CHAPITRE LIV: Problèmes

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"Ne joue pas aux innocents, c'est un rôle qui est loin de t'aller"

***
(C'est un point de vue de Raphaël)

Au cour ma vie, je n'avais que rarement vu haine aussi farouche. Anakora était transpirante de haine à mon égard et je devais avouer que la voir de nouveau ainsi me provoquai un léger pincement au coeur. J'avais eut hâte de la retrouver, pour que nous puissions enfin nous lancer dans l'élaboration d'un plan stratégique avant de définitivement déclarer la guerre. Seulement, il semblait que la belle dragonièrre de l'Ombre eut trouver, une nouvelle fois, matière à alimenter cette haine que je pensais plus ou moins essoufflée. Qu'avait-il pu bien se passer ?

D'un geste de la tête et sous le regard désapprobateur de ma mère, j'indiquais aux gardes de la relâcher. Dès qu'elle fut libre, elle se releva en faisant rouler ses épaules très certainement douloureuses. Mon regard était braqué sur elle tandis que le sien, assassin, était vissé sur les gardes chargés de son escorte. Après de longues secondes chargées de promesses de torture et de mort, elle posa ses yeux smaragdin sur moi. Son regard reflétait toute cette colère et cette rancoeur qu'elle entretenait à mon égard. J'avais déjà perçu la puissance de cette haine qu'elle nourrissait, mais jamais encore elle ne m'était parut aussi prépotente.

Elle voulu faire un pas dans ma direction mais l'arrivée de nouveau venus dans la pièce l'en détourna. Beor venait de faire son entrée, aux côtés d'une personne qu'on m'avait dit improbable de revoir un jour: Andreï, mon plus proche cousin. J'avais appris en arrivant que celui-ci avait perdu Côme, son dragon, durant une attaque traître des Oubliés. Mon envie d'en finir avec eux ne s'en était trouvé que décuplé. On m'avait prévenu qu'il avait disparu et que personne ne l'avait revu depuis l'attaque, c'est à dire environ cinq semaines. À en juger par le regard de ma mère, tout cela n'était que pure vérité. Elle se leva brusquement de son trône pour accueillir le fils ainé de sa défunte soeur.

Aussitôt, les soldats se rassemblèrent autour d'Anakora pour former un mur entre le danger et leur reine. Elle ne cilla pas, le regard désormais tourné vers sa bête. Ils semblaient en plein échange. Ma mère prit, dans un geste de réconfort d'une tendresse infini, son neveu dans ses bras. Cette fois-ci, la dragonnière de l'Ombre tiqua. Ses sourcils se froncèrent légèrement, seul signe imperceptible de son incompréhension.

"Mon neveu, tu es enfin de retour, murmura la reine.

Le visage d'Anakora s'éclaira soudain et je pus discerner ses lèvres murmurer un "évidemment".

Derrière Andreï, se tenait son frère cadet, le commandant des armées humaines de Luxia: Ryan. J'avais toujours voué une admiration féroce à Andreï, c'était un dragonnier épique, un soldat dévoué, un Chevalier de la Cour des Lumières, mais Ryan suscitait en moi un profond dégout. Il vomissait une jalousie amère envers son frère, comme très souvent dans les familles dragonnières et n'avait jamais donc pu accepter la réussite de son ainé. Ryan n'était pourtant pas à plaindre, il exerçait l'un des métiers les plus envié de tout Luxia, notamment grâce à l'autorité et les pouvoirs qu'il confère puisqu'il commande tous les soldats du royaume.

-Ryan, salua ma mère.

-Ma Reine, répondit-il en faisant la révérence.

Anakora restait impassible, comme éloignée de toute l'agitation des nouveaux venus. Elle réfléchissait. À qui ? À quoi ? Nul n'aurait pu le dire. J'espérais cependant sincèrement que ce n'était pas à un plan maléfique pour nous nuire. Ma mère entama une conversation avec ses deux neveux. À cette distance, je ne pouvais pas réellement entendre tout ce qui se disait mais je savais que le sujet principal était Anakora. Après de longues minutes de discussion agitée, les trois se turent et se tournèrent vers moi.

Kora: Dragonnière de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant