Chapitre 55

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Je regarde mes mains posées sur le sol, leur paume contre la terre froide.


Le contact glacé remonte le long de mes bras, une piqûre de réalité après l'intensité de mes efforts. Tout mon corps est engourdi, comme si je venais de courir des kilomètres sans fin. Mon souffle est court, mes muscles tremblent, et mon esprit est un champ de ruines.

Je me sens épuisée, comme si chaque particule de moi-même avait été tirée à ses limites.


La tête me tourne, le monde vacille, mais quelque chose attire mon attention. Une présence, à ma droite. C'est subtil, à peine perceptible, mais je sens une personne se tenir là, légèrement dissimulée par l'ombre.

Instinctivement, je place mes mains entre nous dans une tentative de défense maladroite, malgré la fatigue qui m'écrase. Je veux me relever, mais mes jambes refusent de répondre. Je serre les dents, luttant contre la grimace qui me monte aux lèvres.


La silhouette s'avance lentement, vêtue de noir, ses pas silencieux mais menaçants dans leur lenteur. Chaque mouvement me fait frissonner.


—  "Arrêtez-vous !" criai-je, ma voix trahissant plus de peur que je ne le voudrais.


La personne ne s'arrête pas tout de suite, mais elle ralentit.


— "Je ne veux que ton bien, Lyraliana", dit-elle calmement.


Plus que l'utilisation de mon nom, c'est cette voix... C'est...Ce n'est pas possible.


Immédiatement, mon cœur se fige dans ma poitrine.


C'est elle.


La même voix que celle dans les jardins.

La même voix qui m'a donné le porte-clés.

Celle qui m'a délivré le fameux message crypté.


Mon esprit s'emballe. Que fait-elle ici ?


Un grincement soudain me tire de mes pensées.

Kael !


Je me précipite vers lui, oubliant presque la présence derrière moi. Mes mains tremblent lorsque je vérifie les battements de son cœur et ceux d'Azra. Leurs respirations sont faibles, à peine perceptibles, mais elles sont là. Mon cœur se serre. Ils sont en vie, mais pour combien de temps ?


Je sens alors une main sur mon épaule. Le contact me fait sursauter, me figeant sur place. Mon corps est trop épuisé pour se défendre, et mon esprit trop embrouillé pour réfléchir correctement. Qui est-elle bordel ? Pourquoi est-elle ici ?


—  "Qui êtes-vous ?", demandai-je, la voix presque brisée par la fatigue et la peur.


Elle laisse passer un instant, comme si ma question la lassait, puis répond doucement :


—  "Une fois encore, tu poses la mauvaise question."


Une frustration brûlante monte en moi, mêlée à la panique. Pourquoi toujours cette énigme ? Pourquoi ne pas être claire ?


Je sens les larmes recommencer à couler le long de mes joues.

Je n'en peux plus.

Kael et Azra ont besoin d'aide.


Je ne peux pas les perdre. Pas maintenant. Pas comme ça.


—  "Est-ce que vous pouvez faire quelque chose pour eux ?", ma voix se brise, pleine d'un espoir désespéré.


Les Royaumes OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant