Les Royaumes Oubliés

Chapitre 54

Je hurle en courant vers lui, la gorge en feu, incapable de contenir la panique.

Mon cri résonne dans l'air, plus fort que je ne l'aurais cru. En arrivant à sa hauteur, les larmes jaillissent, brouillant ma vision.

Non, non, non, pas ça, pas lui.

NON!

Je relève la tête pour appeler de l'aide. Quelqu'un. N'importe qui. Il faut le sauver.

Mais au lieu d'une aide, mon regard tombe sur celui d'un rebelle, ses yeux sombres et moqueurs, un sourire carnassier étirant ses lèvres.

— "Tiens donc, regardez qui a finalement décidé de se joindre à la fête."

Sa voix rauque dégouline de mépris.

— "Un peu tard pour sauver ton ami, non ?" Il éclate d'un rire qui me glace le sang.

Mon cœur explose de rage. 

Non. Non. Non ! Ce n'est pas possible. 

Je refuse de croire que c'est la fin.

À quelques mètres, Aveline se bat comme une furie contre l'assaillant de Kael, manipulant son élément avec une maîtrise impressionnante. Des éclats de glace virevoltent autour d'elle, frappant leur cible avec précision. Si la situation n'était pas aussi désespérée, je serais envoûtée par sa puissance. Mais elle ne peut pas m'aider, pas maintenant. Darian et Thalia, eux aussi, sont pris dans le chaos, affrontant leurs propres ennemis.

Le rebelle s'approche, ses mains crépitant de flammes. Le sourire tordu sur son visage reflète sa confiance arrogante.

— "Je vous interdis de l'approcher," lancé-je d'une voix tremblante mais résolue, mon corps tout entier tendu vers lui.

— "Oh, vraiment ?" Il ricane, ses yeux brillants de moquerie. "Et que comptes-tu faire pour m'en empêcher ?"

J'ai envie d'étrangler les mots dans sa gorge. Je serre les poings, le feu de la colère bouillonnant en moi, prêt à exploser. Mais à l'intérieur de moi, c'est la panique. Qu'est que je dois faire bordel ??

Je n'ose pas regarder Kael, le voir ainsi, immobile, chaque souffle une torture, me donne envie de vomir.

C'est de ma faute.

Si seulement j'étais arrivée plus tôt... si seulement...

Lyra, ce n'est pas de ta faute...

La voix mystérieuse résonne dans ma tête, plus forte cette fois, presque palpable, comme si elle se tenait à côté de moi. Mais je n'ai pas le temps de m'y attarder.

Kael... il est gelé. Trop gelé.

Mon angoisse me noue l'estomac. J'ai envie de hurler.