Chapitre 50.

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Valentine était épuisée, elle dormait mal et travaillait beaucoup. Après l'émission du vendredi soir qui marquait le début de son week-end, elle retrouva Azzedine chez lui, elle s'installa sur le canapé du jeune homme et cala son ordinateur sur ses cuisses pendant que le journaliste préparait leur repas, elle consulta son compte Twitter et remarqua qu'Ava était en top tweet, elle ne regarda pas le hastag et regarda le replay de sa performance du soir. Elle se trouva mauvaise et claqua l'écran de son ordinateur d'un geste ferme. Elle attrapa la télécommande et regarda les actualités sur iTélé. Elle entendit le cris d'Azzedine, mais n'y prêta pas attention. Le jeune homme apparu face à elle, il portait des gants en latex et une pince pour cuisiner, la pince tenait un paquet de jambon.

Azzedine : - Putain, Val ! Je t'ai déjà dit de ne pas mettre de jambon dans mon frigo. Il vient de contaminer tous les autres aliments. Je vais devoir les jeter ! Tu fais chier !

Valentine leva la tête et le toisa.

Valentine : - Il est fermé le jambon ! C'est bon là. Tu ne vas pas commencer.

Azzedine : - Je ne te demande pas la mort ! Juste de ne pas mettre de jambon dans mon frigo ! Ce n'est pas compliqué non ?

Valentine : -T'es sérieux là ? Putain, Azzedine ! Tu bois, tu baises avec une femme qui n'est pas musulmane avec laquelle tu n'es même pas marié, tu ne respectes pas toujours le ramadan et tu bouffes la nourriture cachère d'Ava ! Alors, ne me sors pas que t'es un religieux, ce serait la blague du siècle !

Azzedine : - Woh. J'aurais jamais pensé que tu interviendrais dans ma relation avec Dieu.

Valentine : - Mais j'interviens dans rien du tout ! C'est toi qui viens et qui me fais chier pour quatre malheureuses tranches de jambon ! C'est de ma faute peut-être si vous avez perdu la feuille où il est marqué ce qu'il ne faut pas manger dans le porc.

Azzedine : - Je ne t'imaginais pas comme ça Valentine. Sérieusement.

Valentine se leva attrapa son sac et claqua la porte de l'appartement, elle marcha jusqu'à la bouche de métro la plus proche et attendit que ce dernier arrive. Elle essuyait les larmes qui coulaient le long de ses joues sous le regard triste d'une octogénaire.


Mathilde : - Pana ?

Panayotis : - Ouais ?

Mathilde : - Tu es invité chez mes parents ce week-end, pour pâques ?

Panayotis : - Pâques ? Pourquoi ? Il y aura du chocolat ?

Mathilde : - Oui.

Panayotis : - Je ne peux pas venir, je dois bosser ce week-end, j'ai une chronique à préparer et à tourner pour la semaine prochaine.

Mathilde baissa la tête, le cœur du jeune homme se serra à la vue de son visage déçu, il s'avança et l'enlaça avant d'embrasser son front.

Panayotis : - Ce n'est que partie remise mon amour. Il y en aura d'autre des repas.

Mahtilde : - Oui, mais là, c'était Pâques. C'était important pour moi, je voulais que tu rencontres mes parents ce jour-là.


Hugo et Marion faisaient des courses, ils avaient organisé leur pendaison de crémaillère le lendemain, ils avaient invités tous leurs amis, le frère de la jeune femme et la sœur du reporter, ils vivaient leur relation dans le plus grand bonheur, rien ne semblait pouvoir briser leur amour et ils vivaient leur relation en étant pleinement conscients. Hugo mettait des gâteaux apéritif dans le chariot alors que Marion revient avec une mine interrogative,

Hugo : - Un problème ?

Marion : - Ava est juive non ?

Hugo : - Euh, ouais plus ou moins. Pourquoi ?

Marion : - Il faut de la nourriture cachère ?

Hugo partit d'un éclat de rire qui résonna dans toute la grande surface.

Hugo : - Non. Elle mange ce qu'elle veut, comme Azz, ils mangent pas toujours cachère ou hallal.

Marion : - Ils sont chelous quand même.

Hugo sourit en haussant les épaules.


Martin rentrait de Malakoff où il avait passé la soirée avec de vieux amis de lycée, il gara sa voiture effleurant au passage la mini de sa voisine de palier, après avoir coupé le contact, il sortir en pestant et examinant la rayure sur la voiture noire de la jeune femme, il se gratta la tête, un court instant, l'idée de repasser la rayure au marqueur lui effleura l'esprit.

... : - Un problème ?

Martin se releva reconnaissant instantanément cette voix féminine. Il était dans la merde.

Martin : - Non. Aucun.

Il se retourna, la mannequin d'un mètre 75 lui faisait face, elle le regardait en souriant, elle portait cette robe, celle qu'elle portait lors de leur rencontre aux États-Unis.

Louise : - Pourquoi tu regardes cette voiture alors ?

Marin haussa les épaules.

Martin : - Je t'ai dis que ce n'était pas une bonne idée pour toi de venir ici.

Louise : - Ce a quoi je t'ai répondu que tu ne pouvais pas tirer un trait sur notre histoire aussi vite. Tu m'aimes et je t'aime aussi Martin. On est bien que lorsque nous sommes ensembles. Les autres veulent détruire ce bonheur qu'ils n'arriveront jamais à effleurer. J'ai besoin de toi, regarde moi dans les yeux et dis moi que je ne représente rien pour toi Weill.

Le jeune homme baissa la tête et examina ses chaussures, il était dans l'incapacité de prononcer cette phrase, car il ne la pensait pas. Il était incapable de l'embrasser, car ses jambes refusaient d'avancer. Il avait toujours ces deux voix dans la tête qui se battaient. Le cœur et la raison. La raison et le cœur. L'amour ou l'amitié. La passion ou l'affection. La France ou l'Argentine. Ava ou Louise. Sa meilleure amie ou celle qu'il aimait depuis plusieurs mois. Tout allait si vite dans sa tête, il aurait rêvé que tout soit plus simple, Louise plus gentille, Ava moins dure. Que tout ceci ne soit jamais arrivé, repartir sur de bonnes bases avec les jeunes femmes, qu'elles s'apprécient, parlent potins en buvant du café comme elle le faisait déjà avec Valentine. Qu'elles aillent au cinéma, boire des coups, à des concerts, qu'Ava lui parle de sa vie, qu'elles fassent les boutiques. La raison lui revint en pleine face : Ava détestait le shopping, le maquillage, elle écoutait les potins de Valentine, et tolérait aller au cinéma. Il savait qu'il regretterait sa décision qu'importe celle qu'il prendrait.

Louise : - Dîne avec moi demain soir.

Martin : - Je ne peux pas, je suis invité.

Louise : - Faisons un brunch dimanche alors.

Martin : - Je te tiens au courant.

Martin regagna son appartement pensant naïvement que d'ici là, il aurait enfin pu prendre une décision.

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