Urgence

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J'ouvre la porte en essayant d'avoir l'air sûre de moi et trouve Thomas, ordinateur sur la table en train de bosser.

— Y a ton portable qui n'arrête pas de sonner depuis tout à l'heure, se plaint-il en désignant mon téléphone que j'avais pris soin de mettre en charge après notre escapade de ce matin.

Je suis prête à lui répondre que je m'en fous quand il se met à vibrer. Je me dirige vers l'appareil et constate en effet un nombre incalculable d'appels et de messages. Je les fais défiler sans croire à ce que je lis.

— On s'en va, murmuré-je.

— Hein, tu dis quoi ?

— Je te dis qu'on s'en va !

Je me mets à faire le tour de la pièce pour récupérer mes affaires et les entasse dans ma valise.

— Mais enfin Madeline, si c'est à cause de tout à l'heure, je suis désolé et...

— Arrête, tout ne tourne pas autour de toi. Je dois rentrer tout de suite, la mère d'un de mes amis est à l'hôpital. Il a besoin de moi.

Thomas, voyant que je ne cèderai pas, soupire et rassemble ses affaires. Il règle la chambre et quand j'insiste pour payer la moitié m'envoie balader.

— Ne fais pas l'idiote, va à la voiture, j'arrive.

Je pourrai le gifler mais j'ai bien trop besoin qu'il me ramène chez moi.

Sur le trajet, j'appelle Joe, qui ne répond pas, puis Jess qui décroche à la première sonnerie :

— Mais enfin Maddie, tu es ou ?

Je lui explique brièvement que j'étais partie en weekend mais que je devrais arriver d'ici deux bonnes heures. Elle m'explique que la mère de Joe a fait un malaise alors qu'elle faisait la poussière debout sur une chaise et qu'elle est tombée par terre. Apparemment elle aurait des côtes cassées et une fracture de la jambe. Je ne peux m'empêcher d'être rassurée, même si elle risque d'être immobilisée un petit moment, tout va rentrer dans l'ordre. Je raccroche mais Thomas ne me demande rien, comme si tout ce qui l'intéressait c'était notre weekend de sexe écourté. Nous ne nous adressons pas la parole de tout le trajet et ce n'est que quand il se gare, à bonne distance de l'hôpital, que j'ai le courage de me lancer.

— Thomas, je crois qu'on devrait faire un break.

Il me fixe abasourdi :

— Pourquoi tu dis ça ?

— Parce que ça ne me suffit pas, je veux plus.

— Mais enfin, je t'emmène en weekend romantique, ça ne t'a pas plus ?

Je secoue la tête :

— Je sais que tu as l'impression que c'était un grand pas, mais sois honnête, ce soir j'avais réservé dans un grand restaurant assez réputé, tu aurais accepté d'y aller ?

Il ne répond pas.

— Tu vois, tu me caches, tu as honte d'être avec moi. Même pendant cette journée où on aurait pu faire plein de choses ensemble, toi tu ne voulais que t'envoyer en l'air et te nourrir dans la chambre, je suis désolé mais je ne le supporte plus.

— Qu'est-ce que je peux faire Madeline ?

Il me fixe étrangement, comme si c'était moi qui allais lui apporter la réponse à cette question. Je soupire :

— Tu fais ce que tu veux et quand tu auras pris ta décision je serai là.

Je claque la portière, récupère ma valise et traverse la rue pour rejoindre mes amis. Je me force à ne pas me retourner, à ne pas me laisser happer par ses yeux si bleus et quand les portes de l'hôpital se referment derrière moi, je relâche la pression.

— Madeline ?

Jeremy avance vers moi, me rassure sur l'état de santé de Mme Velasquez avant de m'expliquer qu'il était avec Joe quand les pompiers l'ont appelé et qu'il n'a pas voulu le laisser seul. Son attention me touche et quand il propose de mettre ma valise dans sa voiture pour ne pas m'encombrer pendant que je rejoins les autres dans la chambre de Madame Velasquez, je me dis que la galanterie existe toujours.

L'ascenseur étant trop lent, je monte les escaliers quatre à quatre et arrive le cœur battant devant la porte entrouverte.

— Maddie ! C'est pas trop ! s'exclame Joe.

Je le prends dans mes bras en m'excusant d'avoir été aussi longue avant de reporter mon attention sur sa mère allongée dans le lit.

— Mama, comment allez-vous ? demandé-je en m'asseyant à ses côtés.

Elle me prend les mains, son visage légèrement contusionné semble lui faire mal quand elle me sourit.

— J'irai mieux si on me servait un vrai repas et pas cette infâme mixture, râle-t-elle en désignant un plateau repas sur le côté.

Je suis rejointe sur le lit par Jess qui m'adresse un regard désapprobateur mais se garde bien de faire une quelconque remarque.

— La revoici, la plus belle ! Pourquoi tu ne peux pas te trouver une fille aussi douce et jolie que cette merveille ? demande Mama à Joe en désignant notre amie.

Un silence gênant s'installe, Jess ajuste le drap sur les jambes de la patiente avant de s'excuser et de nous laisser.

— C'est elle qui est malade et c'est moi qu'on force à rester couchée, se plaint Mama.

— Jess est malade ? m'étonné-je.

Joe hoche la tête :

— Elle ne doit pas supporter les hôpitaux, ça fait deux fois qu'elle vomit.

Je prends prétexte de devoir passer un appel pour m'éclipser de la chambre. Dans le couloir aux murs taupe, je repère Jess discuter avec un médecin qui la fait entrer dans une pièce. Curieuse, je me rapproche et fais mine de remettre la lanière de ma sandale pour écouter à la porte. Malheureusement je n'entends rien si ce n'est une chaise racler le sol suivi de gros sanglots. Je pousse le panneau de bois et retrouve mon amie en larmes tandis que le docteur essaie maladroitement de la réconforter. En me voyant il s'empourpre :

— Ceci est une salle de consultation, vous n'avez rien à faire là.

Jess lève la tête et me reconnaissant parvient à articuler entre deux sanglots :

— C'est mon amie... elle peut rester...

Soulagé le médecin m'invite à prendre sa place et se sauve sans demander son reste.

— Jess que se passe-t-il ? Tu es malade ?

Elle secoue la tête faisant voler ses mèches blondes. Je ne m'en rends compte que maintenant mais je trouve que son visage s'est arrondi, tout comme ses seins qui me paraissent plus gros.

— Je suis enceinte, avoue-t-elle avant de se cacher la tête entre ses mains.

Note d'auteur: suite à une erreur vous avez eu le chapitre d'après et non celui-ci!!! désolé et merci à Candvce de me l'avoir fait remarquer!

Bisous bisous

Bien Trop Sérieuse?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant