Je lui fais un clin d'œil avant de répondre :
— On en parle à la maison.
Il acquiesce et je grimpe derrière lui. Arrivés chez moi, il s'installe sur le canapé :
— Bon allez, je veux tout savoir.
Je hausse distraitement des épaules :
— Il n'y a rien à dire, je suis entrée dans son bureau et avant que je ne comprenne ce qu'il se passe, j'avais la culotte sur les chevilles.
— Tu comptes recommencer ?
Je soupire, tout mon corps aurait envie de recommencer mais mon cerveau reprend peu à peu le contrôle et je me sens mal.
— Hé, Maddie !
Joe me prend par les épaules tandis que j'essaie de mes cacher derrière mes mains. Les larmes coulent sur mes joues.
— Je suis une trainée, sangloté-je.
— Regarde-moi, ordonne-t-il en écartant mes mains. Tu n'es et ne seras jamais une trainée. Tu ne l'as pas violé ce mec que je sache. Il était consentant non ?
— J'aurai pu dire non.
— Et il aurait pu laisser ta culotte là où elle était. Vous étiez deux dans l'histoire alors je ne vois pas pourquoi tu assumerais seule la responsabilité de ce qu'il s'est passé.
Ces paroles sont censées me réconforter mais ce n'est pas le cas. Une partie de moi sait qu'il a raison mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est ma faute, je suis coupable.
— Comment je peux me regarder en face alors que j'ai peut-être brisé un mariage, une famille.
A mesure que je parle, mon corps se met à trembler.
— Comment je fais pour retourner bosser demain ?
— Fièrement, dit-il d'un ton catégorique. Tu n'as commis aucun crime, vous avez couché point barre.
Comme tout semble simple quand Joe en parle. Malheureusement, pour moi rien n'y fait et en discuter en long en large et en travers ne me fera mieux me sentir. Joe, me connaissant par cœur, amène la discussion sur un autre sujet. Il m'explique que je pourrais récupérer ma voiture en fin de semaine et me raconte son dernier rencard qui n'a pas été à la hauteur de ses espérances.
— Tiens, ça me fait penser à un truc. Tu me rendrais un grand service ?
Oula. Quand une femme commence comme ça, ça ne présage rien de bon.
— ça concerne Jess.
— Ah ça y est ! Tu vas enfin me demander de te débarrasser d'elle. Je te promets qu'on ne retrouvera pas son cadavre.
Je le bouscule gentiment :
— Arrête, sois un peu sérieux.
Il lève les yeux au ciel :
— Qu'est ce qu'elle veut l'autre cinglée ?
— Rien. Elle ne veut rien, c'est moi qui te demande quelque chose et si elle l'apprend c'est mon cadavre qui flottera dans la rivière.
Je vois à son air que j'ai piqué sa curiosité. J'hésite un instant, si Jess venait à être au courant de ce que je m'apprête à faire, elle m'arracherait la langue. Tant pis, sa sécurité avant tout.
— Jess a rendez-vous avec Zorro mercredi à dix-sept heures au Ponty. En temps normal je l'aurai accompagné, mais je finis à dix-huit heures donc ce ne sera pas possible. Ça me rassurerait que tu y fasses un saut histoire de vérifier que tout se passe bien et que ce n'est pas un psychopathe.
— Maddie, je...
— S'il te plait Joe. On ne sait rien de ce type et Jess est ma meilleure amie. Je ne te demande pas de te joindre à eux, juste de l'observer de loin.
Il passe la main sur sa joue mal rasée :
— T'es marrante toi. Tu crois que ce sera écrit sur son front si c'est un taré ?
— Tu sais ce que je veux dire. Si tu remarques un truc louche tu la sors de là. S'il te plait Joe.
Il soupire, je repense à Thomas et instantanément mes yeux se remplissent de larmes.
— Ok, ok, je vais le faire mais je t'en prie ne pleure pas.
J'avoue c'était bas comme manœuvre mais l'essentiel c'est le résultat. Joe finit par prendre congé après que j'ai rassuré sur mon état. Je me prépare une soupe lyophilisée avant de prendre une douche et de me coucher. Malheureusement le sommeil ne vient pas. Mon esprit tout entier est tourné vers Thomas, son regard brûlant, ses mains faisant glisser ma culotte et sa bouche sur la mienne. Rien que d'y penser ma température corporelle augmente. J'en veux encore, j'en veux plus, je le veux lui.
Me l'avouer me fait peur. Est-ce le goût de l'interdit qui rend ce besoin irrésistible ? Parce que soyons clairs, ce qu'il s'est passé ce soir ne se reproduira jamais. Je ne peux pas me permettre ce genre de conduite. Je repousse la couette d'un coup de pied et me redresse. Faire une liste ! Voilà la solution. Un papier un stylo et c'est parti :
Raisons de ne plus coucher avec Thomas :
- Il est marié
- Il est papa
- C'est un collègue de travail
- Si ça venait à se savoir je risquerais de perdre mon poste
- J'aime mon travail
- Je n'ai pas de culotte sexy
Voilà, je vais scotcher cette liste sur mon frigo et tous les matins avant mon verre de jus d'orange je l'aurais sous les yeux.
Il est trois heures du matin. Je ne suis pas plus avancée et le sommeil me fuit. Je me prépare une infusion avant d'allumer la télévision. Je tombe sur un documentaire animalier qui parvient à m'assoupir quelques instants. Le réveil de mon portable se met à sonner. Mon cœur s'emballe, mes jambes refusent de bouger. Je scrute mon portable où mon mantra « Lève-toi et va bosser fainéante » s'affiche en rythme sur Wake me up de Georges Mickael. J'essaie de me convaincre que je suis forte et capable d'affronter cette journée. Malheureusement rien n'y fait, je ne trouve ni la force, ni la volonté de bouger. En désespoir de cause j'envoie un SMS à Laury, prétextant avoir vomit toute la nuit. Très compréhensive elle me conseille de rester au chaud et de prendre soin de moi. J'ai honte de lui mentir ainsi mais je ne pouvais clairement pas lui dire « Désolée, je me suis faite culbuter par Thomas, j'ai encore la trace du bureau sur mes fesses, j'ai besoin de récupérer, bisou. ».
Je me laisse retomber mollement sur mon clic clac. Je suis parfaitement consciente que je ne fais que retarder l'inévitable mais tant pis, aujourd'hui ce sera journée bol de céréales, binge watching de séries sur Netflix emmitouflée sous ma couette.
Note d'auteur: Bonne année!!! Maddie a fait une courte pause mais la voici prête pour de nouvelles aventures...avec Thomas de préférence! Bisous bisous
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Bien Trop Sérieuse?
RomanceMadeline, vingt deux ans, a laissé tomber la fac de droit et galère à trouver du travail. Aussi, lorsqu'un éventuel employeur lui propose une formation en alternance elle n'a pas le choix si elle ne veut pas retourner vivre chez ses parents. Entre u...