Kora: Dragonnière de l'Ombre

CHAPITRE LXIII: Dans les tunnels (III)

"Si je dois mourir ici, ainsi soit-il, mais je ne le laisserai pas."
***
Je regardais partout autour de moi à la recherche de la source des cris. L'écho de la grotte induisait bien sur en erreur et il était réellement impossible de savoir d'où proviendrait l'attaque.

-Qu'est-ce qu'on fait ? Demanda Erlano, une flèche encochée, prêt à tirer.

Nous étions tous dos à dos, de manière à garantir une observation complète du lieu.

-Que veux-tu qu'on fasse ? Répondit Jeod. On doit se battre.

Les cris semblaient de plus en plus proche.

-On va jamais y arriver, asséna-t-il. Tu les entends ? Ils sont beaucoup plus nombreux que nous !

-En même temps, on est que sept, c'est pas très compliqué d'être plus nombreux, marmonna Kegt.

Huit.

-Je suis pas sûre que ce soit le moment, marmonnais-je à Beor.

Puis soudain, le silence se fit.

-C'est pas bon ça, annonça Lano.

-C'est donc vous !

Je regardais partout autour de moi, à la recherche de cette voix inconnue.

-Te troublais-je, jeune dragonnière de l'Ombre ?

Je me raidis subitement.

-Aloïs ?

Un rire éclata dans la grotte.

-Un point pour la beauté en noir ! Intervint une nouvelle voix.

-Xuan, marmonnais-je.

-Je t'ai manqué ma belle ?

-Où es-tu ? Hurlais-je.

Seul mon écho me répondit.

-Serait-ce la dragonnière de l'Eau qui a détruit mon jouet ?

Kami se raidit également à mes côtés.

-Ton jouet ? C'est un être humain !

-Tu n'avais pas a détruire notre lien ! C'est lui qui a accepté de se soumettre à moi !

On sentait clairement la colère dans la voix du dragonnier de l'Eau.

-Qu'est-ce que tu as fait Kami ? Murmura Jeod.

La dragonnière poussa un soupir.

-Lorsque je me suis immiscé dans l'esprit de Linor en même temps que Xuan, j'ai réussi à trouver le lien qui les unissait et je suis parvenue à le briser. C'est pour cette raison que j'étais aussi fatiguée.

Je me tournais brusquement vers elle.

-Tu as fait ça ?

Elle hocha la tête, visiblement gênée par cette attention.

-Putain, si je le pouvais, je t'aurais pris dans mes bras.

Un mince sourire étira ses lèvres rosées.

-C'est pas peu dire.

Le silence s'étira.

-J'aime vraiment pas ce lieu, annonça Samantha.

-Moi je trouve qu'il a un certain style.

Je redressais si brusquement la tête que mes cervicales émirent un bruit de protestation. Au dessus de l'arche se trouvait un homme aux longs cheveux bruns tressés.