Chapitre 61

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Je reste figée. 


Mon cœur s'arrête, comme si le monde autour de moi venait de se plier sur lui-même. 


Là, à quelques pas devant moi, se tient Finn.


La dernière fois que je l'ai vu, il... Bon je pense que tout le monde s'en souvient.



Une vague de panique déferle sur moi. Chaque fibre de mon corps me hurle de fuir, mais je n'arrive même pas à respirer correctement, et encore moins à bouger.


Malgré moi, je le détaille.


Peut-être parce qu'une part de moi s'inquiète pour lui.


Peut-être parce que je cherche un indice, une raison à cette trahison qui m'a déchirée.



Il est presque le même, et pourtant... si différent. Ses cheveux sont en bataille, légèrement plus longs qu'avant. Son visage, autrefois familier, semble marqué par une gravité que je ne lui connaissais pas. 

Mais ce qui m'achève, c'est la cape noire qu'il porte. Une cape que je reconnais immédiatement, même dans la pénombre.


Sur sa manche, un symbole brille faiblement : une demi-lune traversée par un éclair.

Le symbole des rebelles. Éclipse.


Mon estomac se noue. Une douleur sourde m'envahit, une angoisse que je ne parviens pas à calmer. 

Finn... un rebelle

Cette vision est insupportable. Il n'aurait jamais dû être là.


Un frisson me parcourt l'échine, et instinctivement, je recule d'un pas. Tout semble irréel, comme un cauchemar dont je ne parviens pas à m'échapper. Le Finn que je connaissais n'aurait jamais tourné le dos à ce que nous étions. Il n'aurait jamais trahi notre confiance. Alors... Comment a-t-il pu faire ça ? Comment a-t-il pu devenir l'un des ennemis ?


Mon esprit hurle de questions, mais aucune ne franchit mes lèvres. Je suis muette, paralysée.


Finn avance lentement, brisant la distance que j'avais tenté de maintenir. Chaque pas qu'il fait semble résonner dans l'air,


Mon cœur tambourine dans ma poitrine, prêt à exploser. Que fait-il ici ? Comment est-il entré? Pourquoi est-il là ? 

Je n'ai pas envie de l'entendre, je n'ai pas envie de savoir. 

Je ne veux pas que cette version de lui existe.


Il se met à fouiller dans sa veste, et pendant un instant, la panique m'envahit. Mon esprit s'emballe, imaginant toutes les pires possibilités. Chaque mouvement est un supplice. Mais quand il en ressort, c'est un simple morceau de papier qu'il tient dans la main.


— "Lyra," murmure t-il, sa voix basse et grave, "S'il te plaît, prends-le."


Les Royaumes OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant