Chapitre 26.

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À 13 heures, le chauffeur de William de Marsillac le déposait devant les locaux de la rédaction.Il entra pour se présenter à l'accueil, il rencontra un jeune homme à la casquette dans l'ascenseur avant de reconnaître Nekfeu, ils pénétrèrent dans les locaux à la recherche des deux jeunes femmes, Valentine donna des indications à Ken pour retrouver Ava avant que Yann ne leur dise qu'elles étaient ensembles. L'avocat proposa au jeune homme d'aller les chercher ensembles. Ils commencèrent par le pont Alexandre III, ils n'y trouvèrent que des touristes et des personnes qui prenaient des photos. Ils reprirent la voiture en direction de l'appartement d'Ava, l'homme d'affaires sonna à un interphone.

William : - Bonjour, William de Marsillac, propriétaire des lieux, j'ai oublié mon pass, un locataire m'a parlé d'un problème d'isolation dans le grenier, j'aimerais entrer.

... : - Je vous ouvre monsieur.

Ken : - C'est votre immeuble ?

William : - Pas du tout.

Ken : - Bien joué mec.

Ils montèrent jusqu'à la porte d'entrée de la jeune femme et tambourinèrent. Aucune réponse.

Ken : - Mais qu'est ce qu'elles foutent.

William : - On va essayer la tour Montparnasse, il ne reste que cette solution.


Sur le toit, Camille pleurait, Ava chantait une chanson communiste italienne pour une raison qu'elle-même ne comprenait pas vu qu'elle n'était pas communiste. Camille était assise sur la boite en bois.

Ava : - Camille, si tu veux mon avis, on n'a pas besoin d'hommes dans nos vies. On est fortes, intelligentes, belle.

Du bruit des escaliers les interrompirent.

Camille : - Ava ?

Ava : - Mh ?

Camille : - C'est légal d'être ici ?

Ava était à présent debout à marcher sur le bord de la tour,

Ava : - Je ne sais pas. Mais ne t'en fais pas, ils n'arrêteront jamais une femme enceinte.

Camille : - C'est rassurant.

Ava descendit du rebord pour s'y asseoir, la porte s'ouvrit avec fracas. Un grand homme blond apparu.

Ava : - Je ne vais peut-être pas pouvoir partir au Brésil ce soir moi.

Camille ne se retourna pas,

Camille : - Ne m'arrêter pas pas je suis enceinte.

Ava : - Ouais, ne l'arrêtez pas elle est enceinte. Et moi, ne m'arrêter pas, parce que je dois partir au Brésil ce soir et mon billet n'est ni échangeable ni remboursable.

William : - Camille.

Ava : - Oh, ben si tu connais la police, c'est bon pour nous ça. On va peut-être échapper à la prison.

Ken : - Ava !

Ava : - Ah, lui, il n'est pas flic. Je le sais.

Camille se retourna.

Camille : - Qu'est ce que tu fais là ?

Ava : - Comment, vous avez trouvé ma colline ? Qui a lâché l'info.

Ken : - Étienne.

Ava : - Putain, je vais le tuer. Mais du coup vous êtes flic vous ?

Camille : - Non, il est avocat.

Ava : - Ça peut toujours être utile, si jamais les flics arrivent.

Camille : - Mais ce n'est pas légal d'être là ?

Ava : - Théoriquement non, mais, on a la meilleure vue de Paris donc bon j'ai décidé d'oublier cette loi.

Camille riait au travers de ses larmes.

William : - J'ai rompu mes fiançailles.

Camille : - Je sais.

Ava mangeait un croissant en regardant la scène toujours assise au bord du vide. Ken était resté dans l'encadrement de la porte.

William : - Je veux vraiment élever cet enfant avec toi.

Camille se leva,

William : - Pourquoi, tu te promènes avec une boite.

Ava : - Ah ça, c'est à moi, je lui fais visiter Paris. Elle s'ennuyait dans mon appart.

William fronça les sourcils, il se retenait de rire. Camille ne s'en gêna pas. La reporter se leva pour prendre sa boite.

William : - Pourquoi, tu n'es pas allée travailler ?

Camille : - On est allées prendre un café avec Ava. Enfin, à la base, elle voulait me payer une vodka.

William : - Le matin dans ton état ?

Ava : - Ça se voit que vous n'avez jamais eu le cœur brisé maître. La vodka est un puissant cicatrisant, mais déconseillé aux femmes enceinte.

Camille : - Et puis, on a posé notre journée et on est venu ici.

Ava prit congé sans réellement faire attention à Ken, toujours dans l'encadrement de la porte. Elle descendit les marches 4 à 4 espérant qu'il ne la suivrait pas. Plus tard, William et Camille montèrent dans la voiture de l'avocat, alors que Nekfeu refusait en entrant dans le métro, la tête dans les épaules.

William : - Je veux vraiment de cet enfant avec toi.

Camille : - J'ai fais mon projet de vie seule.

William : - Tu peux toujours m'y intégrer.

Devant son mutisme, il s'énerva.

William : - On ne parle pas du dernier sushi là ! On parle d'un enfant. Notre enfant ! Alors quoi ? Je devrais te laisser décider de tout ?

Camille : - Tu as bien laissé ton père te dicter ta vie ! Pourquoi je n'en ferais pas de même.

William : - C'est très bas ça ! Très très bas !

Camille : - Je ne suis pas celle qu'il te faut !

William : - Mais tu n'en sais rien. Pourquoi tu ne me laisses pas entrer dans ta vie ? Pourquoi !

Camille : - On n'est pas du même monde ! J'ai grandi avec pas-grand-chose, je bossais à mac do pour me payer mes études, je payais mon loyer avec les APL, je n'ai pas pu partir en vacances avant de toucher mon premier salaire de journaliste, je sais ce que c'est que de se serrer la ceinture en fin de mois, ma mère nous a élevés avec 3 fois rien ! On n'est pas du même monde.

William : - C'est ça qui pose problème ? Ma classe sociale ? Mais je m'en fous moi de tout ça, je peux quitter la multinationale, renvoyer mes chauffeurs, ne plus utiliser le jet privé. Je peux me passer de tout ça, mais je ne peux pas me passer de toi. Camille putain. Fait pas n'importe quoi.

Camille : - J'accepte de te faire entrer dans la vie de notre enfant. Mais pas dans la mienne.

William : - Je me satisferais de ça pour l'instant. Une question ?

Camille : - Mh ?

William : - Ta collègue, elle a vraiment sorti sa boite pour lui faire prendre l'air ?

Camille : - Non, elle voulait balancer son contenu du haut de l'immeuble.

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