Chapitre 30

28.3K 1.7K 89
                                    

-Vas-y réveille la.

Une douleur aiguë surgit sur ma joue. J'ouvre les yeux. Une multitude de personnes sont présentes dans ma cellule. Environ,une dizaine d'hommes. Celui que je remarque en premier est le brun appelé Tyler. Assis sur une chaise, les bras croisés, il me regarde l'air songeur. Je grogne mais il ne dit rien. Tout près de moi, il y a l'homme qui m'a enlevé et qui vient de me gifler. Debout derrière Tyler, je compte 10 hommes que je n'ai jamais vu.

En les parcourant du regard, je lis dans leurs yeux le désir sexuel qui les anime mais je reste de marbre. Je bloque sur un homme. Grand, musclé, quelque chose chez lui me dérange. A part sa mâchoire légèrement décalée vers la gauche, certainement victime d'un crochet du droit bien dosé, il n'a rien de déroutant...A moins que ça ne soit justement sa mâchoire qui me perturbe...Je suis certaine de ne l'avoir jamais croisé mais pourtant je le connais, j'en suis presque persuadée. C'est certainement celui qui me dévisage avec le plus de sadisme dans le regard.

Je déglutis et me concentre sur Tyler.
Voyant que je l'observe, ce dernier prend la parole:

-Ça y est ? T'es bien éveillée?

Je ne réponds rien et serre les dents. Son visage prend soudain l'aspect d'un homme cruel et sadique.

Il se lève et s'approche de moi comme hier. Mon genou part pour reprendre son histoire d'amour avec ses boules mais n'atteint jamais son objectif (pardon du langage mais je suis à bout). Je ne baisse même pas les yeux pour admirer les bracelets qui enserrent mes chevilles et me lient au mur dans mon dos.

Il esquisse un sourire triomphant et soulève doucement mon T-shirt. Je bouge du mieux que je peux pour tenter de me débattre mais en vain.Je ne crie pas car c'est tout ce qu'il attend de moi. Il arrache brutalement mon T-shirt sous les ricanements des hommes qui nous observent. Je ferme les yeux et grogne fortement quand il passe ses doigts sur le suçon fait sur mon sein.

-Retire immédiatement tes doigts de là, je siffle entre mes dents.

Il lève les bras au ciel comme si il se soumettait à mon ordre et rejoint sa place en souriant. De nouveau assis, il reprend la parole:

-Ma jolie, tu te poses certainement beaucoup de questions stupides du genre: Où suis-je mon dieu? Que me voulez-vous? Qui êtes-vous?

En citant les questions, il prend une voix aiguë ridicule qui fait rire tout le monde sauf moi.

-Je vois que tu n'es pas charmée par mon humour...C'est fâcheux. Mais passons.Je ne te demande qu'une chose.

Il souffle avant de souffler: A qui appartiens-tu...?

Je suis plus ou moins décontenancée face à sa question imprévue. Je ne réponds rien. Tyler feint d'être déçu et hausse les épaules.

-Quelques coups suffiront,dit-il.

Il ne s'adresse pas à moi mais à l'homme qui m'a enlevé, à la voix. L'intéressé jubile et quitte prestement de la salle.

Tyler sort une pomme de sa poche et croque dedans. La vue du fruit me rappelle à quel point j'ai faim et soif et je m'interroge à nouveau sur le temps qui s'est écoulé entre mon enlèvement et aujourd'hui. Toute notion du temps m'échappe.

-Tu sais c'est dommage que tu sois à ce point muette, on aurait pu s'entendre, reprend Tyler en mâchant sa pomme.

-Non.

Il écarquille les yeux en faisant mine d'être étonné et se moque:

-Et dis moi pourquoi, muette?

-On ne joue pas dans la même cour, je réponds, la voix dénuée de toute émotion.

Au fond j'ai peur, très peur et je suis en colère mais je ne dois pas lui laisser le plaisir de me voir subjuguée par mes émotions. La quasi-nudité de ma poitrine me gène terriblement et je ne peux m'empêcher de trembler tellement la température de la pièce me paraît glaciale.

Plus personne ne fait de bruit. Il pose ses coudes sur ses cuisses et mord violemment dans la pomme. On n'entend plus que le bruit de sa mâchoire, pulvérisant un à un les morceaux du fruit.

L'homme à la voix refait son apparition au moment où je tire légèrement sur mes chaînes, crispée. Heureusement, personne ne semble remarquer mon geste trahissant mon angoisse. Chacun a les yeux rivés sur la malle que traîne l'arrivant. Il la pose dans un coin et l'ouvre. Je ne regarde pas et garde les yeux fixés sur l'ordure d'Alpha brun. Lui non plus ne me lâche pas des yeux et nous nous affrontons dans une joute silencieuse. Je vois du coin de l'œil l'homme se placer derrière moi, son fouet traînant derrière lui. Je serre les dents sans quitter des yeux l'Alpha et sens mes muscles se raidir.

Un bruit vint fendre l'air et une douleur lancinante jaillit en plein de mon dos. Je jette la tête en arrière, les yeux clos et laisse échapper un gémissement sourd. Le bruit de la pomme rompt le silence installé après le premier coup. Un second frappe au même endroit mais cette fois-ci,seul le claquement du fouet résonne. Ma peau me brûle. Je redresse la tête et plante à nouveau mon regard dans le sien. Il me regarde en souriant de plaisir.

CLAC!

Les lanières viennent heurter mon corps avec la même puissance. Je ne bronche pas et me contente de fermer les yeux à l'impact avant de les rouvrir en face des siens...De ses yeux gris, captivés par la punition qu'il m'inflige...

Cinq autres coups plus forts les uns que les autres me heurtent avant que, lassé, il ne mette fin à ma flagellation. Chacun quitte la pièce sans un bruit. Le fouet est reposé dans la malle, qui elle reste collée au mur.

Quand la porte se referme, je laisse tomber ma tête en avant et relâche mon corps meurtri me laissant pendre par les chaînes à mes poignets. Le sang coule de mes plaies. Je l'entends tomber par gouttes sur le sol de pierres. Exténuée, je sombre dans l'inconscience.

Alpha possessifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant