CHAPITRE XXVIII: Lettre

11.2K 1.1K 75
                                    

"Tous les jours, à tout heure, partout dans notre monde, la barbarie ne cesse de grandir. L'Homme, pour une idéologie, pour de l'argent, pour un peu plus de puissance, saccage ce qui pourrait être un paradis, abandonne sa liberté, sa dignité et rêve de bruit de bottes, de cadavres soumis, d'invasion barbares et de viols par le fer et le feu".

***
Chère dragonnière de l'Ombre,

J'ai, il y a peu de temps de cela, appris une triste nouvelle. On m'a rapporté qu'une certaine jeune fille aux cheveux semblable à la nuit avait violemment assassiné un de mes fidèles qui se trouvait être un de mes amis. Tu me diras que c'est la guerre, et qu'en ces temps de non-paix les pertes sont nombreuses. J'approuve totalement cette réponse, tu dois savoir mieux que quiconque ce que cela fait de perdre un être cher, n'est ce pas ? Je me souviens encore de ton visage noyé de larme devant le corps inerte de ce cher Imrane, que de triste souvenir... Je ne te pardonne pas pour autant, crois moi, ton acte ne restera pas impunis.

Je dois pourtant avouer que tu m'as impressionné, je ne pensais pas que ces abrutis puissent un jour équivaloir ma puissance cependant tu as fait changer la donne. Je me réjouis d'avoir enfin pu trouver un adversaire à ma taille, le combat devrait être intéressant, mais ne te méprends pas, en aucun cas vous ne possédez une chance de gagner. Je vais vous anéantir, toi et tous ces dragonniers se pensant supérieur et ce ne sont pas les paroles d'un vieux fou qui changeront votre destin.

Je t'attends avec impatience ma chère Anakora,

Aloïs, ton plus beau cauchemars.

Je relisais pour la troisième fois cette lettre déposé entre les barreaux de la fenêtre de ma chambre. Quelle avait été ma surprise lorsque j'avais trouvé ce morceau de parchemin après que Yeko m'ai raccompagné. Je ne savais pas comment réagir. Vraiment pas. Je n'avais aucun doute sur la provenance de cette lettre. Le chef des Oubliés m'avait écris en personne. Je pouvais enfin mettre un nom sur la personne qui était derrière la source de tout mes malheurs mais il pouvait le faire également. Il connait mon nom, mais pas seulement. Cette phrase tournait en boucle dans ma tête. ''Je me souviens encore de ton visage noyé de larme devant le corps inerte de ce cher Imrane'', ce fourbe aurait été présent lors de cette tragique bataille. Il n'est pourtant pas dragonnier. Pourquoi se trouvait il en ces lieux à cet instant ? Où se cachait il ?

De rage, j'envoyais au sol le vase se trouvant sur l'unique table de ma chambre. Cet homme que je ne connaissais pas se moquait de moi !"Tu dois savoir mieux que quiconque ce que cela fait de perdre un être cher, n'est ce pas ?''. Cette phrase était le parfait mélange d'une fausse compassion et d'un sarcasme cruel. Je me promis intérieurement qu'un jour je ferais regretter à cet homme sa venu en monde. Les images de la mort de mon père revenait cruellement me hanter depuis que cet infâme dragonnier de l'Eau avait fait ressurgir si violemment les souvenirs que je m'étais efforcé d'enfouir profondément.

J'avais la furieuse envie de tout casser autour de moi. Mes nerfs étaient sadiquement mis à l'épreuve depuis ma rencontre avec les Élémentaires. En y réfléchissant bien, tous mes problèmes partaient d'eux, tous les problèmes de Zedong partaient d'eux. Ces êtres se pensant meilleurs que tout le monde n'étaient en réalité que des Hommes, de simples êtres humain avec certes un peu plus de puissance mais avec tout autant de défauts que ceux qui en sont dépourvues. L'hypocrisie, la corruption, le mensonge, la vanité, l'égocentrisme, le fanatisme et bien d'autre encore, ce sont tout ces trais qui réalisent le dessin emplie de laideur qu'est l'homme sur la sombre toile de notre monde.

Mais toi n'es tu pas humaine ? Chanté une voix dans ma tête. Si. Au même tire que ces idiots je fais partit de cette immonde espèce qu'est l'Homme. La seule différence étant peut-être que je reconnais le fait que je ne suis rien. Rien de plus qu'un amas de peau, de chair et de muscle. Qui sera là dans cent ans pour ce souvenir de la misérable Anakora White et de tous les sacrifices que celle-ci a fait pour son peuple ? Ce peuple, lui, sera-t-il encore là ? Je n'aurais jamais de réponde, parce que je ne suis qu'une simple humaine et que comme tout les humains mon nom s'effacera avec l'Histoire. Le temps est destructeur, il saccage tout sur son passage et je ne peux rien y faire parce que je ne suis qu'une simple humaine. Les personnes meurent, laissant un vide dans les esprits et les cœurs de leurs proches, mais je ne peux rien y faire, parce que je ne suis qu'une simple humaine. La vie continuera un jour sans moi, et je ne peux rien y faire, parce que je suis humaine.

Kora: Dragonnière de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant