allant même jusqu'à mouiller son calbar.
Elle était aussi belle qu'effrayante.
- D-d-dans... S-sous-sol... C-cava cave !
Il pointa du doigt son bureau :
- C-clef...
Elle fronça ses sourcils d'agacement :
- Va chercher. elle ordonna sévèrement.
Il se releva donc avant de s'étaler par terre de plus belle et se relever pour atteindre son bureau.
Éleysia n'en revenait pas qu'il se soit vraiment pissé dessus. Mais elle ne laissa rien paraître, son énervement et son dégoût primaient sur tout le reste.
Il finit par attraper la dite clef avant de la lui tendre.
Elle la lui arracha des mains :
- Montre moi le chemin maintenant. ordonna-t-elle.
L'homme hocha rapidement et frénétiquement la tête et s'empressa de la guider jusqu'au sous-sol.
Là, ils arrivèrent enfin dans une pièce sombre et humide cachant une prison où étaient retenus les enfants.
Soulagée de les voir sains et saufs elle s'empressa de leur ouvrir.
Ils étaient trois, agglutinés les uns aux autres dans un coin, terrorisés.
- Tout va bien, je suis venue pour vous sortir de là... les rassura-t-elle d'une voix douce.
En voyant son visage, les petits n'ayant pas plus de six ans, furent immédiatement rassurés. Il faut dire que le physique de la jeune femme aidait grandement.
D'abord timides, ils finirent par aller à la rencontre de la demoiselle qui leur tendait la main.
Ils filèrent se blottir droit dans ses bras. Éleysia marqua une courte pause de surprise puis finit par refermer son bras valide autour d'eux.
En attendant, l'homme qui se trouvait juste derrière s'avança pour refermer la grille en douce derrière eux.
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L'ombre Du Passé [Trafalgar Law x Oc]
FanfictionFlévance. Une ville blanche respirant autrefois gaieté et chaleur. Un lieu d'autant plus paisible que ses habitants n'imaginaient pas le désastre qui les condamnerait. Une seule soirée, une seule. Et tout fut réduit à néant. Cette magnifique vil...