L'ombre Du Passé [Trafalgar Law x Oc]

31_ Flashback

~ Quelques heures plus tôt ~

Éleysia venait à peine de sortir de la librairie qu'une discussion entre deux villageois l'interpella sur sa droite.

- Alors c'est vrai, la petite Kya à aussi disparue la nuit dernière...

- Oui, il paraît qu'elle jouait sur la colline avant de disparaitre.

- C'est un coup des pirates j'en suis sûr !

- Tout le monde le sait, depuis que barbe Blanche est mort, les pirates s'agitent, notre île n'est pas épargnée.

- Maudis pirates ! S'en prendre à des enfants !

- Le maire ne fait rien. Le traité de paix n'est qu'un prétexte pour cacher sa lâcheté. Jamais il n'osera s'en prendre aux pirates de l'ancienne ville.

- Ça peut se comprendre, s'il leur déclarait la guerre notre village serait réduit en cendres par ces sauvages.

- Mais on ne peut pas rester là pendant que nos enfants se font enlever !

- Je suis d'accord mais que veux-tu faire ? Le groupe de parents qui s'était rebellé est revenu à moitié décimé. On ne fait pas le poids contre eux.

- Si on s'unit on a une chance !

- Tss va dire ça aux habitants. Nous ne sommes pas des combattants, se battre ne rimerait à rien et entraîneraient trop de morts. Jamais ils ne se bougeront.

- Ça me répugne ! On ne peut pas demander d'aide à la marine !?

- Rêve pas, ils en on rien à foutre de Krou, elle ne leur ait d'aucune utilité. Le maire avait déjà essayé de les contacter le mois dernier mais ils ont prétendu avoir déjà envoyé toutes leurs troupes ailleurs.

- Quelle bande d'enfoirés...

Law venait de sortir de la librairie à son tour, Éleysia dirigea machinalement son attention vers lui, absente.

Il entama sa marche :

- Tu viens ?

- ... J'ai une dernière chose à régler ici. Pars devant.

Et sans un mot de plus, elle avait disparue entre les bâtiments.

Suivons donc le parcours d'Éleysia...

Après avoir écouté la conversation des deux habitants de la Nouvelle Eclès, la jeune femme s'était dirigée vers le bâtiment le plus haut de la capitale.

La mairie.

Elle l'avait ensuite infiltrée afin d'écouter les conversations et se renseigner au sujet des enfants disparus.

Pourquoi ?

S'il y avait bien une chose que la jeune femme détestait au plus haut point, c'était qu'on s'en prenne à des enfants. Aillant surprit cette discussion, elle ne pouvait tout bonnement pas faire la sourde oreille, c'était contre ses principes. Inconcevable.

Telle une ombre, elle se déplaçait en silence dans les couloirs quasi déserts. Elle avait finit par arriver devant une porte semi ouverte sur laquelle était inscrit "Bureau Du Maire".

Au départ elle avait eu l'intention d'entrer sans frapper et interroger l'homme assis derrière son bureau. Mais des bruits de pas l'avaient incitée à se replier un instant pour se cacher.

Un vieil homme, petite taille, à la calvitie bien prononcé et à la moustache grise frappa à la porte.

- Monsieur, j'ai du nouveau à propos des pirates.

Le maire, semblait avoir la quarantaine, la barbe brune mal entretenue et le teint pâle, il releva son attention vers son interlocuteur. Son expression fatiguée et ses cernes montraient qu'il n'avait pas fermé l'œil de la nuit.

- Entre je t'en prie.

Le vieil homme s'exécuta.

- Ce sont bien les pirates de l'ancienne Eclès monsieur. Ils gardent les enfants captifs et le revendent en tant qu'esclaves.

Le dirigeant de la ville passa une main sur son visage après avoir manqué de briser en deux son stylo.

- Quelle conduite immonde. Comment peuvent-ils nous faire ça !!?

- ... Monsieur. Il y a autre chose.

Le maire souffla du nez, l'incitant à continuer d'un geste de la main.

- L'équipage de Trafalgar Law à aussi débarqué sur l'île ce matin.

- Quoi !? Trafalgar de la génération terrible !?

- Lui même Monsieur...

- Pourquoi est-il ici !? Est-il en lien avec les enfants !?

- Je ne pense pas Monsieur. Lui et deux de ses hommes ont acheté des vivres aux village cette après midi. Ils sont répartis juste après sans créer de problèmes.

- Mmh. De toute façon nous n'aurions rien pu faire contre eux. Alors occupons-nous en premier lieu du problème des enfants.

- Oui Monsieur.

Éleysia, ne resta pas plus longtemps. Elle quitta l'établissement sans se faire remarquer.

Elle avait entendu tout ce qu'elle voulait.

C'est sans une seule once d'hésitation qu'elle fila en direction de l'ancienne ville en traversant la forêt.

Le soir tombait déjà.

Elle passa la nuit entière à arpenter les rues sales et sombres à la recherche de nouvelles informations.

Elle devait se dépêcher car aux dires de Bepo, l'équipage quitterait l'île le lendemain à l'aube.

Entrant dans un bar mal famé, elle s'assit sur un vieux tabouret abîmé devant le comptoir.

Meilleur endroit pour glaner des informations d'après elle.

Quelques regards insistants s'étaient posés sur sa silhouette noire. Probablement des habitués.

Le barman vint à sa rencontre en essuyant une choppe de bière vide.

- Qu'est-ce que j'vous sers ?

- Un rhum fort.

L'homme eut l'air surprit d'entendre une voix féminine s'échapper de sous ce manteau sombre mais s'exécuta :

- Alors ? On boit pour oublier ma p'tite dame ?

Il s'empara d'un verre avant de le remplir tandis qu'un peu plus loin, l'un des pirates s'exclama haut et fort en riant :

- Y'a d'autres moyens d'oublier tu sais ! Je me porte volontaire !

Elle serra la mâchoire mais ne répondit rien. Les laissant rire à gorge déployée.

- Tu m'en laisses un peu quand même ! C'est pas tous les jours qu'une femme à le cran de s'aventurer dans le coin !

Le barman posa le verre plein devant elle en riant légèrement aux commérages :

- Et voilà pour toi. Alors dis moi gamine qui es-tu et qu'est-ce qui t'amènes dans le coin ?

Elle attrapa le verre lentement et le rapprocha d'elle légèrement.

- J'ai une question. avoua-t-elle calmement.

- Pour cela il faudrait déjà que tu répondes à la mienne ! s'agaça l'homme qui lui faisait face.

Mais c'est sans accorder la moindre importance à ses mots qu'elle reprit :

- Êtes vous en lien avec les enfants disparus.

Le silence se fit total. Tous les yeux se braquèrent dans son dos.

- Tu es donc venue pour ça. constata le barman avec un semblant d'amusement dans la voix.

- Répondez moi. ordonna-t-elle fermement.

L'homme se crispa, son sourire tomba instantanément et l'ambiance dans la salle devint lourde, tendue.