Kora: Dragonnière de l'Ombre

CHAPITRE XXV: Presque tous réuni

"Je m'appelle Erlano, mais mes amis me surnomme Lano."

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Les regards étaient, tout comme les murmures, incessants. Je venais d'être jetée dans la cage aux lions. Ils n'attendaient qu'une seule et unique chose; me dévoraient. C'est en tout cas l'impression qu'ils me donnaient.

J'aurais pu éventuellement chercher un quelconque allié dans cette foule, mais je ne me voilais cependant pas la face. Ici, il n'y avait que Beor en qui je pouvais avoir confiance. Et encore, c'est lui qui avait décidé de m'envoyer à l'abattoir, pour son propre ''divertissement''.

Je pouvais distinguer toute sorte d'émotion sur les visages de cette noblesse. La peur, sûrement du danger potentielle que je pouvais représenter. La curiosité, j'étais comme une bête de foire, quelque chose de rarement vu. La haine, envers ma différence et mes origines. La jalousie, dans les yeux de certaines femmes. Puis, dans seulement un ou deux regards -une dizaine tout au plus- je pouvais discerner ce que je voyais dans les yeux de chacun de mes guerriers; de l'admiration et du respect. Ils venaient de la part de dragonniers takariens. Ces soldats que je portais moi même haut dans mon estime, pour leur courage, leur bravoure et leur force. Ils savaient -comparé à d'autre- reconnaître la vrai puissance de leurs semblables.

Je fut tenter de m'approcher d'eux et d'essayer d'engendrer une discussion mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas oublier que jusqu'à présent je les avait toujours considérer comme des ennemis, que par leur faute mon peuple vivait encore caché, encore éloigné du monde. Je me résignais donc.

Je remarquais non loin de moi trois trônes où siégeaient trois personnes. Je reconnaissais aisément le souverain Nizar et ses deux fils. Les traditions monarchistes imposaient à tout invité d'une réception donné par la royauté, la révérence auprès des membres de la famille royale. Contrainte à respecté cette stupide tradition, je m'avançais d'une démarche élégante vers les maitres des lieux.

Un immense tapis vert lime menait aux pieds des souverains. Sous les yeux de la totalité des gens, je m'approchais du détenteur de la couronne. Le roi Nizar c'était habillé -à l'image de tous dans cette pièce- somptueusement. Leurs élégants costumes mettaient en valeur les deux Princes, ils ne les rendaient que plus beau. Je ne savais cependant pas les reconnaître. Kegt et Yeko était indiscernable. Ils se ressemblaient tellement que les distinguer se trouvait impossible.

J'étais désormais devant ses trois dirigeants et je me trouvais prise dans un dilemme. M'agenouillé comme tout ses Hommes signifierait mon allégeance et ma soumission au Roi, je ne compte pourtant pas lui donner l'une ou l'autre. Mais ne pas le faire serait un manque de respect envers mon hôte, une déclaration de guerre dont nous nous passerons tous en ce moment.

Mettant à terme à cette dispute interne, je me contentais d'un simple mais digne hochement de tête à l'attention des Seigneurs auquel ils répondirent.

Ne m'attardant pas davantage, je partais vers une direction quelconque, mon seul objectif étant de quitter au plus vite les regards persants des dirigeants.

J'appercevais au loin la chevelure flamboyante de Samantha. Elle avait revêtu une courte robe rouge qui -je devais avouer- lui aller merveille. Elle était entourée d'un groupe de femmes, toutes magnifiquement vêtu, qui semblaient boire ses paroles comme une eau pure. Je détournais le regard de cette personne que j'exécrais.

Les personnes s'écartaient à mon passage. Ils semblaient me fuir comme la lèpre.

Ils te craignent.

Je me retournais pour croiser le regard émeraude de ma bête.

Je suis pourtant impuissante ici, entourée de tout ses dragonniers.