Chapitre 61

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Je jette un rapide coup d'oeil au couloir pour m'assurer de l'absence d'Aiden et toute sa ribambelle d'amis fort sympathiques.
Ne repérant aucune menace potentielle, je m'élance d'un pas rapide. Peut-être même trop si j'en crois les regards que l'on me jette. Peu importe.
Je fonce à toute allure tête baissée pour rejoindre le réfectoire où m'attend Maeva.

J'ai fait la monumentale erreur de la perdre juste après le cours de sport.
À deux mes risques de se faire aborder pour être invitée au bal étaient réduits de moitié...Il faut dire que la perspective d'avoir pour cavalière une fille qui se tord de rire, ceci lui donnant un air de goéland épileptique, n'est pas celle que l'on préfère envisager. Bref, comprenez que l'image que je renvoie dépend entièrement de la présence ou non de Maeva à mes côtés.

Cette dernière me servait alors de bouclier mais là je me retrouve complètement à découvert. Et ça c'est très dangereux.

Je suis presque arrivée au bout de l'interminable couloir quand soudain j'entends un cri. Craignant une potentielle menace, je me retourne précipitamment et souffle de soulagement en voyant deux filles s'arracher les cheveux tandis qu'un cercle se forme autour d'elles. Je ralentis un peu, rassurée. Si elles peuvent capter l'attention de tous les mâles pendant que je finis ma dangereuse traversée, cela m'arrange... Je détourne lentement le regard de l'amusant spectacle et accélère à nouveau. Je me détends instantanément en apercevant Maeva qui m'attend une dizaine de mètres plus loin, tout sourire.Je calme ma cadence, persuadée d'être sauvée. Mais alors, son sourire se déforme en une grimace. Je hausse un sourcil avant de venir percuter avec violence une grosse masse, arrivée par ma gauche.

 A moitie assommée, je titube quelques secondes avant que deux grosses mains ne viennent se poser sur ma taille, me stabilisant. Je sens un bras m'entourer la taille et m'emmener loin du vacarme assourdissant de la cantine qui résonne dans mon crâne.  J'essaye à tout prix de retrouver mes esprits mais impossible. Tout me parait brouillé. Mon corps ne réagit pas à mes appels. J'entends un bruit de serrure puis plus rien, le silence, seuls quelques cris sont encore perceptibles. 

Je sens qu'on m'assoit quelque part. Ma vision se précise peu à peu et je réalise que je suis dans une salle de classe en voyant les différentes tables un peu partout. 

Là, face à moi, debout face au bureau sur lequel je suis, il y a Aiden. Adossé à la porte, ma seule issue de secours.

Les rêves sont des reflets de la réalité. 

Vagues prémonitions de l'avenir, réalités du présent ou souvenirs du passé...

Ce qui me frappe en premier en le voyant ainsi, c'est sa beauté. Je ne pourrais jamais le nier. Aiden est beau. Très beau. 

"Hello princesse...

Sa voix grave me sort de mes pensées. J'ouvre la bouche pour répliquer mais il ne m'en laisse pas le temps:

- Ecoute bien attentivement ce que je vais te dire.
Il y a un peu plus d'un mois, j'étais à deux doigts de te faire mienne. Une seconde de plus et tu étais à moi. Rien qu'à moi. J'aurai pu faire de toi tout ce que je voulais. J'aurai pu te battre, te frapper. J'aurai pu te baiser par tous les trous, te faire baiser par mes hommes ou mêmes mes chiens. J'aurai pu te violer en toute légalité. 
Il m'aurait fallu une seconde de plus. Une seconde pour marquer ta peau. Ton Alpha serait arrivé. Mais trop tard. Il m'aurait vu te pénétrer. Te violer devant ses yeux.
Mais je n'ai pas eu cette seconde. Je n'ai pas eu le temps de te mordre.
Alors j'ai voulu me rabattre sur ton amie.

Maeva...
Plus docile, plus timide, plus accessible. Plus facile en somme.

Mon sang bouillonnait. Et plus il parlait plus l'envie de le voir vider de son sang se faisait forte. Je serrais les bords du bureau avec force pour m'empêcher de lui sauter à la gorge. Je ne devais pas céder. Pas céder. Il ne fallait pas.Alors d'une voix neutre, je dis:

-Prends-moi à sa place.

Un rire fusa. Je restai stone, tentant de garder mon sang-froid.

"Elle m'a dit exactement la même chose. Mot pour mot. Elle m'a dit pareil quand je lui ai expliqué mes projets avec toi. Elle m'a suppliée de te laisser tranquille, de la mordre elle et pas toi. Courageuse ton amie n'est-ce pas? Alors nous avons mis en scène un combat. Un duel contre son propre Alpha.
Si tu avais vu le regard qu'elle avait ce jour-là. Cette peine dans ses yeux en me voyant détruire son âme-soeur, en me voyant le ridiculiser devant tous. Cette peur en me voyant me relever et m'approcher sous le regard impuissant de sa vermine de mâle.
Je me souviendrais toujours de ce moment. De l'instant où elle a soutenu mon regard juste avant que je ne la morde. Elle était persuadée de te sauver. Elle en était certaine. Malheureusement pour elle..."

J'étais figée.Incapable de bouger, de parler. Condamnée à écouter sans ciller.

" Je n'ai jamais eu l'intention de t'échanger. Jamais...Maeva se sera sacrifiée pour rien.
Tu as toujours fait partie de mes plans. Toi et pas une autre. Mais rassure-toi, je n'ai pas touché ton amie. Je ne l'ai même pas effleuré.

-Si tu la touches , je te tue alors Mords-moi maintenant si tu le veux mais ne l'approche plus.

Un sourire mauvais étira ses lèvres.

"Je ne suis pas là pour procéder à un échange. Pas pour le moment...
Je te donne jusqu'à vendredi. Tu viendras avec moi au bal et nous règlerons nos petites affaires après...Cela te convient-il?

-Pourquoi pas maintenant?

- Ton Alpha n'est pas là. Je le sais. Il est parti hier n'est-ce pas? Et tu ne sais pas quand il reviendra. Je caresse l'espoir qu'il soit là vendredi pour te voir changer de propriétaire. Et à ce moment-là, je l'arrêterai. Pour violation de territoire et le laisserai crever de douleur en prison en te voyant porter mes enfants. En voyant mes hommes te prendre un à un.

J'étais complètement paniquée. Je me retenais de trembler en l'entendant débiter ses paroles immondes.J'en avais le haut le coeur. Mais je n'avais pas le choix. Je devais sauver Maeva.

-Et ce qui me force à accepter? , demandais-je.

- Je serais alors contraint de transformer ton amie en vide couilles pour moi et mes hommes. Ou peut-être même mes chiens. Je t'inviterai à nos parties de baise si tu le souhaites. Tu l'entendras hurler mon nom pendant que j'enchainerai les coups de reins en elle.Tu la ve...

-STOP! J'ACCEPTE J'ACCEPTE!...j'accepte...

Je venais de hurler ces mots. Ne pouvant plus supporter les horreurs sortant de sa bouche.

Il décroisa ses bras, me fixa une seconde avec une once de satisfaction dans kes yeux avant de quitter la pièce en murmurant :

"19h chez toi vendredi...mon coeur."

Je me précipitai près de la poubelle pour y vomir mon déjeuner.

Alpha possessifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant