Alpha possessif

Chapitre 60

Accroupi face à moi, un sourire carnassier déformant son visage, il me regarde avec une lueur d'amusement dans les yeux. Je tente de me relever mais deux grosses mains viennent fermement attraper mes épaules, m'en empêchant.

-Pas si vite chaton, dit-il en se rapprochant dangereusement de mon cou.

Je grogne violemment au contact de son souffle sur ma peau et entreprends à nouveau de me mettre debout.
Il sourit davantage, et appuie plus fortement sur mes épaules, me forçant à rester assise. Puis une de ses mains vient emprisonner ma mâchoire, me forçant à incliner la tête de côté tandis que de l'autre et d'un geste épris de douceur, il dégage les quelques boucles qui cachent encore ma peau et les suçons de Liam. Je me débats de mes bras encore libres et tente de frapper . Il ne doit pas les voir. J'envoie mon poing. Un coup net, précis, quasi imparable. Quasi. D'un rapide geste il attrape mon poignet et le tord. Je veux hurler mais ma bouche est maintenue fermée.  Et sa main gauche me broie sévèrement la mâchoire. Je tente par tous les moyens de desserrer son emprise en m'accrochant des deux mains à son bras pour atténuer la douleur. Il sourit et se concentre à nouveau sur mon cou. Je secoue comme je peux la tête pour l'empêcher de s'attarder sur cette zone mais sa poigne est ferme et je ne peux pas lutter davantage. Son visage s'illumine d'un rictus moqueur. Sa prise sur ma mâchoire se fait plus forte . Je laisse échapper un couinement plaintif. et d'un doigt il vient caresser les traces violacées marquant ma chair.

-Tiens donc, la sauvage et indomptable louve aurait trouvé un amant?, ricane t-il.

Je veux répliquer mais sa pression sur ma bouche est bien trop douloureuse.

Pitié que quelqu'un vienne !

-Eh vous là bas!, s'exclame une voix au loin.

Merci ...

Je ferme les yeux en entendant les pas claquer sur le carrelage se faire de plus en plus proche, soulagée.

Mais alors que je m'attends à être libérée de la prise d'Aiden, il n'en est rien. Je remarque alors que les pas se sont arrêtés. J'ouvre subitement les yeux et ne peux empêcher mes lèvres de trembler en voyant le proviseur au loin s'éloigner, tête baissée, face à Aiden qui le dévisage froidement.

L'Alpha dominant...

Il est désormais ce loup devant lequel chacun s'incline, cet homme qui domine le territoire...

Et ça, ça craint vraiment pour moi.

Calmement, il reporte son attention sur moi, qui peine à contenir mes larmes en dépit de la force qu'il exerce sur ma mâchoire.

-Où en étions-nous? Ah oui...L'amant de la rebelle...Voyons voir...Un étranger de toute évidence.., dit-il tout en observant avec fascination la peau de mon cou.
Je parierai que c'est un Alpha, ajoute t-il songeur.

J'émets un grognement qui malgré moi se transforme en couinement. Ses sourcils se relèvent et sa bouche se mue en une moue de fausse tristesse.

-Je te fais mal?, d'une voix teintée de fausseté.

Il relâche légèrement ses doigts et me force à le regarder.

-Que dirais-tu de devenir ma cavalière pour le bal Swan?

Je ne réponds rien, fermant les yeux pour ne pas avoir à croiser ses yeux qui brillent de satisfaction.

-Je suis sûr que ton salop d'Alpha serait ravi...Et je me ferai un plaisir de démonter ce fils de pute au moment opportun.

Un élan de colère m'emportant, je grogne violemment, me surprenant moi même.
Sursautant, Aiden lâche soudainement ma mâchoire et je m'empare de cet instant pour mordre le plus fort possible un de ces doigts.

Il couine en sentant mes dents pénétrer sa chair et s'écarte malgré lui de moi. Saisissant l'occasion, je me relève d'un bond prête à décamper.
Je n'ai pas fait un pas que je suis poussée contre la porte du local avec une force qui m'assomme à moitié et me coupe le souffle.

Je veux reprendre ma respiration mais impossible. Une main me tient fermement le cou, empêchant tout air de rentrer dans mes poumons. Une main dont le doigt est recouvert de sang.
Je suffoque.

Aiden, le visage calme, me regarde comme fasciné avant de se pencher près de mon oreille.

- Vendredi à dix neuf heures chez toi. Et garde toi de disparaître. Ton amie pourrait en faire les frais vois-tu?

Je ne peux pas répondre, ma vision se brouille et je commence à manquer cruellement d'oxygène.

Je sens sa langue se faufiler dans ma bouche, chatouillant mon palais. Je ne peux pas lutter. Impossible.

Puis mon cou est libéré. Je respire. J'inspire profondément cherchant par tous les moyens à reprendre mon souffle. 

-Swan...Swan...

On m'appelle doucement. J'ouvre les yeux et sursaute en voyant Maeva, les yeux ronds comme des billes, penchée au dessus de moi. Dans ma frayeur, je chute brutalement et gémis en sentant mes fesses s'écraser avec lourdeur sur le sol.
Un éclat de rire retentit.

Je grimace en massant mon fessier douloureux tandis que ma soit disant "amie" se tord de rire sur le tapis.
Je me relève en maugréant et pose un regard hébété sur la table du salon, emplie de miettes et de pop corn.

Je touche soudainement ma gorge repensant à mon cauchemar. Tout n'était qu'un cauchemar...
N'empêche que certains rêves sont prémonitoires...À noter pour les prochains jours si ce n'est toute la vie, esquiver Aiden.

Je jette un coup d'oeil à Maeva qui se remet difficilement de son fou rire. Elle se relève brusquement et se jette dans mes bras, de la bave coulant sur son menton

-BON ANNIVERSAIRE MON COEUR!!!

Mais oui!!! C'était ça que j'avais oublié ! Première fois que ça m'arrive d'ailleurs...
C'est louche tout ça...

Conscience-Je dirai même plus c'est louche...

Un rêve... Un putain de rêve...

Je dois tirer une tête affreuse puisque Maeva interrompt mes pensées:

"Hé? Ça va? Tu n'es pas contente ?, demande t-elle, sourcils froncés.

Je cligne deux trois des cils pour revenir à la réalité.

-Oui oui ça va ne t'inquiète pas je pensais à quelque chose, je réponds en balayant l'air d'un revers de main.

-Mon petit doigt me dit que tu penses au bal et à ce magnifique cavalier qui t'accompagnera, rigole t-elle.

Tu ne crois pas si bien dire...

-Moi mon majeur te dit qu'il t'emmerde mon coeur, je réplique moqueuse.

Pour seule réponse, je prends un coussin en pleine tête.
Je m'apprête à riposter avec...attention pas un mais deux coussins quand soudain le téléphone sonne et plus précisément le mien.

If I drink if I smoke i keep up with the guys...

Mon rêve ! C'était exactement la même chose...

-Tu fais une tête dis donc détends-toi c'est juste moi qui ait mis de la musique!

...Je souffle...

-Allez remue-toi si tu veux pas arriver en retard au lycée!

Quand j'arrive dans la chambre, je m'empresse de m'habiller en attrapant divers vêtements au pif dans l'armoire.

Je ressors en vitesse et m'empresse de rejoindre Maeva qui m'attend sur le pas de la porte, son sac à la main (sac à main sac à la main pas mal le jeu de mots non? ).
Elle me lance une barre de céréales que j'attrape habilement avant de l'engloutir d'un trait.
Nous nous transformons et nous mettons en route.

...Ce rêve.. J'y repense encore...Je sens ses mains sur ma gorge, me faisant suffoquer... Je le vois là devant moi...Admirant les marques de Liam, l'insultant...

Et si cela se réalisait ?

Je secoue la tête pour sortir cette sombre idée de mon esprit et tente de rattraper Maeva qui a déjà pris une longueur d'avance sur moi.

Malgré tout, je le sens venir... Je sais que cela va arriver...