Kora: Dragonnière de l'Ombre

CHAPITRE II: Beor🐲

"Beor est magnifique, extraordinaire, puissant et encore une poignée d'adjectif laudatif"

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Je marchais dans les corridors de la Citadelle, mes talons claquant sur la roche, mes cheveux noirs se soulevant à chacun de mes mouvements. Mon pas été pressé mais sûr. Ma tête haute, mon dos bien droit: une démarche de dominante. Je longeais les couloirs silencieux, ma destination bien en tête. Je continuais mon chemin encore quelques minutes avant d'arriver devant une porte aussi grande que celles qui habitaient le reste de la Citadelle. J'entrai sans frapper comme à mon habitude. Je me trouvais désormais dans une chambre quelque peu désordonnée. Dans un coin de la pièce un lit siégeait, étendu sur celui-ci, un jeune homme dormait. Je m'approchais et le regardais attentivement. Ses cheveux bruns coupés court étaient en désordre à cause du sommeil, je devinais ses yeux bleus derrière ses paupières, il paraissait paisible dans son sommeil. Afin de lui offrir un réveil digne de mon nom, je m'approchais encore davantage et fit brusquement claquer ma main sur sa jour droite. Sa réaction ne se fit pas attendre. Ses yeux s'ouvrirent en grand, se posant sur moi avec une once de peur avant qu'il ne dépose sa propre main sur sa joue.

"Aïe ! Tu es complètement dingue ! Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Demanda-t-il, surprit par mon geste pourtant habituel.

Ignorant sa remarque, je poursuivai:

-Où est-il ?

Il fronça les sourcils, l'incompréhension habitant son regard avant d'être balayée par son opposée. Immédiatement, ses yeux se baissèrent, signe qu'il connaissait la réponse à ma question.

Dans une tentative d'intimidation qui fonctionnait systématiquement sur lui, j'approchais mes lèvres le plus proche possible de son oreille, de manière à ce qu'il puisse entendre clairement chaque mot que ma bouche allait susurer.

-Sean, s'il te plaît, dit-moi où est-il ?

Il déglutit mais garda le silence, apparemment décidé à se taire. L'étonnement se mélangea à la colère. Il avait fait des progrès dans l'art de me résister, impossible de ne pas l'avouer, cependant il devrait avoir apprit avec le temps que j'obtenais toujours ce que je désirais. Agacée, je dû me résoudre à employer une méthode que je n'appréciais pas utiliser sur lui.

Le poussant brusquement sur le lit, je l'enjambais pour me placer à califourchon sur lui. Mes mains se posèrent de chaque côté de sa tête et j'approchais alors mon visage du sien, plongeant mon regard émeraude dans ses yeux couleur océan. Il déglutit bruyamment et je répétais:

-Pour la dernière fois Sean où est il ?

Ma main glissa de manière sensuelle jusqu'à sa hanche, lui donnant des frissons. Sa respiration se fit irrégulière et son rythme cardiaque augmenta. L'espace d'un instant, je crus qu'il ne me donnerait jamais satisfaction mais finalement, dans un souffle, il lâcha:

-Parti chassé avec Sally.

Je me redressais brusquement en le fusillant du regard:

-Tu as laissé mon petit frère partir chasser avec ta dragonne !

Ayant reprit le contrôle de ses émotions, Sean se releva également, tentant de me donner des explications:

-Kora, Kyle est loin d'être un enfant. Il devrait être libre d'aller où ça lui chante. La forêt est un endroit sûr et j'ai toute confiance en Sally.

Je tirais sur mes cheveux dans l'espoir vain de me calmer.

-Je ne donne jamais d'ordre sans raison Sean, si je ne voulais pas que Kyle parte chasser aujourd'hui c'était pour une bonne raison !

Il haussa un sourcil.

-Quelle bonne raison as-tu su nous trouver cette fois-ci ? Demanda-t-il.

Je m'approchais dangereusement de lui tout en criant:

-Un groupe d'Élémentaire a été aperçu par les sentinelles près de la lisière ! S'ils trouvent Sally, elle passe l'arme à gauche et Kyle avec elle !

Mon meilleur ami semblait petit à petit comprendre à quel point la situation pouvait être critique. Une lueur d'inquiétude s'alluma dans son regard, reflétant sa peur pour Sally.

-Merde, jura-t-il.

Je m'élançais vers la sortie en courant, sans un regard en arrière.

-Anakora !

Mon meilleur ami continuait d'hurler derrière moi mais je ne m'arrêtais pas, je ne pouvais pas. Mon frère était à l'extérieur, ignorant le danger proche de lui. Courant toujours plus vite, je me stoppais seulement en arrivant au bord de la falaise.

La lumière et la verdure du paysage m'éblouirent quelques secondes. La forêt des Bannis s'ouvrit à mes yeux, dominante jusqu'à l'horizon. Mon frère était quelque part là-bas, en danger.

Beor !

Aucune réponse. Chaque seconde perdue ici était une seconde perdue pour sauver mon cadet d'une mort certaine.

Beor !

Que se passe-t-il ?

Mon frère a encore trouvé un moyen de me désobéir.

Il est sorti ?

À ton avis ?

J'arrive.

Une trentaine de seconde plus tard, une forme floue apparut au loin. Elle est impossible à distinguer pour n'importe quel humain ou n'importe quel dragonnier mais je suis ni l'un ni l'autre. Je pris du recul avant de me lancer dans le vide, nullement inquiète. Il me rattraperait.

Il me rattraperait toujours.

Le vent siffla à mes oreilles pendant la chute, m'offrant la plus belle des sensations: celle d'une liberté sans barrière.

Mon corps encaissa la violence du choc. Je laissais échapper un léger gémissement tandis que Beor sans prendre le temps de consulter, s'élança en direction de ma forêt.

Beor est magnifique, extraordinaire, puissant et encore une poignée d'adjectif laudatif. Il possède les mêmes yeux émeraudes que moi, lui offrant un regard profond. Ses écailles aussi noires que sont mes cheveux marquent son appartenance à l'Ombre. Loin d'être un être ordinaire, Beor est également le dernier spécimen d'une classe appelée Gruppen. Ces magnifiques bêtes possédaient des écailles bicolores, chaque face luisant d'une nuance différente. Mon dragon a une face noir de jais et une autre totalement transparente, quelque chose de totalement inédit qui donne à Beor sa capacité de se fondre totalement dans le décor.

Une capacité dès plus utile, surtout quand il est question d'aller sauver son frère des griffes du plus redoutable des ennemis.

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Fin du chapitre 2
En vous remerciant d'avoir lu.
Vive Shakespeare !