CHAPITRE XLVIII: Le calme après la tempête

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"Pourquoi cet enfant était-il venu traîner dans ce coin-ci de la forêt ?"

***
Je me promenais dans la forêt des Bannis. Le soleil brillait, mais les oiseaux ne chantaient pas, la nature était silencieuse comme souvent dans ce coin-ci de la forêt. Peu d'animaux osaient s'aventurer aussi près de la Citadelle. L'aura qui entourait la montagne les faisait fuir. Cette aura de destruction, de noirceur et de mort. Mon aura.

Comme souvent, je m'étais éclipsée secrètement des murs de roche de la montagne afin de faire profiter ma beau albâtre des rayons du soleil. J'avais proposé à Linor et de m'accompagner mais il avait préférée rester avec Sira comme souvent ces temps-ci. J'avais ensuite cherché Sean dans les différents endroits où il a l'habitude de traîner, mais il était introuvable. Je m'étais donc résolu à aller me promener avec pour seule compagnie l'autre moitié de mon âme.

Beor marchait à mes côtés, faisant son possible pour casser le moins d'arbres possible. Les branches craquaient sous son poids et même les animaux les plus téméraires partaient au pas de course en l'entendant approcher. Le silence entre nous n'était pas pesant, il ne l'était jamais. Si Beor et moi avions souvent des différents, ils n'étaient jamais insurmontables.

M'avançant toujours plus loin de ma maison, je ne faisais pas réellement attention à ce qui m'entourait. Si je partais, c'était généralement pour éviter de penser, mais mes préoccupations revenaient toujours à la charge. Linor était distant, trop à mon goût. Il me cachait quelque chose, mais j'ignorais quoi et cela avait le don de me mettre hors de moi.

Il en faut si peu pour te mettre hors de toi.

Je me tournais vers Beor en tirant le langue.

"C'est faux, tu sais très bien que je possède un calme légendaire.

Tu sais garder ton sang froid, mais pas dans des situations où tes émotions sont impliquées.

-Comment cela ? L'interrogeais-je en poursuivant ma marche.

Disons que si tu devais te retrouver face à un ennemi, tu n'aurais aucune difficulté à garder ton calme, puisque c'est ta vie qui est en jeu.

Il fit une pause pour pour réfléchir à son argumentation.

Or, si jamais tu venais à être confronter à, par exemple, une déclaration d'amour inattendu d'un ami, tu auras tendance à t'énerver plutôt qu'à te sentir gêner ou attendrie.

Je m'arrêtais.

-Et comment tu sais tout ça ?

Disons simplement que nos âmes sont liées et que j'ai donc tendance à avoir accès à toutes tes émotions, souvenirs et sensations.

Je réfléchis quelques secondes.

-Je n'aimerais pas que quelqu'un d'autre que toi me connaisse aussi bien, annonçais-je.

Et pourquoi cela ? Demanda-t-il en écartant une branche de son aile droite.

-Connaître quelqu'un de cette manière là, c'est détenir le pouvoir de le détruire.

Il n'y a qu'une relation dragon-dragonnier qui permet de savoir autant de chose intime de cet ordre là. Je dirais même mieux, il n'y que notre relation qui permet de savoir autant de chose intime de cet ordre là. Certain dragonnier ne laisse pas leurs bêtes avoir accès à ce genre d'information.

-Je trouve que c'est stupide. Si il y a bien un être à qui on doit confier ce genre de chose, c'est la personne pour qui on peut donner sa vie.

Kora: Dragonnière de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant