Chapitre 11

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Une femme à la peau presque translucide, les yeux imbibés de sang se penche au dessus de moi. Je suis assise par terre, les mains et les pieds attachés au sol par de longues chaînes en métal. Ma langue est pâteuse.


Ça m'apparaît comme une évidence: On m'a droguée.


Mes vêtements me collent à la peau et mes articulations me font mal. Je ressens une étrange douleur au niveau du poignet.


— "Où est il?" me demande t elle en s'approchant de moi, son haleine fétide m'emplissant les narines. Je la regarde sans répondre. Où est quoi?


— "Ne joue pas l'innocente, Lyraliana, je sais que tu connais sa localisation."


Ses yeux rouges me fixent intensément. Une aura sombre s'échappe de son corps. Je détourne le regard, terrifié. Lyraliana?


— "Et si tu penses que tes amis héritiers vont venir te chercher, tu te trompes lourdement. Car même s'il essayait, je leur transpercerai moi même le bras à la minute où ils passeraient la pas de notre porte." Mes amis héritiers?


— "Alors soit coopérative, veux-tu? sois une gentille fille. Sinon..."


Elle s'approche de moi encore et encore. Elle n'est plus qu'à quelques centimètres de mon visage. Elle m'attrape soudainement le bras et enfonce son pouce juste sous mon poignet. La douleur remonte dans tout mon corps. Je hurle tellement elle est forte, et c'est le noir complet.


****


Je me réveille en sursaut, le cœur battant. 

Un rêve. 

Ce n'est qu'un rêve. 

Ce n'est pas réel Lyra. 

Juste un cauchemar. Un affreux cauchemar. C'est tout.


Mes yeux s'acclimatent lentement à l'atmosphère environnante. Je parcours du regard ma nouvelle chambre. Une vague de joie m'envahit aussitôt. J'ai une chambre pour moi toute seule. J'ai une salle de bain pour moi toute seule. J'ai des parents pour moi toute seule. Je ne réalise pas.


Je profite encore quelques minutes de la douce sensation des couvertures colorées sur mon corps puis je sors du lit. Je m'étire doucement, levant mes mains au ciel et je vais ouvrir les long rideaux de ma fenêtre. Le soleil est déjà levé. Je reste là un moment à contempler le jardin en contrebas et à sentir la lumière du matin sur mon visage.


J'ouvre ma valise et vais pour prendre la même tenue que je porte inlassablement. Un haut gris et un bas sombre. Mais je suis arrêtée par un léger toquement sur ma porte.


— "C'est Elara, je peux entrer?", je ne suis pas habitué à ce que l'on me demande la permission, je dois avouer que c'est très agréable.


— "Oui bien sûr, entre!" je lui réponds en me relevant.


Les Royaumes OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant