CHAPITRE LVIII: Solution ?

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"Je te propose un rendez-vous avec la Mort, qu'en dis-tu ?"

***
"Je te déteste !

-Et moi alors ? Tu crois sincèrement que je t'apprécie !

-Les filles ! Calmez-vous ! Tenta le dragonnier de Feu.

-Laisse-les Jeod, c'est tellement excitant deux femmes qui se battent, n'est-ce pas Kegt ?

Le dragonnier de Terre approuva de la tête.

Je ne saurais définir le sentiment qui m'habite lorsque je nous regarde ainsi. La fierté ? Pour avoir réussi l'impossible. L'agacement ? Après tout nous n'étions pas des symboles de sagesse.  L'abattement ? Nous n'y arriverons jamais.

La belle Anakora manquait à l'appel et je ne saurais dire si c'était préférable; les tensions étaient déjà présentes, les disputes qui les accompagnaient également. Kami et Samantha ne cessaient de se lancer des piques, Jeod tentait vainement de calmer le jeu, quand Kegt et Erlano lançaient spontanément des commentaires ayant pour but d'envenimer la situation. 

Mon coude appuyé sur la table et mon menton dans le creux de ma paume, je réfléchissais à la manière de nous sortir de cette impasse. Personne ne semblait être dans l'impatience de l'action. Certes le conflit n'enchante pas mais quand il est nécessaire, il pousse les combattants à l'exaltation de la bataille et à l'ivresse du sang. Notre groupe était loin de cet état d'euphorie, et pour cause, notre haine mutuelle. 

Le sujet revenait fréquemment, nous étions d'accord pour dire qu'elle devait être éradiquer et que c'était là notre seul moyen d'avancer, seulement rien de ce que nous avions essayé n'avait essayé. Je soufflais dans ma main, colérique face à notre incapacité. 

-Raphaël ! Dit quelque chose ! M'interpella Jeod.

Soudainement, la porte s'ouvrit avec un fracas. Anakora entra telle une furie, les cheveux hirsutes, son haut totalement débraillé et son pantalon dans les mains. J'ignorais d'où elle venait, vêtu ainsi, mais si elle avait traversé le château de cette manière elle avait certainement attiré toutes sortes de regards, qu'ils soient scandalisés, étonnés ou désireux.

-Il faut qu'on bouge ! Déclara-t-elle.

Encore surpris par son entrée fracassante je ne sus quoi répondre, en revanche Erlano, toujours aussi taquin ne fut pas en reste:

-Dans cette tenue je te suis n'importe où.

La dragonnière fit la moue:

-Plus tard mon petit nuage pour l'instant on a des choses plus importantes à faire.

Sa réplique eut le mérite de le faire taire.

-On va pas pouvoir rester encore longtemps passif comme ça, enchaîna-t-elle, il faut régler une fois pour toute leur compte aux Oubliés. Depuis le début il nous devance mais cette fois il faut les prendre de court.

Il fallait avouer que c'était une tâche ardue de se concentrer sur ses paroles lorsqu'elle s'amusait à pavaner ses courbes de la sorte. Heureusement pour tous les garçons de la pièce, Jeod -qui avait détourné la tête par respect- demanda après un temps:

-Kora, peux-tu t'habiller ? Histoire qu'on ait une véritable conversation.

Elle posa ses yeux sur sa tenue et marmonna:

-Vraiment tous des puritains.

J'aurais voulu lui montrer que j'étais loin d'être aussi puritain qu'elle semblait le croire, mais ça aurait été un acte irréfléchi. Irréfléchi et complètement stupide. Irréfléchi, complètement stupide mais tellement tentant. Je secouais la tête, tentant de me soustraire à ces pensées diaboliques. 

Kora: Dragonnière de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant