L'ombre Du Passé [Trafalgar Law x Oc]

142_ Sans pitié

Il commençait à comprendre qu'elle avait parfaitement calculé son coup.
Réalisant enfin qu'ils se trouvaient dans son bureau et qu'il devait être près de onze heure, heure à laquelle le Polar était débordant de vie.

Un Heart venait le trouver pour des informations, questions, médicaments ou je ne sais quoi d'autre à tout moment, jamais il ne serait tranquille pour aller plus loin sans risquer de se faire prendre.

Tête enfoui dans son cou, il ferma les yeux avec force. Le pirate cherchait à calmer ses ardeurs, il peinait grandement.

Bon sang qu'il en avait envie, de la voir nue, de la serrer dans ses bras avant de...

Wow. Ce n'était pas comme ça qu'il parviendrait à se calmer...

Il serra sa mâchoire.

- Mais tu es un grand garçon maintenant, tu t'en remettras j'en suis sûre. se moqua-t-elle fièrement.

La garce.

Elle ignorait tout de ce qui traversait l'esprit de son capitaine.

Il n'avait jamais été autant frustré qu'à cet instant.

Tout son corps réclamait de continuer, d'aller jusqu'au bout de ce qu'ils avaient entrepris.

Mais non. Il ne pouvait pas.

- Je te jure Eleysia, que tu vas me le payer. soupira-t-il les nerfs à vif.

- J'ai hâte de voir ça Law, après tout, c'est plutôt moi qui vient de te faire payer ce que tu m'as fait subir l'autre soir.

De quoi elle-

Ah.

- Certes. J'ai abusé j'avoue. À l'exception du fait que tu as eu ce que tu voulais au final.

- Ce qu'on voulait. rectifia-t-elle.

- Ose dire que ce qu'on veut là maintenant n'est pas la même chose ! râla-t-il en plantant son regard envieux dans le sien.

- ...

Elle déglutit. Après tout, il n'avait pas tort, elle le désirait aussi. Mais s'y étant mentalement préparée et ayant sa fierté, elle se garda bien de l'admettre.

- La même chose ? Je ne désirais que partir mais tu m'as retenu. sourit-elle l'air de rien.

Il pesta.

- Profite bien de ta journée Eleysia, je te jure qu'après tu ne m'échapperas pas. maugréa-t-il en la lâchant, le regard intense et sévère à la fois.

De tout son être, elle s'efforça d'ignorer la vague de frissons dans le bas de son ventre qu'il venait de déclencher.

Ses paroles étaient clairement une invitation à partager de gré ou de force sa couche ce soir.

Tous deux le savaient pertinemment.

Ainsi ils se fixèrent avec intensité bien contre leur gré.

Il fallait être aveugle pour ne pas voir ou plutôt sentir la tension sexuelle entrain de grimper progressivement.

Les deux pirates se désiraient de tous leur être, Eleysia avait beau mentir, Law le savait, le sentait.

Et d'un côté ça le satisfaisait puisqu'elle en pâtirait aussi quelque temps mais de l'autre cela ne faisait que décupler son envie de lui sauter dessus.

Après tout, à coup de Room et Shambles, ils pouvaient se retrouver dans sa chambre et terminer ça vite fait...

Non mais à quoi il pensait là !?

Céder maintenant reviendrait à lui donner raison sur le fait qu'il était un "gamin" et ça il n'en était pas question ! Et puis "vite fait"... Ah.ah.ah...

Il ne la lâcherait plus.

Eleysia le savait pertinemment.

La peste, qu'est-ce qu'elle faisait encore là à lui donner envie d'abord !?

Il détourna le regard et se massa l'arrête du nez contrarié, il devait absolument reprendre son calme avant-

- Cap'tain ? Je peux entrer ? questionna une voix de l'autre côté de la porte, les faisant sursauter.

L'interpellé se racla la gorge, fusillant du regard la jeune femme.

- J'te jure qu'on en a pas fini. râla-t-il d'une voix étouffée, l'air excédé lorsqu'elle pointa du regard son entrejambe visiblement gonflée. Sans blague. il rit jaune.

Elle ne pensait pas lui avoir fait autant d'effet, elle se sentait un peu coupable tout compte fait.

Mais trop tard...

Rapidement, Trafalgar prit place sur son siège, faisant mine d'examiner les papiers sur son bureau après avoir pris une longue inspiration. Quel formidable acteur.

- Bon courage. sourit-elle en lui faisant un clin d'œil.

Une femme sans pitié.

Sa langue claqua contre son palet.

- La ferme !

- Euh... Cap'tain ?

Il se crispa tandis qu'Eleysia pouffait et ouvrait la porte.

- C'est à moi qu'il parlait ne t'en fais pas. rit-elle franchement. Je file en cuisine, à plus tard.

- Oh, d'accord, à plus tard ! salua le Mink avec un grand sourire, enthousiaste.

Law fixait la feuille devant son nez, mains massant ses tempes.

POURQUOI avait-il fallu qu'elle retire la veste à sa taille alors qu'il posait ses yeux sur elle !?

Évidemment que ses yeux gris allaient malencontreusement se poser et mater ses fesses juste après !

Elle ne l'avait quand même pas fait exprès, si !?

Mon dieu ça n'allait plus du tout.

Fou.

Il allait devenir fou !

Cette femme le rendait dingue !

À cette allure ça devenait une maladie !

- Cap'tain... Cap'tain ! appela le Mink qui ne comprenait pas pourquoi Law était si distrait.

Le concerné releva aussitôt son attention vers lui, l'air énervé.

- Tout va bien ? interrogea l'ours blanc inquiet.

Le noiraud soupira :

- Oui oui t'en fais pas. s'empressa-t-il de répondre.

Suite à quoi, Bepo rassuré exposa la raison de sa venue.

Plus tard, le repas fut servi et chacun ne manqua pas de remarquer la soudaine mauvaise humeur de leur capitaine.

Lui qui était d'ordinaire si calme en mangeant ne cessait de se plaindre et râler à tout va. Gare à celui ou celle qui s'osait à une simple blague pour détendre l'atmosphère, il se verrait immédiatement gracié d'un regard foudroyant.

Eleysia se sentait étonnamment coupable envers ses camarades pour une fois innocents.

Elle n'aurait jamais imaginé que sa provocation impacterait autant l'humeur du capitaine, elle devait vraiment l'avoir frustré. Elle nota de ne plus le faire...

De toute façon, elle doutait grandement qu'il ne s'y laisse prendre une nouvelle fois...

Finalement, la tension descendit quelque peu après le repas. Law semblait plus calme, non moins irritable cependant mais personne ne se risqua à l'approcher de trop près.

Même les deux zouaves ne s'y risquèrent pas.

Eleysia était partie avec Ikkaku et Clione.

C'est sans doute aussi pour cette raison qu'il était parvenu à se calmer un peu.

Ne plus voir la jeune femme lui permettait de se concentrer sur ce qu'il faisait et se vider un peu la tête.