Where is the love

*68*

Omniscient

--•--

Sullivan 6ans

Tout heureux le petit garçon rentrait chez lui accompagné par la mère de son meilleur ami Caleb et ce dernier. Sullivan tenait en ses mains un joli dessin qu'il avait soigneusement fait pour sa maman.

- Tu as encore bu toute la journée !? S'écrit Alexander fou de rage en récupérant la bouteille d'alcool qu'Annah était littéralement entrain de vider.

Sullivan referma doucement la porte de peur qu'on le surprenne. C'est discrètement qu'il se glissa derrière la porte du salon.

- Fous moi la paix putain ! Et puis tu n'a pas à contrôler tout ce que je fais, si j'ai soif, je bois. Je bois bien ton sperme alors pourquoi pas de l'alcool ?

Sullivan qui était tout heureux perdit très rapidement son sourire face à cette scène des plus déplorable et malheureusement quotidienne. Une boule au ventre se creuse chez le petit garçon qui continuait de tenir fermement dans ses mains le dessin qu'il avait préparé pour sa mère.

- Tu ne peux pas faire ça Annah ! Tu as un enfant, une putain de famille ! Pourquoi tu t'acharnes autant à tout foutre en l'air ?

- Parce que je me faisais violer et battre tous les jours par mon batard de père de mes un an à mes seize ans et que j'ai pu sortir de ce cauchemar que lorsque mon frère a décidé de lui tirer une balle dans la gueule. Ce n'est pas une assez bonne raison pour boire selon toi Alex ?

Désabusé Alexander ne savait que rétorquer. Il était au courant du passif douloureux de sa femme, de ses traumatismes et de son adolescence en foyer qui hélas n'a pas été des plus faciles. Ce dernier avait toujours voulu l'aider, la sauver et plus jeunes cela avait fonctionné. Alexander avait réussi à redonner goût à la vie à Annah. Il lui avait permis d'évoluer et d'oublier un tant soit peu ses traumatismes, cependant pour Annah l'oubli n'était que temporaire. Ses mauvais démons la rattrapait constamment et ses addictions refusaient de la lâcher, jusqu'à complètement la dominer.

- S'il te plaît Annah, si tu ne le fais plus pour moi, fais le au moins pour notre fils, Sullivan.

- Il comprendra.

Alexander dépité préféra partir afin d'éviter de perdre tout self contrôle, il ne voulait pas offrir à son fils plus de violence qu'il n'y avait déjà au sein de leur foyer. Sur sa route il croisa Sullivan à l'embrasure de la porte qui avait assisté à toute la scène le cœur battant à tout rompre.

- Je suis désolé Jake, tu...tu n'a pas à vivre ça, mais maman est malade tu comprends et il faut qu'on l'aide. Dit-il les yeux larmoyants accompagné d'une voix tremblante.

Sullivan hocha de la tête.

- Je lui ai fait un dessin. Murmure t-il.

- Elle sera contente. Répond t-il en essuyant quelques larmes isolées avant de s'en aller, laissant le petit garçon déboussolé seul face à sa mère.