Valentine fut la première à quitter l'appartement, avant d'être rapidement suivi par Hugo qui rejoignait Marion. Les rappeurs se levèrent et commencèrent à débarrasser les cartons de pizzas qui jonchaient la table basse.
Yann : - Laissez, c'est bon, on va ranger.
Après avoir serré la main de toutes les personnes présentes, ils descendirent rapidement les escaliers et retrouvèrent l'air frais de la nuit parisienne, ils marchaient silencieusement, ce fut Framal qui brisa le premier ce silence devenu gênant.
Idriss : - C'est la merde quand même cette histoire.
Hakim : Je ne pense pas, au final, il n'y a pas de preuves...
Samira bailla alors que son mari plaçait son bras autour de l'épaule de sa femme.
Samira : - Vous voulez mon avis ? Je pense que tout n'est pas terminé entre eux. Je veux dire, j'ai aperçu les regards qu'ils posaient l'un sur l'autre, il y a ce je ne sais quoi, qui me laisse pensé qu'ils ne peuvent pas vivre l'un sans l'autre.
Hakim : - Ils ne peuvent pas vivre l'un sans l'autre, mais, ils sont incapables de l'admettre, il y a de la fierté entre eux.
Idriss : - Je ne suis pas d'accord, il n'y a pas de fierté, Nek, il sait ce qu'il ressent pour elle, mais, Ava, elle s'est différent, on dirait qu'elle est dans la retenue. Quelque chose l'empêche d'avancer, je crois qu'elle a peur.
2zer : - Possible, mais, ils n'ont jamais été aussi heureux que quand ils étaient ensembles. Vous vous souvenez la première foi qu'elle est venue à un de nos concert ?
Hakim : - Je l'aime la petite Ava.
Idriss : - Elle fait partie de la famille, je n'ai jamais été capable de lui en vouloir, même quand ils se sont séparés.
Hakim : - Moi aussi, pourtant, qu'est ce qu'il a pu être mal...
FLASH-BACK :
Mai 2016.
La pluie tombait sur la ville, le rappeur était trempé, mais, cela n'avait aucune importance, il venait de perdre celle pour qu'il aurait pu faire n'importe quoi, celle qui comptait le plus à ses yeux, celle qu'il aimait. Il poussa la porte de l'immeuble d'Hakim, les épaules basses, il retrouva ses amis tous installés dans des fauteuils et autres canapés.Hakim : - Ça va ?
Ken se mura dans son silence, il attrapa un briquet laissé par Ava sur la petite table et joua avec la pierre en faisant des étincelles par série de trois.
Ken : - Elle m'a quitté.
Samira : - Pourquoi ?
Ken : - Parce que je ne supporte plus son travail, être loin d'elle, ses absences... Elle m'a dit qu'on se faisait du mal et que, je ne la quitterais jamais, du coup elle l'a fait.
Idriss s'assit sur l'accoudoir à côté de son ami.
Ken : - Qu'est ce que je vais devenir sans elle.
Tous restèrent silencieux, car, ils n'en n'avaient eux même pas la moindre idée.
2zer : - Tu ne l'oublieras jamais, mais, avec le temps, peut être que...
Il se tue, ne sachant pas comment finir sa phrase sans une nouvelle foi lui faire du mal.
Hakim : - Avec le temps la douleur s'estompera.
Nekfeu resta prostré dans le canapé, il ne se mêla pas à la soirée et ne prit part à aucune discussion, toujours silencieux, il se leva, attrapa sa veste et quitta l'appartement, il passa une bonne partie du restant de la nuit à marcher dans les rues de Paris, l'aube se leva quand il entra dans son appartement, il n'y était pas revenu depuis des mois, passant tout son temps chez Ava. Il avait des souvenirs partout dans son appartement, la première fois qu'il l'avait emmené ici, leur première nuit dans son vieux canapé, leur première nuit d'amour, leurs soupirs enfouis sous le poids des draps et couvertures, ce minuscule 20m² qui avait abrité tant de leurs confidences, leur première dispute et la porte de son appartement qui claque, leur silence pendant plusieurs jours, il se rappela lorsqu'elle l'attendait assise sur le trottoir.
Il passa une main dans ses cheveux et se leva, et récupéra un à un les souvenirs qu'il avait entassés, les photos de leurs vacances, un tee-shirt oublié, les feuilles d'écriture qu'il lui avait dédié, le post-it qu'elle lui avait laissé après être partie brusquement à la suite de la première nuit qu'ils avaient passés enlacés devant des programmes télés débiles, il regarda cette écriture serrée, ses lettres rondes, « Partie en urgence en Crimée. Merci. - A. ». Il déposa tout sur la table basse et enfouit tout ce qu'il avait pu trouver dans une boite en carton qu'il cacha sous son lit. Il s'allongea sur le canapé et essaya de trouver le sommeil. Ce n'était pas la première foi qu'il devait trouver le sommeil sans ce petit corps entre ses doigts, mais c'était la première foi qu'il devait s'endormir tout en sachant qu'il ne tiendrait plus jamais ce petit corps serré contre lui.
FIN DU FLASH-BACK.
Ken s'était retrouvé à son insu sur le pont de la concorde, il s'était assis sur les quais espérant inconsciemment apercevoir cette silhouette, celle qu'il pourrait reconnaître entre mille. Il regarda la Seine et ses reflets, il avait encore tellement de choses à lui dire, elle apparaissait toujours dans son esprit, des flash sans réelles raisons, il la revoyait danser au ralenti entourée de ses amis, il se voyait lui dire des mots précieux au creux de son oreille sous les lumières de la nuit, il les voyaient marcher main dans la main, courir dans les rues, faire des plans sans queue ni tête et faire l'amour sur les toits de Paris.
Il savait qu'il était chanceux de pouvoir encore aimer une personne, dès qu'il l'avait rencontré, c'était comme s'il s'était remis d'une cuite de plus de 3 ans, il avait réussis à se remettre en mouvement. Il savait qu'il était loin d'être parfait, qu'il pouvait encore avoir des coups de sang, qu'il n'arrivait pas à comprendre son monde, qu'il se montrait égoïste aussi à ne vouloir la garder que pour lui, comme si il avait peur que quelqu'un puisse un jour lui voler ce petit joyau qu'il avait mit si longtemps à apprivoiser, il avait perçu cette tristesse dans ses yeux qu'elle essayait de dissimuler par un sourire charmeur, il avait perçu cette bonté d'âme qui transpirait de tous les pores de sa peau, il avait été impressionné de la facilité qu'elle avait eu à entrer dans son monde à lui, quelques mois après leurs rencontre alors qu'ils n'étaient que des amis, elle lui avait parlé de son histoire et il avait eu peur de souffrir comme elle, il n'avait jamais été habitué à ça. Il savait qu'il était chanceux de pouvoir encore aimer une personne, dès qu'il l'avait rencontré, c'était comme s'il s'était remis d'une cuite de plus de 3 ans, il avait réussis à se remettre en mouvement. Il se leva, regarda son téléphone et consulta le message qu'elle lui avait envoyé 8 heures plus tôt, son regard s'attarda sur l'heure et il reprit la route de son appartement, sans avoir pu la voir.

VOUS LISEZ
Quotidien.
RandomAva Trezeguet, est diplômée de l'ESJ de Lille, elle a rejoint la rédaction du petit journal en 2014 où elle a retrouvé son ami de toujours Martin Weill avant que le groupe ne soit rejoint par Hugo Clément en 2015. Les trois amis sont inséparables et...