***
Le soleil se levait sur tout Zedong et affalé sur Beor, je fermais fermement les yeux dans l'espoir de pouvoir profiter d'un sommeil supplémentaire. Malheureusement, les éléments semblaient contre moi. Le vent soufflait fortement et avec lui entrainait le froid du Nord. Je grelottais, trop peu habitué à des températures froides. J'en étais arrivée à regretter l'étouffante chaleur du désert de Calobra, désormais derrière nous.L'Ombre n'étant pas connu pour la chaleur qu'elle dégageait, je m'imaginais sous une cascade d'eau brûlante, dans l'espoir vain de me réchauffer. Volant près de nous, je pouvais voir Linor se frictionner les bras lui aussi à la recherche de chaleur. Je détournais rapidement les yeux lorsque nos regards se croisèrent. Je ne pouvais définitivement plus croisé ses émeraudes mauve sans me sentir coupable. Était-ce de ma faute s'il avait prit la fuite ?
Rien n'est de ta faute, trésor. Il a prit lui même sa décision.
Je me collais davantage à la moitié de mon âme. Pas seulement pour rechercher de la chaleur, mais aussi pour lui témoigner mon amour. J'avais la très désagréable impression que cette quête nous éloignait. Je passais désormais davantage de temps à crier ou me battre avec mes compagnons plutôt qu'avec lui. Il est vrai qu'à la Citadelle, nous ne nous séparions jamais. Il est ce que je suis. Il est le potier qui m'a façonné, l'orfèvre qui m'a frappé, le jardinier qui m'a fait pousser. Il est le seul rayon de lumière que je peux tolérer dans mon monde d'obscurité.
Et tu en es de même pour moi.
"Je t'aime, murmurais-je tout en me serrant encore plus à Beor, quitte à me couper avec ses écailles.
J'aurais voulu rester à jamais ainsi. Collé contre celui que j'aime, rien ne pouvant nous séparer. Seulement, les événements nous ont vite rattrapé.
Nous avons encore volé quelques heures avant de devoir nous arrêter, et pas par fatigue, mais par le manque de bonne condition météorologique. Pour la première fois de ma vie, j'avais eu le plaisir -notez l'ironie- de voir de la neige. Croyez moi cela n'avait rien ne magique. Associé au vent, elle foutait durement ma peau encore à nue et m'empêchait de voir au loin. J'aurais pu profiter de sa beauté seulement si le "chef" de notre expédition avait accepté que nous nous abritions, nous avons cependant prit "trop de retard" et il "était impossible que nous arrivions pas dans les deux jours qui suivent" dans la sublime ville cristalline qu'était Luxia.
Le vent du nord se faisait de plus en plus violent, rendant la visibilité quasi -si ce n'est totalement- nulle. Sûrement prit de pitié, Erlano m'avait rapidement donné un vêtement épais pour protéger mes épaules dénudées. Continuer dans ces conditions été totalement inconscient, à l'image de Raphaël.
Si je venais à résumer la situation en un mot, je dirais: catastrophique. J'étais gelée, aveugle et je n'avais pas la moindre idée de où nous pouvions bien nous situer. Mes connaissances en géographie étaient très limitées. Après le désert de Calobra se situait les trois plus grandes villes Élémentaires: Noisiro pour le Feu, Onessi pour l'Électricité et enfin Luxia pour la Lumière. Je savais que le désert était une sorte de frontière naturel entre l'Ouest et l'Est du pays où se regroupait toutes les autres villes majeures, ce que j'ignorais cependant c'est qu'il existait une autre barrière naturelle qui à défaut de séparer le Nord du Sud, servait de barrage protecteur pour la capitale qu'était Luxia. Vous comprendrez donc ma surprise lorsqu'en ayant perdu de vue le reste du groupe, Beor du s'arrêter abruptement pour éviter de s'écraser contre une montagne. Je faillis être désarçonné. La chute aurait certainement été très douloureuse et ce serait soldé par une lente agonie.
Profondément agrippé à ma bête, j'observais, stupéfiée, l'immense chaîne de montagne qui régnait devant nous. Je déglutis péniblement tout en regardant aux alentours. La seule chose qui me restait de visible était cette assortiment de roche déserte et ensevelie par la neige. Je tentais de crier le nom des membres de mon groupe mais le blizzard avalait à chaque fois le son de ma voix. Beor peinait à se stabilisé tandis que le vent redoublait ses efforts. La tempête ne semblait pas vouloir se calmer, bien au contraire, et il devenait impératif que Beor et moi regagnions la terre ferme. Notre plus gros problème résidait dans le fait de trouver un endroit pour se poser malgré le fait que la visibilité était désormais totalement nulle.
VOUS LISEZ
Kora: Dragonnière de l'Ombre
FantasyZedong est une terre de magie qui a vu naitre une des créatures les plus sublimes mais aussi une des plus dangereuses qui soit : les dragons. L'Homme l'a apprivoisé, en a fait son allié, et mieux encore, son compagnon. Cependant, comme dans tous les...