Chapitre 31

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Alors que je quitte l'infirmerie, je sens la fatigue peser sur mes épaules. Chaque pas résonne dans le couloir désert de l'Académie. Les murs me paraissent plus sombres, plus oppressants que d'habitude. Une lourdeur inhabituelle imprègne l'air, mais je tente de l'ignorer. Tout ce que je veux, c'est rentrer dans ma chambre et m'effondrer sur mon lit.


Je traverse le hall principal, évitant les regards curieux des quelques étudiants encore présents. Ils chuchotent entre eux, leurs murmures se transformant en un bourdonnement désagréable. Mes pensées se bousculent, et je ne peux m'empêcher de repenser à ce que la directrice m'a dit. 

Un mentor strict, une puissance que je dois apprendre à contrôler... 

C'est terrifiant. 

Mais Aveline a raison, c'est aussi une chance.


J'arrive dans les jardins à l'extérieur, la fraîcheur de la nuit apaisant légèrement mon esprit tourmenté. Les étoiles brillent au-dessus de moi, mais leur lueur ne suffit pas à dissiper l'obscurité grandissante en moi. Chaque pas résonne sur le gravier, créant un rythme régulier qui, pour un moment, m'aide à me recentrer.


Mais alors que je me rends compte qu'il est bien plus tard que je ne pensais, un bruissement dans les buissons attire mon attention.


Je m'arrête, les sens en alerte. Le jardin est désert, et pourtant, je ne me sens pas seule. J'ai la désagréable sensation d'être suivi. Que quelqu'un m'épie.


Lyra Pars..


Mon pouls s'accélère. Je continue de marcher mais avec une cadence plus soutenue. Je n'ose pas regarder derrière moi. Je me concentre sur mes pas, sur le chemin, rejoindre la Nauctilea au plus vite.


J'ai peur. 

Je ne sais pas s' il y a des attentats ou des enlèvements dans ce monde mais quelque chose me dit que, magie ou pas, les vilains sont partout. Je ne sais même pas si il y a l'équivalent d'une police. Je ne sais même pas qui je suis censée appeler si je me fais attaquer. Je ne sais même pas si j'aurai la force de me défendre après aujourd'hui.


Lyra !


Alors que mon esprit tambourine dans mes oreilles, une silhouette émerge de l'ombre. Avant que je puisse réagir, une main se pose sur ma bouche, étouffant mon cri.


Je me débats, tentant de me libérer de son emprise, mais une deuxième personne apparaît devant moi, son visage caché par une capuche. Ses yeux brillent d'une lumière inquiétante.


— "C'est bien elle," murmure une voix rauque.


De quoi est-ce qu'ils parlent? 

J'aimerais leur crier qu'ils font erreur. 

J'aimerais leur crier que je ne suis pas celle qui cherche. 

J'aimerais leur crier que je ne suis pas spéciale.

J'aimerais crier. J'aimerais crier pour qu'on vienne me sauver. Mais il n'y a personne.

Les Royaumes OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant