Tête à tête

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Je rumine ma colère toute la journée, guettant le moment où nous serons seuls lui et moi pour que je puisse lui mettre les points sur les i.

- Tu ne pars pas ? s'étonne Laury en prenant sa veste.

- Euh non. Je voudrais finaliser un truc je n'en ai pas pour longtemps.

Elle hausse les épaules, me souhaite une bonne soirée et s'en va. Petit à petit les bureaux se vident. Une fois que je suis sûre qu'aucune oreille indiscrète ne pourra nous entendre, je pénètre dans son bureau. Son regard se pose sur moi :

- Que puis-je faire pour toi ? A-t-il le culot de me demander.

- Je pense que tu en as assez fait, rétorqué-je hargneuse.

- Pardon ?

- Ne fais pas l'innocent. Tu es allé voir Max et tu lui as parlé de l'incident lors du repas de fin d'année. Tu n'avais pas le droit de faire ça ! Je suis assez grande pour gérer mes problème, je n'ai pas besoin de toi. A cause de toi, j'ai été dans une situation extrêmement délicate ce matin.

- Ça m'est complètement égal, répond-il sur un ton calme.

J'ouvre la bouche pour objecter mais il m'interrompt :

- En tant qu'associé de Max, ce qu'il se passe dans cette boîte me concerne également.

- Je ne suis pas d'accord, quand je me suis confiée à toi, ce n'était pas à l'associé que je parlais.

- Peu importe, ils n'avaient pas à agir de la sorte. Je suis contre ces comportements déplacés.

- Ah oui ? Et le fait qu'ils soient tous rentrés en voiture ça ne te gêne pas par contre ?

Il se passe la main dans les cheveux :

- Ils ne sont pas rentrés en voiture. Suite à notre discussion, j'ai fait appel à un service de taxi pour les ramener chez eux.

Je ne sais pas quoi dire. Je suis toujours en colère contre lui mais en même temps j'ai une furieuse envie de l'embrasser. Je baisse les yeux mais il est subitement debout face à moi.

- Madeline parle-moi.

- Te parler de quoi ? De la pluie, du beau temps, du fait qu'on s'échange des textos déplacés et qu'ensuite tu me demandes de tout oublier ?

J'ai retrouvé ma rage, elle n'était pas partie bien loin. Cette fois c'est à lui de se taire et j'en profite.

- Tu as entièrement raison, je vais tout oublier, je vais même totalement t'oublier. Ce soir je sors et...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il me saisit par la hanche et m'embrasse passionnément. J'écarquille les yeux de surprise avant de me laisser embarquer dans ce tourbillon. Je presse mon corps contre le sien. Ses mains cherchent le bas de ma robe et trouvent leur place sur mes fesses. Malgré le tissu du leggins ma peau brule de ce contact. Je ne réfléchis plus, mon cerveau est sur off, mon corps a pris le contrôle des opérations. Je sors la chemise de son jean tout en continuant de lui rendre son baiser. Je mordille le bout de sa langue et fais courir mes doigts sur son dos puissant. Il grogne de plaisir quand je ramène mes mains sur son ventre pour m'atteler à déboutonner son pantalon. J'ai envie de lui, rien d'autres ne compte. D'un geste, il remonte mes jambes autour de ses hanches pour m'asseoir sur son bureau. Comme dans les films, il fait valdinguer ce qui se trouve dessus, dossier, stylos, règle et d'après le bruit je pense que son portable aussi est descendu d'un étage. Sa bouche quitte la mienne pour se nicher dans le creux de mon cou, là où la peau est tendre. De petites décharges électriques parcourent mon corps. Il ôte mon leggin, ses doigts viennent chatouiller mon intimité à travers le tissu humide de ma culotte en coton. Je me concentre sur les sensations tout en suppliant le ciel qu'il ne jette pas un œil et découvre ma culotte à paillettes « je suis une licorne ». Heureusement ma culotte n'est pas ce qui l'intéresse et elle a vite fait de rejoindre mon pantalon sur le sol. Je parviens à lui enlever le sien et glisse ma main dans son boxer. Son sexe est déjà dur, de belle taille et je le découvre doucement pour faire durer ce moment. Je fais tourner mon doigt sur son gland, Thomas murmure mon prénom, j'adore ça. J'accentue mes mouvements, de haut en bas, lentement, délicatement, j'avance mes fesses pour me rapprocher jusqu'à ce que la seule chose qui le sépare de mon sexe soit ma main. Je suce son lobe d'oreille, il gémit :

- Madeline tu me rends fou.

Je ne me contrôle plus. La Madeline trop sérieuse n'existe plus. Je suis devenue égoïste, je ne me préoccupe que d'une seule chose : mon plaisir. J'entends un bruit d'emballage qu'on déchire et en quelques secondes il est en moi, je m'accroche à son cou, embrassant chaque centimètre carré tandis que ses allers retours me font perdre pied.

- Vas-y Thomas, j'en ai tellement rêvé, susurré-je.

Il accélère le rythme, je me sens partir. Mon sexe se met à contracter délicieusement autour du sien et j'étouffe mes cris de plaisir dans sa chemise. Il jouit à son tour en plongeant son regard dans le mien. Puis tout bascule.

Il s'écarte de moi comme si j'étais une pestiférée. Il remonte son pantalon en marmonnant :

- Bordel qu'est-ce que j'ai fait.

Je sais que je devrais me sentir coupable mais ce n'est pas le cas, pas encore. Je me rhabille aussi dignement qu'une fille qui vient de se faire sauter sur un bureau. Il ne m'accorde aucun regard ce qui me vexe très légèrement :

- Bon et bien, merci pour ce moment, ne t'inquiète pas je ne dirais rien.

J'attends qu'il me réponde mais il m'ignore. Je tourne les talons, récupère mes affaires dans mon bureau avant de marcher jusqu'à mon arrêt de bus. Je me retrouve seule à attendre dans le froid et la nuit de janvier. Toute mon assurance disparait peu à peu, lui va rentrer retrouver sa femme et moi je suis une trainée. J'ai succombé à un mec marié et le pire... j'ai adoré. Chaque fois que je ferme les yeux, je revois ses mains parcourir mon corps, j'entends sa respiration dans mon cou, je vibre sous ses mains expertes et je donnerai tout pour ressentir ça de nouveau.

- Je te ramène ?

Perdue dans mes pensées, je n'ai prêté attention à la moto qui s'est arrêtée à ma hauteur. Joe enlève son casque et me dévisage :

- Oh non Maddie, me dit pas que tu as fait ce que je pense que tu as fait.

Note d'auteur : pour fêter le début des vacances je vous offre la confrontation tant attendue. Bisous bisous

Bien Trop Sérieuse?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant