Kora: Dragonnière de l'Ombre

CHAPITRE I: Comment tout a commencé

"C'est celui-ci"

***

Elle courait comme l'enfant qu'elle était dans les couloirs sombres seulement éclairé des flambeaux installés à intervalles réguliers. Rejoindre la salle du trône était son seul objectif. Elle bifurquait dans l'énorme réseau souterrain et se retrouva devant les portes qu'elle espérait tant voir depuis son réveil le matin même. Elle poussa avec toute la force de fillette qu'elle possédait l'immense porte, à peine essoufflé par la longue course qu'elle venait d'accomplir.

Les grandes portes ouvertes, elle s'élança toujours en courant dans la gigantesque salle. Mais s'arrêta nette à la vue du trône qui y siégeait. Une splendide femme y été assise et regardait tendrement de son regard maternelle la boule d'énergie qui venait de pénétrer dans la pièce. La petite fille ouvrit la bouche puis la referma pour finalement la rouvrir:

"Vous vouliez me voir mère ? Demanda timidement l'enfant.

La femme sourit face à la maturité prématurée de sa fille. Seulement huit années que celle ci vit et elle pense et s'exprime comme si cela faisait bien plus longtemps. Elle serait une femme extraordinaire, non seulement par son intelligence et sa vivacité d'esprit mais également grâce à sa beauté envoûtante. La séduction est un art qu'elle manie déjà, plusieurs hommes sont déjà tombés face à ses cheveux de jais et ses yeux émeraude, elle n'a pourtant que huit ans. Imaginez donc combien de cœur succomberont dans les années qui suivent.

-Oui mon enfant, l'heure est venue pour toi, répondit la femme.

La fillette fronça les sourcils d'incompréhension, elle ne comprenait pas de quoi sa mère voulait parler et l'interrogeât donc:

- Excusez-moi, mère mais je ne comprends pas de quoi il est question.

Elle sourit de plus belle. Elle savait que sa fille n'aimait pas être dans l'ignorance et n'insista pas avant d'assouvir sa curiosité.

- Suis-moi.

Puis la reine se leva de son trône, sa longue robe noire traînant derrière elle. Elle se dirigea vers une petite porte que la fillette qui avait toujours vécu ici n'avait jamais remarquée. Le plus étonnant était sa taille. Elle avait une taille humaine ce qui se trouvait être très étrange. Rien dans l'endroit où elle vit n'est adapter aux humains. Tout est démesurément plus grand. La petite garda ses réflexions pour elle et suivit sa mère à l'intérieur de la petite pièce qui c'était ouverte sur la porte.

La salle était blanche, complètement. Des dalles du sol aux lustres de cristal du plafond. Tout, hormis des boules. Pas des sphères exactes mais plutôt des ovales d'un noir luisant poser sur des étagères blanches également. La fillette en comptait environ une cinquantaine. Elle trouvait qu'elles ressemblaient beaucoup à des pierres malgré leurs couches lisses, sans aucune imperfection. Elle se sentait toujours ignorante, elle ne comprenait toujours pas où sa mère voulait en venir.

-Mère je dois sûrement vous paraître stupide mais je ne comprends pas.

Jamais l'on n'aurait vu un sourire si grand sur les lèvres de la femme que lorsqu'elle regardait sa fille. Et celle ci adorait voir sa mère sourire quand bien même c'était devenu rare qu'elle le fasse.

-Tu vas vite comprendre ma fille. Pour cela je te demande simplement de regarder attentivement chacune de ses boules et de t'arrêter quand tu sauras laquelle est la bonne.

-Mais comment savoir laquelle est la bonne ? Demanda la petite.

-Tu le sauras le moment venu, répondit sa mère d'une façon pour le moins mystérieuse.

Alors la fillette s'avança vers les étagères et regarda chaque boule attendant un quelconque signe. Elle poursuivait son chemin entre la multitude, de ce qu'elle supposait être des pierres, et scrutait un à un les objets ne comprenant toujours pas ce que sa mère attendait d'elle. Cela faisait bientôt dix minutes qu'elle parcourait la salle, plus les secondes passait plus son incompréhension la frustrait. Jusqu'à ce qu'une sorte de vibration lui parcoure le corps en continue. Elle s'avança davantage vers l'étagère la plus proche d'elle. Elle observa minutieusement chacune des boules et fit survoler sa main au dessus de celles ci. Elle répéta plusieurs fois son geste, sentant les vibrations s'intensifier. Puis elle s'arrêta inconsciemment sur l'un des objets.

-C'est celui-ci, murmura t elle doucement.

Elle hésita plusieurs fois avant de, comme pousser par une volonté ne lui étant pas propre, poser sa main sur l'objet. Les vibrations se firent intenses dans son corps tandis qu'une lumière aveuglante émanant de l'objet l'enveloppait. Elle ferma les yeux. Lorsque l'illumination prit fin la fillette ressentit une vive douleur dans son index droit ce qui lui fit ouvrir les yeux. Ce qu'elle vit la marqua à jamais. Dans ses mains se trouvait ce dont elle avait toujours rêvé, ce qui faisait l'immensité de la ville souterraine où elle avait toujours habité, ce qui ferait son bonheur jusqu'à son dernier souffle. Un dragon. Son dragon

---------------------
Fin du chapitre 1
En vous remerciant d'avoir lu
Vive Shakespeare !