Bien Trop Sérieuse?

Jaloux?

En sortant du boulot, j’ai la surprise de trouver Joe au volant de ma voiture.

-          Mais elle devait être prête en fin de semaine ! m’exclamé-je.

-          On a reçu la pièce plus tôt et comme c’est plutôt calme en ce moment j’ai pu travailler dessus.

Je saute de joie tandis qu’il se décale sur le siège passager. Ayant les jambes plus courtes que les siennes, je recule le fauteuil et tout en réglant les rétroviseurs, je l’interroge sur le montant des réparations.

-          T’inquiète c’est bon, répond-il.

-          Comment ça c’est bon ?

-          Tu ne me dois rien.

J’arrête ce que je suis en train de faire pour me tourner vers lui :

-          Joe Velasquez, je refuse que tu me fasses la charité, tu vas me dire combien je te dois et vite fait.

-          150 euros, lâche-t-il.

-          Je suis sûre que tu as dit un chiffre au pif.

Il me regarde d’un air goguenard avant d’ajouter :

-          Prouve-le.

Il m’agace tellement que je pourrais le baffer. J’attrape rageusement mon sac à main en cuir noir, et en sors mon chéquier. Je remplis consciencieusement un chèque que je lui tends…et qu’il déchire en mille morceaux.

-          Mais que…

-          Tu es ma meilleure amie point.

Je suis vexée mais à la fois touché par ses propos. Le connaissant il n’y aura pas moyen de le faire changer d’avis. Tant pis, d’une façon ou d’une autre j’arriverai à payer ma dette. Je tourne la clé de contact et savoure le ronronnement familier du moteur. Je suis tellement contente de retrouver ma voiture. Je laisse courir mes mains sur le volant avant de prendre la route, Joe à mes côtés.  Il m’interroge sur mon retour au boulot après l’épisode torride mais je dévie la conversation sur Jess et son nouveau mec :

-          Alors, le copain de Jess ?

Il soupire :

-          Affreusement normal si tu veux mon avis. Ils ont pris un café et elle a beaucoup sourit.

-          Il n’a pas l’air dangereux ?

-          Il est tout sec, pas un gramme de muscle, des lunettes de bigleux et l’air coincé.

Mon ami semble contrarier. Je garde le silence, avec lui rien ne sert d’insister.

-          Franchement ? je ne vois pas ce qu’elle peut bien lui trouver. Elle va s’ennuyer à mort avec ce type. Je te préviens que  si elle le ramène à l’une de nos soirées, je ne viendrais plus.

J’étouffe un rire qui ne lui échappe pas.

-          Pourquoi tu te marres ?

-          On dirait que tu es jaloux.

Il s’offusque :

-          Moi ? Jaloux ? Alors là certainement pas. Vu le caractère de Jess, il va la larguer vite fait bien fait.

-          Dans ce cas, tu n’as pas à t’inquiéter qu’elle nous l’amène à une soirée, conclus-je.

Il grommelle dans son coin.