CHAPITRE XLI: Démon

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''Look into my eyes. It's where my demon hide.''

***
Assis à même le sol, il pensait. Il pensait à ce qu'a été sa vie, à ce qu'elle deviendra, ce qu'elle aurait put devenir si tout avait été différent. S'il n'avait pas fait les mauvais choix, s'il avait été au bon moment au bon endroit. Il regardait pour la centième fois aujourd'hui l'affreux tatouage ornant qa main. Un cercle barré d'un trait. Un dessin si simple mais pourtant si lourds de sens.

Fermant les yeux, il laisse le vent chaud provenant du désert de Calobra lui fouetter violemment le visage. Une bien piètre souffrance face aux mille tortures qu'il mériterait de recevoir. Bercé par les hurlements des animaux face à la tempête, il somnole tout en essayant de repousser le plus loin possible ses idées trop noires. Défendu par les ailes de l'animal le plus crains de tout Zedong, le sable n'est pas un danger, mais de ses rêves, personne ne peut l'en protéger.

Il revoyait sans cesse son visage d'ange, ses boucles de jais glissant entre ses doigts, ses yeux smaragdin pétillant de joie, ses fines lèvres ne réclamant que ses baisers, sa peau albâtre brulant sous ses caresses, il revoyait sans cesse la fille qu'il aime. Même si son fantôme avait réussi à s'effacer avec le temps, jamais son portrait n'avait disparu. Et l'avoir revu ainsi, dans ces circonstances, blessée et sur le point d'être emporté par la Faucheuse avait fait surgir une telle rage en lui que le prix a payé fut une vie humaine; celle d'un enfant.

Sa vie de dragonnier de l'Ombre mêlé à ce qu'il était devenu l'avait poussé plus d'une fois à donner la mort, mais piétiner aussi vulgairement une si jeune âme était toujours un fait qui broyait furieusement son coeur devenu de pierre.

Ses mains fermement serré autour de son arc, il redoutait une nouvelle fois qu'ils reviennent, qu'ils reprennent possession de ses pensées, de ses gestes, de ses sentiments, qu'ils le forcent de nouveau à faire leur sale boulot. Elle était ce qui l'avait permis de tenir. Quand bien même elle pouvait le haïr désormais, son amour pour elle n'en était pas moins puissant. Le seul fait de la savoir en sécurité lui avait permis de ne pas se laisser totalement aller, seulement, aujourd'hui, elle était en danger constant, entouré des ses enflures, elle risquait sa vie à chaque instant mais ne semblait pas s'en être rendue compte.

Que pouvait-elle bien faire accompagné de ces ordures ? Elle qui avait toujours veillé à faire perpétuer la haine des Élémentaires, se retrouvait à copiner avec eux. Où était donc passé la belle rebelle prête à tout pour exterminer ceux qui les considéraient comme inférieur ?
Obnubilé par ses questions dont il ne pouvait trouver une réponse, il n'aperçut pas la tempête se calmer et finalement s'arrêter.
Sira releva finalement après quelques temps sa magnifique aile couleur étain pur afin d'y déloger tout le sable s'étant accumulé. La chaleur du soleil Calobrien agressa durement ses yeux, tandis que sa peau, elle, profitait pleinement de se bain de soleil qui lui avait été refusé pendant tant d'année.

Il ne savait pas quoi faire désormais. Sa mission en ces lieux était accompli, il hésitait pourtant encore à rentrer auprès de celui qu'il devait appelé ''Maître''. Une idée saugrenue vacillait dans ses pensées depuis un moment déjà; il voulait la revoir. Avoir été la voir il y a quelques jours avaient déjà été pur folie, il n'avait pas prit en compte tout les dangers que cela aurait pu lui causer. Heureusement pour lui, rien ne lui était arrivé. Il savait ce qu'il encourait, mais il n'avait pas pu résister à la tentation. Elle était comme une drogue, une drogue forte. Elle lui était indispensable mais pourtant il était parfaitement conscient d'à quel point l'aimer était nocif pour lui. On dit que le premier amour est celui que l'on oublie jamais. Au delà du fait qu'il ne l'avait pas oublié, il n'avait su s'en détacher. Elle avait été son point d'ancrage depuis tant d'année, que même maintenant, après tout les crimes odieux qu'il avait commis, il ne pouvait s'empêcher de vouloir être prêt d'elle. Ce n'est dire à quel point il se trouvait monstrueux. Il savait qu'elle n'était pas le doux agneau qu'on pouvait voir de prime abord, loin de là, mais il se voyait d'une manière si péjorative qu'il ne se trouvait pas digne de paraître devant elle. Pas après tout ce qu'il avait pu commettre.

Kora: Dragonnière de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant