CHAPITRE XXIII: Souvenir plus que douloureux

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"Ne perds jamais espoir Ana, vivre sans espoir c'est cesser de vivre"

***
Mes larmes avaient cessés de couler. Depuis lui, plus personne ne les mérite. J'ai longtemps pleuré la mort de mon père, j'ai passé des journées entières a ne pas sortir de la Citadelle, à ne pas voir la lumière du jour, à m'enfoncer un peu plus dans ma tristesse. Puis, un jour, j'ai décréter que tout cela était finit, que je ne pleurais plus, que de toute manière ça n'en valait pas la peine, que plus rien n'en valait la peine.

Mon père était une des personnes les plus importantes de ma vie, il est celui qui m'a tout appris. Je m'étais promis de ne jamais oublier le jour de sa mort. Ma seule règle se résumer à "passer outre et éviter de me remémorer cet infâme souvenir". Il avait eu mainte fois tendance à me plonger dans un chaos interne dont j'avais grand mal à m'extraire. J'avais réussis à chasser de ma mémoire cet événement, cependant l'homme qui était en face de moi il y a quelques minutes de cela était parvenu à le faire revenir à l'aide d'une simple intrusion mentale.

Ce fourbe avait osé franchir les barrières de mon esprit et violer mes plus intimes souvenirs. Il avait prit possession de mon être et m'avait fait revivre avec un réalisme effroyable le jour de la mort de Imrane White, mon père. Je fermais les yeux.

J'étais âgée de douze ans ce jour là. Tout avait commencer comme un jour semblable à tout ceux qui composaient ma vie de jeune dragonnière en formation. J'avais combattue le matin, sous l'oeil bienveillant de mon père. J'avais remporté tout mes combats dans l'unique but de voir briller la petite étincelle de fierté dans ses yeux couleurs cendre. Puis comme à mon habitude je l'avais suivi -plus ou moins secrètement- afin de le voir guider et conseiller ses hommes. Il les commandait d'une main ferme mais juste, d'une voix autoritaire mais compatissante à la fois.

Les dragonniers de la Cavalerie subissaient un entraînement rude qui les conduisait à une puissance effrayante et une force effroyable. J'admirais dans l'ombre, de longues heures durant, cet homme que j'aimais tant faire ce qui lui tenait le plus à coeur: protéger sa cité et sa famille. Quand soudain tout avait dérapé. Tout le monde c'étaient mit à courir dans tout les sens, à crier des choses incompréhensibles. On m'avait demandé de me cacher, de ne pas bouger. Je n'avais pas su écouter.

J'avais vu mon père, ma mère et des hommes, revêtir rapidement des armures de métal noirs et s'armer de lames tranchantes.
J'avais été en admiration lorsque je les avais vu chevaucher leurs magnifiques bêtes couleurs de jais et s'élancer dans le ciel de la nuit.
J'avais regardé pour la première fois, complètement hypnotisé, des dragons qui n'étaient pas noirs mais blancs, jaunes, rouges et bleus.
J'avais eu peur de ses jets de flammes multicolore, de ses cris de guerres, ses cris de souffrance, ses cris d'agonies, ses cris de terreur.
J'avais aperçut cette énorme bête blanche voler à toute vitesse sur mon père. J'avais distingument vu les coups d'épées échangés, le sang couler, la trombine d'effroi sur le visage de mon géniteur.

A ce moment là, le monde avait cessé de tourner, mon monde c'était écrouler comme la bête de mon père. Le puissant rugissement du dragon avait déchiré l'air frais de la nuit. Simultanément, tout les combats avaient pris fin pour observer le valeureux chef de la Citadelle chuter.

Je me souviens avoir enfourché Beor à une vitesse hallucinante et avoir décoller. Je me souviens avoir volé jusqu'au corps de mon père. Je me souviens avoir bousculé tout les hommes sur mon passage. Je me souviens du visage en larme de ma mère, de ses mains s'activant avec frénésie, du puissant pouvoir qui s'en dégageait. Mais je me souviens aussi de son impuissance. L'Ombre tue, il ne guérit pas.

Je m'étais agenouillée auprès de mon père. Son souffle était faible. Il vivait encore, mais il n'y avait plus d'espoir. Ses yeux commençaient déjà a se fermer, il luttait pour rester, cependant nous savions tous que c'était bel et bien finit. Dans un dernier élan d'espoir je m'étais accroché a son cou et avait murmuré de façon a ce qu'il soit le seul a entendre.

Kora: Dragonnière de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant