EPILOGUE

1.5K 108 59
                                    

Drake — 1 an plus tard

Je m'impatiente, trépigne du pied si bien que le plancher de l'estrade craque à chacun de mes pas. La sueur perle sur mon front et je crois que ma chemise rétrécit et va achever de m'étouffer. Je tire sur le col pour la énième fois alors que j'ai déjà défait les deux boutons du haut, à ce rythme, je vais finir à poil.

Devant tout ce beau monde, ça ferait désordre.

— Tu paries combien qu'elle va pas venir ? se moque Riley. Cent dollars qu'elle le laisse en plan.

— Cent dollars que ma sœur se pointe, mais qu'elle lui dit non, ricane Tom.

Je vais gerber. Coup d'œil pas du tout discret sur ma montre.

Elle est en retard. De dix minutes.

Et si elle n'arrivait pas ?

Le sang pulse sur mes temps et entendre mes frères déblatérer sur mon compte en rajoute une couche. Je suis nerveux. Paraît que c'est normal le jour de son mariage. Parce que BORDEL ! JE ME MARIE !

Elle a dit oui. Les mauvaises langues lanceront que c'est par lassitude qu'elle a accepté. J'y vois un signe du destin et je me sens comme le plus chanceux des mecs.

Enfin... je devrais plutôt dire « sentais » parce que ma toubib, ma femme, mon tout a pas mal de retard et que je suis debout comme un con devant tout le monde.

Mon regard parcourt l'assemblée, la plupart des invités me dévisagent. Surtout, ceux que j'connais peu voire pas du tout. Ce qui correspond à une minorité composée de quelques habitants de Brownville et d'une poignée de Français. Pour l'occasion, des amis et de la famille de ma lionne ont traversé l'Atlantique : son ancien tuteur à l'hôpital, le docteur Legrand, sa cousine Samantha et ses parents, et l'un des grands frères de Sonia. Je me serai passé de son ex, Gregory. Mais il paraît qu'ils sont potes. Et que ça se fait de venir assister au mariage de son ex-fiancée.

Je le bute si c'est pas le cas.

J'espère qu'il flippe quand il sent que je l'observe, avec mon regard qui signifie « fais gaffe, je t'ai à l'œil ». D'ailleurs le mec assis à sa droite lui chuchote un truc et il presse sa bouche contre la sienne.

J'aime mieux ça.

Même si la vieille derrière eux, Bonnie, la propriétaire du dîner de Brownville, s'offusque de voir deux hommes s'embrasser. J'en rirais presque si je n'étais pas anxieux.

J'ai bien cru qu'elle allait nous faire un arrêt cardiaque, la rombière, quand elle s'est retrouvée entourée des putes du Hot Pussy et de jolis-culs — les seules autorisées par Eli — à tenter de couvrir les yeux de son petit-fils bientôt majeur.

J'ai laissé Seyfer et Gloria (la wedding planeuse) gérer cette partie ainsi que la réorganisation des places pour la cérémonie.

Pas besoin d'un mariage dans une église, nous avons opté pour une célébration laïque en extérieur. Pour le moment, je patiente dans le petit bois situé sur la propriété, debout sous une arche drapée de voiles blancs, de broderies et de loupiotes à la con.

La large estrade sur laquelle je suis a été conçue pour qu'on puisse y tenir à plusieurs : les témoins, Xander et nous. Les arbres sont décorés de papillons brodés et pailletés — il me semble qu'on m'a parlé de sequin, mais j'en ai un peu rien à carrer de quoi sont fait ses foutus papillons — de lanternes immaculées en papiers accrochés au bout d'une corde et contenant chacune des ampoules à LED. Un message subliminal pour indiquer que c'est par ici qu'a lieu la fête.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant