Alpha possessif

Chapitre 78

"Attention Emma ! Tu vas te faire mal...

-Mais non papa, je suis grande !"

J'esquisse un sourire en écoutant la réponse de ma fille. Elle se relève, époussète sa robe et repart de plus belle courir dans la prairie. 

-Quelle impétuosité...On dirait sa mère. , soupire Liam.

Je m'approche de mon grincheux de mari et l'entoure de mes bras. 

- Tu es pire qu'un papa poule, le sais-tu ? 

Liam secoue la tête avant de planter son regard dans le mien. 

- Un père poule et un mari poule pour deux créatures bien trop agitées. 

Je lève les yeux au ciel. 

-Moi, une créature ?

-Complètement Madame...Une créature incroyablement séduisante mais aussi terriblement enquiquinante, répond Liam.

Il embrasse mon nez avant de partir rejoindre sa fille, impatiente de lui montrer les papillons qu'elle capture. Je pose un regard tendre sur cette scène avant de m'allonger dans l'herbe verdoyante. Je ferme les yeux, me laissant emporter par un flot de souvenirs incommensurable. 

Neuf ans que je mène une vie remplie de bonheur. Neuf ans que nous avons tous trouvé notre équilibre, que les tensions ont disparu. Neuf ans qu'Emma est apparue dans ma vie, neuf ans qu'Amber a disparu sans jamais refaire surface. Neuf ans que le cauchemar est terminé. Et pourtant tout me paraissait si proche, si frais dans ma mémoire. 

Tout avait été si vite. 

En une année, j'avais perdu mes parents, rencontré l'amour de ma vie, perdu une amie, vu tant de choses,...

La mort d'Aiden avait été brutale, la fuite d'Amber et de Tyler encore davantage. 

Qui aurait cru qu'un homme aussi pervers que Tyler, un homme m'ayant torturée, soit l'âme sœur d'une de mes plus proches amies. 

L'amour survient là où ne l'y attend pas. Là où on ne l'y attend jamais. 

Malgré le départ d'Amber et les évènements tragiques l'ayant précipité, la vie avait continué. Elle ne pouvait s'arrêter. La vie ne s'arrête jamais de toute manière, elle file à son rythme effréné sans qu'on puisse la ralentir. 

La meute d'Aiden était devenue celle de Liam. Malgré la réticence de certains au départ, la fusion entre les territoires avait été réalisée en bons termes. 

J'avais décidé de m'établir dans la maison forestière de Liam, bien plus charmante que son appartement en pleine ville. Maeva et Jack nous rendaient souvent visite et continuent de le faire comme nous nous rendons régulièrement en ville. 

Puis était arrivée Emma...Emma, ma fille. Notre fille...

Un cadeau du ciel et une épreuve de la vie. 

Mon accouchement avait été un calvaire. Des heures à hurler de douleur, à broyer la main de Maeva, a injurié Liam de tous les noms qui me passaient par la tête car non une femme qui accouche ne peut pas se relaxer mon cher mari et sa douleur ne passe pas avec de l'aspirine. 

Après l'accouchement, les pleurs. Sans cesse, ininterrompus. Ils me foudroyaient le crâne, m'épuisaient. J'avais arrêté de compter les fois où je m'écroulais en sanglots dans mon lit, impuissante face aux cris de ma fille, incapable de remplir ce rôle de mère qui me semblait si étranger, si lointain. 

Liam, lui, avait été exemplaire. Il s'occupait de sa fille avec une incroyable douceur, ses yeux brillaient d'amour pour elle et tous ses gestes traduisaient l'affection qu'il lui portait. J'en avais été jalouse. De tout cet amour si évident. De ce lien qu'ils avaient. De cette relation qu'ils créaient tandis que moi je me morfondais dans mon lit, me sentant si désarmée, si faible face à ce petit être. 

Puis la tempête était passée. Les beaux jours étaient arrivés. J'avais pris confiance en moi. Tout était devenu si naturel avec Emma. C'est à ce moment que j'ai réalisé ce que signifiait l'amour d'une mère. J'avais découvert quelque chose d'incroyablement fort, un sentiment inexplicable, une sensation que je ressentais jusqu'au profond de mon être.

Si Liam m'avait fait découvrir l'amour inconditionnel, Emma me montrait ce qu'est l'amour viscéral. 

-Swan? 

La voix de Maeva me tire brutalement de mes pensées. J'ouvre les yeux et me redresse. 

- Un tour en forêt ?, me demande ma meilleure amie, le regard joueur. 

Je souris à pleine dents. Maeva se transforme subitement en loup et détale vers la forêt. 

Je me relève et me transforme à mon tour sous le regard médusé de ma fille. 

Et je m'enfonce dans les profondeurs de la forêt, le vent soufflant dans mon poil, mes pattes foulant la terre. 

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Ca y est.

Enfin, j'achève cette histoire. Brusquement j'en suis consciente mais il fallait au moins un ultime chapitre.

Ce dernier chapitre clôt l'histoire de Swan, de Liam et de leurs amis en même temps qu'il ferme une partie de ma vie. Si je reste profondément éprise de l'écriture, il m'était devenu insupportable de relire cette histoire, démarrée il y a plusieurs années. Je ne dirais pas que j'ai honte de cette histoire, simplement qu'elle ne colle plus avec la personne que je suis maintenant. 

Vous avez au moins une fin, quoiqu'un peu bâclée. Libre à vous d'imaginer une fin différente. C'est l'essence même de la littérature, l'imagination...

Merci à tous. 

Merci pour cet incroyable accueil que vous avez fait à Alpha Possessif. Merci à tous vos messages adorables, à vos commentaires qui m'ont fait tant rire. 

Merci d'avoir été là car sans vous cette histoire n'est rien. 

Ikumat