Kora: Dragonnière de l'Ombre

CHAPITRE XLIV: Ombre face à Lumière

"Tu le sais sûrement mieux que moi, l'être humain ne vit qu'une seule fois"

***
Ça aurait été beaucoup trop simple d'abandonner, pourtant j'aurais tellement aimé être libre de le faire. Tu le sais sûrement mieux que moi, l'être humain ne vit qu'une seule fois. La mort semble parfois être un sort enviable en opposition à ce qui nous attends. Je préférerai à ce moment précis être six pieds sous terre plutôt qu'ici, confronté aux regards de tout mes compagnons ainsi que celui de Linor. Seulement, il me fallait des réponses, Linor pouvait me les donner. J'essayai de garder mon calme, de ne pas me mettre en colère. Si au début mon ressentit envers Linor était surtout centré sur la pitié, il avait désormais atteint le stade de la colère.

J'avais pris connaissance du genre d'homme à qui Linor avait confié son âme, et je devais avouer être totalement furieuse face à cet acte de pur suicide. Le regard que je lui jetai était d'ailleurs plutôt éloquent. Il était assis contre Sira et faisait tout son possible pour éviter mon regard accusateur. Je ne pouvais empêcher mes yeux de m'attarder sur lui. Mes compagnons étaient retourner à leurs occupations, tous sauf Raphaël. Il fixait sans retenu mon ancien compagnon. N'en pouvant plus de rester assise dans ce calme trop pesant, je me mis debout avec l'aide de Beor. Même si ma jambe n'était plus douloureuse, ma bête tenait quand même à ce que je sois toujours aidé pour minimisé les chances de d'ouverture de la blessure. Debout, je me dirigeais lentement vers Linor. Me voyant arriver, il fit l'effort de se mettre à ma hauteur. Dès que la distance entre nous deux me le permis, j'envoyais avec une force qui me surprit ma main sur un de ses joues. Sa tête tourna mais il ne réagit pas. Incapable de rester muette plus longtemps, j'explosai:

"Mais qu'est-ce qui t'a prit de faire une chose pareil ! De livrer ta liberté au plus aliéné des aliénés ? Si tu recherchai le suicide, je t'aurai poussé avec plaisir du haut d'une falaise ! Mais par tout les dieux de l'Enfer qu'est-ce qui c'est passé dans ta tête ?

Seul le silence me répondit.

-Tu sais sûrement mieux que personne à quel point je hais qu'on ne me réponde pas, je t'en pris, ne me fait pas cet affront, dis-je en essayant de retrouver un semblant de calme.

Des contours nettes retraçait déjà avec une précision claire les mesures de ma main sur sa joue. Elle prenait déjà une jolie couleur vermeil. Son abstinence ne m'incitait qu'à recommencer, seulement je ne pouvais oublier qui était la personne qui se trouvait en fasse de moi et à quel point je n'éprouvais aucun plaisir à la maltraiter de la sorte -contrairement à d'autre.

-Kora...

-Et s'il te plaît, le coupais-je, ne me dis pas que tu n'avais pas le choix.

Il regarda partout autour de lui, méfiant.

-Je ne veux rien raconter en présence de ces gens.

Je jetai un regard à mes compagnons, tous semblait occuper même si en réalité, ils étaient plus qu'attentif à notre discussion.

-Ce sont mes... amis, butais-je, ils peuvent rester.

Linor me lança un regard ahuri.

-Ana, ce sont nos ennemis.

-N'essaye pas de changer de sujet, répondis-je en croisant les bras.

Il baissa le regard.

-Je t'en pris, ne me force pas à raconter cela, pas ici, pas maintenant.

Je ne l'avais jamais aussi désemparé, aussi honteux.

-Mais qu'as-tu fait ? Demandais-je inquiète.

Il secoua la tête en faisant un pas en arrière. Lasse, j'abandonnai. Me retournant, je partis en direction de Beor.

-Attends, tu comptes vraiment laisser tomber ? Interrogea une voix derrière moi.