Chapitre 51.

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Martin avait finalement décidé de retrouver Louise, il la retrouva dans le 3e devant son café préféré. Il lui fit la bise alors que la jeune femme posait délicatement sa main sur son épaule, ils entrèrent alors que le serveur leur donna une table. Louise s'assit alors que Martin ôtait son manteau.

Louise : - Ça m'a fait plaisir que tu acceptes que l'on se revoie.

Martin demeura silencieux.

Louise : - Je sais que je me suis mal conduite avec toi, je suis désolée Martin. J'ai eu peur, c'était tellement fort et tellement soudain que je n'ai rien vu venir. Je pense au week-end dans tes bras, aux parcs, aux samedis radieux. Je veux que tu restes non que tu partes sans me dire adieu.

Martin fronça les sourcils, il avait déjà entendu cette phrase quelque part, mais, il était incapable de se remémorer à quel endroit.

Louise : - Je t'aime Martin. Depuis toujours, et à jamais. Tu as laissé une trace indélébile dans ma vie, tu as gravé ton nom dans mon cœur et rien, ni le temps, ni un autre n'arrivera à te faire sortir de ma vie. Ton nom est devenu pour moi un sentiment, tes paroles résonnent en moi. Tu es ma vie. Que tu le veuilles ou non, que je l'accepte ou non. Ça ne se décide pas ces choses-là Martin.

Martin se frotta la tête en avalant une gorgée de son jus d'orange. Son cœur avait fait son choix, et ce, depuis bien longtemps, après avoir brunché ensembles, il raccompagna Louise jusqu'à la porte de son immeuble et déposa chastement un baiser sur sa joue puis parti chez lui.


Clément attendait Ava dans le hall, il tenait serré contre lui sa femme, l'amour de sa vie. La petite brune arriva dans les dernières minutes d'enregistrements, elle tirait comme à son habitude cette valise noire trop grande pour elle, Clément sourit en la voyant arriver, elle portait un sweat trop grand, elle n'avait visiblement pas prit le temps de se coiffer et avait attaché ses cheveux en un semblant de chignon, ses lunettes de soleil contribuaient à parfaire son no-look du jour.

Clément : - J'adore ta tenue !

Ava : - Dur soirée. À 26 ans, ne se remets plus aussi vite qu'à 18, c'est moi qui te le dis.

La jeune femme se dirigea vers le guichet dans le but de s'enregistrer, elle donna sa valise et présenta son passeport argentin comme convenu, elle retrouva les amoureux carte d'embarquement à la main. Clément déposa un dernier baiser sur la bouche d'Ayala, la jeune femme regarda son époux et la reporter passer les contrôles sans encombres.

Elle resta postée devant les grandes vitres de l'aéroport afin de voir leur avion s'envoler de l'autre côté de l'Atlantique. Douze heures plus tard, leurs pieds frôlaient le sol mexicain, ils prirent un taxi en direction de la gare et montèrent dans le train qui les emmenaient vers Ecatepec,

Clément : - Ça fait bizarre de revenir au Mexique avec toi, c'était il y a combien de temps la dernière foi ?

Ava : - Février 2015 !

Alors que la jeune femme avait mit ses écouteurs, Brel retentit dans ses oreilles, elle appuya sa tête contre la vitre et regarda le paysage défiler alors que de douloureux souvenirs lui revenaient en mémoire.

FLASH BACK

Février 2015.

Ava et Clément sillonnaient l'Amérique du Sud depuis cinq semaines, chaque soir elle s'endormait après une conversation visio avec son compagnon. Elle partageait la vie de Ken depuis plusieurs mois maintenant et tout n'était pas toujours rose, ils avaient réussis à s'apprivoiser chacun laissant de l'espace à l'autre et s'adaptant surtout à son emploi du temps.

Ava était sur les dents, grâce à son passeport argentin et son accent espagnol parfait, elle n'avait aucun mal à décrocher des interviews, mais, l'histoire se gâtait dès lors qu'elle présentait sa carte de presse française, ses interlocuteurs refusant de répondre à ses questions ou pire encore, lui mentant ouvertement sur leurs conditions de vie. Ils tournaient dans les rues de Mexico depuis plusieurs jours.

Clément portait sa caméra sous un soleil de plomb, dans un dernier espoir Ava entra dans un bar à la recherche d'une âme charitable prête à lui donner ce qu'elle demandait. Le patron les regarda entrer, il dévisagea Clément dont l'origine ethnique ne faisait aucun doute, son regard se porta dans un second temps sur sa caméra.

Le patron : - ¡ Fuera !

Le sang d'Ava ne fit qu'un tour, la chaleur dilatant ses vaisseaux sanguins, on pouvait voir sans mal sa carotide pulser dans son cou, pour la première foi depuis longtemps, elle perdait son sang-froid.

Ava : - ¿Por qué ?

Le patron : - ¡ No hay periodistas en mi bar ! No quiero ningún problema

Ava se retourna vers Clément traduisant les paroles qui venaient d'être prononcées. La jeune femme restait plantée devant le comptoir alors que son regard défiait l'homme d'une quarantaine d'années. Clément attrapa la jeune femme par le bras et la tira à l'extérieur. Ils regagnaient leur hôtel situés à cent mètres, Ava tenait son micro rouge dans la main et marchait en tête, ils approchaient quand sa colère explosa.

Ava : - Putain ! Mais ce n'est pas possible ! On nous prend pour des cons ou quoi ?! Ils ne connaissent pas la liberté de la presse dans ce putain de pays ? Ce n'est pas possible ! C'est une blague ! De toute façon, tout ce continent, c'est de la merde, ils se voilent tous la face, des gens crèvent, disparaissent, des gamins se retrouvent dans des putains d'orphelinats et on ferme notre putain de gueule, on voit rien. On se fout des putains d'œillères et on tente de se donner une putain de bonne conscience en se persuadant que de toute façon, ce sont tous des putains de terroristes, qu'ils l'ont tous bien mérité de se faire buter comme des merde ! Putain.

Ava tourna la tête sur sa droite avant d'entrer machinalement dans le hall de l'hôtel toujours aussi énervée, avant de revenir sur ses pas tout aussi rapidement, Clément la regardait en souriant, il avait posé sa caméra.

Ava : - Mais, qu'est ce que tu fais là ?

Elle avait sauté dans les bras de cet homme, le seul dont elle avait besoin en ce moment précis.

Clément : - Je vais rentrer moi, à plus les gars.

Ils n'avaient rien entendu, Ava portée par Ken avait enfoui son nez dans le cou de celui qu'elle aimait alors que ce dernier savourait l'instant.

Ava : - Qui t'as dis où nous trouver ?

Ken : - J'ai mes sources au sein de ton taf.

Ava : - Un nom !

Ken sourit en reposant la jeune femme qui en profita pour réajuster son short.

Ken : - C'est Martin.

FIN DU FLASH BACK.


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