CHAPITRE LIII: Dans les cachots

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"Je me ferai un malin plaisir à écraser l'espoir qui naîtra en toi à chaque fois qu'il le faudra."

***
Je fis un pas dans la direction de Linor. Il était toujours inconscient et je voulais m'assurer qu'il allait bien. Seulement, je ne pus jamais l'atteindre. Je me retrouvais brusquement propulser en arrière. Plusieurs corps me maintenir férocement pour m'immobiliser. J'essayais de violemment me dégager, mais la poigne exercée par les gardes était beaucoup trop puissante et l'usage de mon pouvoir en si forte quantité m'avait considérablement affaibli.

"Faites là sortir d'ici ! Hurla l'un d'entre eux.

-Lâchez-moi ! Criais-je également en me débattant.

Mes mains étaient fermement coincées dans mon dos, réduisant cruellement mes manoeuvres et me provoquant des douleurs désagréables. Toujours sous l'emprise de ma haine, je ne pouvais me calmer. Telle une furie, je hurlais à qui voulait bien l'entendre de me laisser. Mon regard était vissé sur sur Linor. Je voulais juste le voir ouvrir les yeux, me sourire en murmurant que tout allait bien se passer. Il était totalement défiguré et le resterait très certainement jusqu'à la fin de sa vie. Mon coeur se serra à cette pensée.

-Linor !

Il ne tressailli même pas. La pression pour m'obliger à quitter cette misérable cellule se fit plus violente.

-Linor !

Lorsque ses paupières s'ouvrirent sur ses yeux mauves, je ne pus m'empêcher de pousser un soupire de soulagement. Il était en vie. Un coup sur le derrière de mon crâne me fit le lâcher du regard. Je tournais le plus possible ma tête pour essayer d'apercevoir ma future victime mais rien n'y faisait, dans cette position il m'était impossible de lui jeter mon regard de tueuse.

-Sale fils de...

Kora !

On me retourna brusquement pour me conduire vers la sortie. Je savais Linor dans mon dos, à la limite de la conscience, je me sentis obligé de lui faire une promesse:

-Je te vengerais Linor ! Je te le promets !

De nouveau dans l'allée que j'avais parcourut si rapidement il y a peu, je trouvai devant moi Beor, entouré lui aussi d'une dizaine de gardes habillés en blanc et le menaçant de leurs armes.

-Beor ! Criais-je.

Sa tête se tourna vers moi. Il poussa un profond rugissement en écartant ses ailes dans une tentative d'intimidation. Seulement, les soldats de Lumière sont ceux qui savent le mieux comment gérer un dragon de l'Ombre. L'un d'entre eux enfonça furieusement sa lance dans la patte arrière gauche de Beor. Un grondement de souffrance s'éleva de la gorge de ma bête pour finir par sortir de la mienne. J'avais l'impression qu'on venait de perforer mon pied. Je trébuchais sous l'effet de la douleur, mais les soldats dans mon dos se chargèrent de rapidement me remettre droite. Je les sentais m'emmener loin de Beor. Un nouvel élan d'énergie traversa mes veines, me donnant à nouveau la force de me débattre. Ma main droite retrouva, l'espace de quelques secondes, sa liberté. Ce fut court, mais assez long pour que l'homme qui me tenait prenne mon poing dans la ventre avec force. Aussitôt, de nouveaux gardes se jetèrent sur moi, m'emprisonnant plus férocement que précédemment. D'un coup derrière les jambes, ils me firent m'agenouiller devant eux. Par les dieux comme ces hommes me répugnaient !

L'un d'entre eux, brun, élancé, d'une perfection lumineuse à en vomir, s'avança vers moi, une lame brillante d'une lumière dorée à la main. Le garde derrière moi tira violemment sur mes cheveux, offrant ma gorge et provoquant une douleur dans mon cuir chevelu que je me refusais à montrer. L'arme de l'homme se posa à quelques millimètres seulement de la peau, déjà marqué par mon affrontement avec Andreï, de mon cou. Elle était si près que je pouvais sentir les vibrations, néfastes pour mon peuple, qu'elle produisait. Le soldat prit la parole:

Kora: Dragonnière de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant