Noisette avec une pointe de dorée. Depuis deux semaines cette couleur m'obsède, celle de ses yeux. Depuis que je l'ai croisé dans ce couloir, je ne pense qu'à ça. Quand Max m'a annoncé qu'il allait embaucher une assistante pour Laury je m'attendais à ce qu'elle soit comme la précédente, fade et triste à en mourir. Au lieu de ça, il a engagé ce petit bout de femme dont le sourire ferait fondre la banquise. Ce sourire, il m'est apparu quand elle discutait un matin avec les ouvriers devant le hangar. Malgré sa tenue soignée, elle n'a pas hésité à faire la bise aux gars qui étaient couverts de particules de métal et a souri à l'une des blagues de Perceval. Allez savoir pourquoi, le fait qu'il l'a fasse ainsi sourire m'a fortement déplu et je l'ai envoyé souder des grilles en série pour toute la journée. Le petit Perceval ça lui a passé l'envie de faire des blagues.
Passer dans le bureau de Laury chaque matin est une torture. Je me force à ne pas tourner la tête dans sa direction. Je sens son regard insistant sur ma nuque mais si je me retourne j'ai peur d'être paralysé par ses yeux. Je préfère qu'elle me prenne pour un connard, c'est plus facile pour moi de l'ignorer. Quand vient le mercredi je suis soulagé. Elle va partir deux jours et cela me permettra de me remettre les idées en place. Heureusement, elle est trop timide pour venir en salle de pause, une occasion en moins de la voir.
Durant son absence, j'ai l'impression qu'elle est toujours là. Le bureau de Laury a une légère odeur de vanille mélangé à de la noix de coco, qui fait immédiatement penser à des vacances au soleil. J'imagine Madeline en maillot une pièce, mettant en valeur sa poitrine plutôt généreuse. Je n'ai jamais été attiré par les femmes filiformes et je préfère largement un petit bourrelet à un os qui dépasse.
Mon regard se pose sur ma main et plus précisément sur mon alliance. J'ai rencontré Hélène au lycée, on était jeune, on s'aimait et sur un coup de tête je l'ai épousé. J'ai beaucoup d'affection pour elle, je l'aime encore mais de la folie du début il ne reste pas grand-chose. Madeline revient danser devant mes yeux, tandis que ma femme me raconte sa journée de travail. Je hoche machinalement la tête mais mon esprit est ailleurs. Elle m'obsède. Je fantasme en l'imaginant dans des scénarii où les vêtements sont en option. Fantasmer, ça n'a rien de mal non ?
En voyant la bosse de mon pantalon, Hélène affiche un air coquin pensant être la cause de mon excitation. Je la laisse prendre les choses en main avant de lui faire comprendre que je vais la prendre tout court, là, sur le bar.
- Chéri, je préfère la chambre, ronronne-t-elle à mon oreille.
Je masque ma déception dans un grognement tandis qu'elle quitte mes genoux. Nous faisons l'amour comme d'habitude, en missionnaire, lumière tamisée. Cette partie de jambe en l'air ne calme nullement mon envie de plonger dans les yeux de Madeline. Hélène file dans la salle de bain prendre une douche alors que je voudrais la garder contre moi, la sentir, la toucher, me rappeler que notre mariage aussi monotone soit-il, vaut la peine que je m'y accroche.
- J'ai fini, la place est libre, dit-elle en revenant dans la chambre.
Son peignoir légèrement ouvert, m'offre un bel aperçu de sa poitrine. Quelques gouttes d'eau mal séchées viennent s'écraser sur la naissance de ses épaules et je la trouve sexy et désirable. Je me redresse, le reste aussi, pour l'empoigner par les manches larges de son peignoir. Elle parait surprise, mais je l'ai déjà débarrassé de sa ceinture en éponge et mes mains viennent empoigner ses fesses charnues. Elle me laisse faire et s'abandonne sous mes caresses. Je lui procure plusieurs orgasmes avant de la retourner pour la prendre en levrette. A chaque coups de rein, j'éloigne Madeline de mon esprit, je suis marié, j'aime ma femme, nous sommes heureux.
Après un weekend digne d'une nuit de noce, je me sens prêt à affronter une certaine paires d'yeux noisette. En y réfléchissant, cette fille n'a rien d'exceptionnel, j'étais juste en manque de sexe bestial et torride. J'arrive à me convaincre que je suis guéri quand elle m'apparaît sur le parking, les bras chargés de sachets, juchée sur des petites chaussures à talon qui allongent ses jambes. Au sourire des garçons, je comprends qu'elle leur ramené des viennoiseries. Elle est surprenante. J'entends Christophe l'appeler Maddie et mes oreilles grincent. Madeline est un si joli prénom que je trouve ça dommage de le réduire ainsi.
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Bien Trop Sérieuse?
RomanceMadeline, vingt deux ans, a laissé tomber la fac de droit et galère à trouver du travail. Aussi, lorsqu'un éventuel employeur lui propose une formation en alternance elle n'a pas le choix si elle ne veut pas retourner vivre chez ses parents. Entre u...