Dérapages

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— Tu... Tu... me choisis, balbutié-je sans y croire.

Il enroule ses bras autour de mes hanches me rapprochant de lui.

— Oui. Il m'a fallu du temps pour le comprendre, mais je ne peux pas être loin de toi. Cette semaine sans avoir aucune nouvelle, tu n'as pas idée à quel point ça m'a rendu fou. J'ai besoin de toi Madeline.

Je m'abandonne sous ses caresses et son empressement à me déshabiller.

— Je veux être avec toi, dit-il en faisant jouer sa langue sur mes tétons.

Je gémis tandis qu'il m'assied sur son bureau. Il embrasse mon cou, ma clavicule et sa main vient trouver l'élastique de ma culotte. Il vient titiller mon clitoris tout en murmurant :

— Il n'y a que toi qui compte.

Je sens le plaisir déferler en moi. Ces mots, je les ai tellement attendu que je ne mesure pas tout de suite ce que cela implique. Je ne pense qu'à mon envie de lui. Avec des gestes désordonnés, je parviens à libérer son érection et me mets à le masturber jusqu'à ce que son souffle s'accélère. Il fouille dans un tiroir et en ressors une capote qu'il déroule sur son sexe dressé. Il agrippe ensuite mes hanches et s'insère en moi. Ses coups de reins, de plus en plus forts m'entraînent au bord de l'orgasme et quand enfin mon sexe se contracte autour du sien plus rien existe.

Je le laisse remonter son pantalon tandis que je rajuste ma robe dont l'une des bretelles a cédé m'obligeant à l'accrocher à celle de mon soutien-gorge.

— Je ne te demanderai qu'une chose, reprend Thomas en m'aidant à descendre du bureau. Laisse-moi jusqu'à fin juin.

Je fronce les sourcils mais il balaie mes doutes d'un baiser.

— Louise a quelques difficultés à l'école, je ne voudrais pas la perturber. Dès que les cours seront finis je leur annoncerai la nouvelle. Les deux mois de vacances permettront à ma fille de s'acclimater à la situation et à Hélène de partir se reposer chez sa mère.

J'acquiesce, après tout qu'est ce un mois et demi d'attente ?

***

Nous passons notre temps à faire des projets, à nous envoyer en l'air. J'ai le cœur qui fait des cabrioles et même les mises en garde de Joe ou Jess ne parviennent pas à me faire toucher terre. Je leur propose de dîner un soir avec Thomas et moi mais ils prétextent avoir des choses à faire de leur côté le jour J. Je ne me vexe pas. Je sais qu'une fois que nous serons officiellement ensemble mes amis feront un effort. En attendant, je fais un brin de rangement dans mon minuscule studio. Je feuillette ensuite les différentes brochures que Thomas a laissé à ma disposition. D'après lui, il nous faut un vrai appartement avec suffisamment de place pour nous et pour sa fille. En y pensant, ce rôle de belle mère qui va bientôt me tomber dessus me fait un peu flipper, mais Thomas sait y faire pour faire taire mes appréhensions.

— Maddie, tu te bouges, on va être à la bourre, me sermonne Joe en faisant tourner ses clés autour de son doigt.

J'attrape ma veste et le rejoins dans l'entrée. Ce soir c'est soirée film chez Mama. Avec sa chute elle doit limiter ses mouvements, aussi avons-nous décidé de lui tenir compagnie un soir par semaine. L'occasion pour elle de profiter de son fils et d'essayer d'amadouer Jess. Cette dernière a d'ailleurs retrouvé son caractère de cochon, la faute aux hormones, et essaie de se tenir le plus éloigné possible de Joe. Malheureusement, elle ne peut rien refuser à la Mama et quand elle lui demande de venir s'asseoir à côté d'elle et Joe, elle obtempère en grommelant dans sa barbe.

Je suis en train de mettre le couvert quand je remarque une assiette en plus.

— On attend quelqu'un ? demandé-je.

Personne ne me répond mais je surprends un échange de regard entre Joe et sa mère. Bon sang, qu'est ce qu'ils manigancent ces deux là.

La réponse ne tarde pas à venir lorsque la porte d'entrée s'ouvre sur un Jeremy tenant une bouteille de vin. La surprise que je lis sur son visage quand il m'aperçoit me convainc que lui aussi s'est fait piégé.

— Allons mon petit, ne reste pas dans l'entrée et viens par ici, lui intime Maria avec un immense sourire.

Je vois ses épaules s'affaisser et il avance avec un faux sourire sur le visage. Je murmure un « désolé » quand il passe à ma hauteur avant de trainer Joe dans le couloir. Je m'assure que la porte soit bien fermée avant de m'emporter :

— A quoi vous jouez ta mère et toi ?

Il hausse les épaules d'un air innocent :

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

— Tu te fous de moi ? Tu sais très bien que Thomas et moi on est ensemble et faire venir Jeremy après que j'ai refusé sa déclaration, ce n'est cool ni pour moi et encore moins pour lui.

Son visage se décompose.

— Une déclaration. Il t'a fait une déclaration ?... Je... Je ne savais pas.

Il semble sincèrement mortifié ce qui me calme un peu.

— Maddie, je te jure que je ne voulais pas. Enfin si je voulais qu'il vienne, que tu te rendes compte que tu vas droit dans le mur avec l'autre con et que Jeremy est un mec en or et...

Ça en est trop. Je ne le laisse pas finir et m'élance vers le salon pour récupérer mes affaires. Mama essaie de me retenir mais je n'écoute personne. Thomas n'est pas parfait c'est vrai, mais le sacrifice qu'il s'apprête à faire devrait suffire à leur montrer que ses sentiments pour moi sont réels. Les larmes me brulent les yeux mais je les retiens jusqu'à être dans la rue.

Des pas précipités me font me retourner, je m'attends à voir Joe ou peut être Jess mais certainement pas Jeremy. Arrivé à ma hauteur il ralenti :

— Si c'est moi qui te fais partir...commence-t-il.

Je secoue la tête :

— Non ce n'est pas toi. Je suis désolé qu'ils t'aient attiré dans ce traquenard.

Il passe une main sur ma joue, essuyant une larme au passage :

— Pas moi.

Je lève mon regard vers lui et n'y lis que de la tendresse.

— Même si ça fait mal, je suis content de t'avoir vu.

Le temps s'arrête, mon cœur frémit et une douce chaleur se diffuse là où sa main touche ma joue.

— Tu es heureuse ?

Sa question me surprend, pourtant la réponse reste bloquée dans ma gorge. Je m'attarde sur ses yeux noisette, suis le contour de ses lèvres charnues et avant que je n'ai pu rassembler mes neurones sa bouche est sur la mienne. Nous rejouons la scène du restaurant, mon dos est collé contre un mur, mes mains s'enroulent autour de sa nuque tandis que ses bras m'emprisonnent contre son torse. Nos langues se caressent, se cherchent et semblent ne pas vouloir se séparer, jusqu'à ce qu'il s'écarte de moi.

— Au revoir Madeline.

Il tourne les talons, me laissant pantelante après ce baiser enflammé et tandis que je le regarde s'éloigner dans la nuit un sentiment d'effroi me saisit.

Mais qu'est ce que tu fous Maddie !

Note d'auteur: Coucou. Bon Maddie fait un peu n'importe quoi, Thomas a demandé un délai et Jeremy tente sa chance. Je vous souhaite à tous une trés bonne année 2019. Bisou bisou

Bien Trop Sérieuse?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant