Kora: Dragonnière de l'Ombre

CHAPITRE LXIII: Dans les tunnels (I)

"Pourquoi je sens que la suite ne va pas me plaire ?"

***
Une atmosphère étrange régnait dans le tunnel. Il ne faisait pas vraiment chaud, ni vraiment froid. Les Ombres s'étaient tues, aucun bruit hormis celui de nos pas ne résonnait dans les sous terrains.

Tout est calme

-Ce n'est pas sain, même dans des milieux aussi pauvres et hostiles, vivent des animaux, lui répondis-je.

-Le plomb empêche toute forme de vie de se développer ici, annonça Kegt longeant le mur de sa main.

-Et pourtant ces enfoirés vivent tout près.

Jeod, sa main nous servant de flambeau approuva les paroles de Raphaël.

-C'est assez étonnant qu'ils aient put survivre dans de pareilles conditions.

Les épaules raides, je ne pus retenir ma remarque.

-Les minorités sont obligées de se réfugier dans les endroits les plus inattendus.

Le dragonnier de Lumière grimaça.

-Désolé.

Je haussais les épaules de manière désinvolte.

-Les vieilles habitudes ont la vie dure.

Erlano qui marchait devant nous s'arrêta brusquement.

-Je vous prévient tout de suite, dit-il en se retournant, on bougera pas d'ici tant que je ne saurais pas ce qui se passe entre vous deux.

Je lui jetais un regard agacé.

-Tu penses pas qu'on d'autres choses plus importantes à faire !

Il fit une moue contrite.

-Tu as raison.

Je laissais échappé un sourire de soulagement.

-On peut parler en marchant.

Je serrais la mâchoire, agacée.

-Alors qu'est-ce qu'il s'est passé ? reprit l'agaçant jeune homme.

-Rien, répondis-je en même temps que Raphaël.

Il sautilla tout en tapant des mains, tel un gamin excité.

-Et maintenant, ils parlent en même temps, si c'est pas mignon !

Il reprit sa marche d'un air guilleret comme si le monde était devenue une immense plaine où amour, joie et bonheur avaient éradiqué tous les mauvais sentiments existant. Déterminée a éviter une nouvelle confrontation avec l'agaçant dragonnier de l'Air, je restais légèrement en retrait, rejoignant involontairement Kami qui paraissait trainer à l'arrière.

La dragonnière de l'Eau semblait encore plus pâle que moi et particulièrement anxieuse. Me surprenant moi-même, je l'interrogeais sur son état.

-Ça ne va pas ?

Elle leva ses yeux bleus interloqués sur moi.

-Ça se voit tant que ça ? Demanda-t-elle.

Ne voulant pas l'inquiéter d'avantage, je minimisais la situation.

-Disons simplement que j'ai l'oeil.

Elle regarda de droite à gauche avant de baisser la tête vers moi et de murmurer:

-Je crois que je fais une crise de claustrophobie.

Ça aurait pu être comique si ce n'était pas si grave. Retenant une grimace, je me concentrais pour trouver quelque chose à dire.