Chapitre 28. (Réécrit).

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À la rédaction, Yann se rongeait les ongles. Il n'avait pas eu de nouvelles d'Ava depuis 4 heures, elle était arrivée la veille au Brésil et son dernier message parlait de corps dans les rues, des habitants qui fuient le pays, leur hôtel n'avait ni électricité ni eau potable. Il lui envoya un message :

Un tintement lui annonça qu'il venait de recevoir un nouvel mail

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Un tintement lui annonça qu'il venait de recevoir un nouvel mail. C'était Pierre qui envoyait les images qu'ils avaient tournés et, les images des interviews. Pierre avait également répondu au message qu'il avait envoyé à Ava plus tôt. Un simple non, on gère. Laurent entra dans la pièce,

Laurent : - Des nouvelles ?

Yann : - Ils ne rentrent pas avant demain. Qu'est-ce qu'ils leur faut ? Crever là-bas.

Laurent : - Ils vivent pour ça, Ava ne vit que pour le terrain, et Pierre commence à devenir comme ça aussi. C'est leurs crédo. Ils ne prendront jamais de risques inconsidérés. Ils savent ce qu'ils font. Ils ont du talent Yann, et Ava à l'expérience des terrains en guerre. Fais leur confiance.

Yann ouvrit la première pièce jointe. Ava apparaissait centrée sur un décor apocalyptique, les maisons n'avaient plus de fenêtre, on voyait le corps d'un jeune homme au fond à sa gauche, elle semblait fatiguée, des cernes soulignaient le bas de ses yeux, ses cheveux n'étaient pas coiffés, mais rassemblés en un semblant de chignon, son gilet par balle la faisait transpirer. Sa voix était calme, posée, douce. Elle n'avait pas peur et ça se ressentait au travers des images, le lancement de son reportage s'arrêta. Yann ouvrit la seconde vidéo, une femme et un adolescent racontait l'horreur qu'ils vivaient, sans eaux, sans pain et leurs jours et nuits rythmées par le bruit des bombes. Le reportage cessa, Yann ouvrit le troisième lien, on y voyait Ava, vêtu d'un jean et d'une chemise blanche, ses cheveux toujours rassemblés en un semblant de chignon, elle portait cette foi ses lunettes, elle interviewait un soldat carte de presse et passeport dans une main et micro de l'émission de l'autre. Yann comprit qu'ils avaient subi un contrôle d'identité au préalable. La dernière vidéo s'appelait "Pour Yann" on y voyait Ava et Pierre dans leur chambre d'hôtel, la jeune fille commença,

Ava : - Salut Yann. Si tu regardes cette vidéo, c'est que tout se passe bien, et comme tout se passeras bien, tu verras cette vidéo. Ici, tu te doutes bien que ce n'est pas simple, mais, on s'en sort vraiment bien. Je sais que tu t'inquiètes pour nous, tu dois d'ailleurs être en train de te bouffer les doigts. Arrête, c'est dégelasse. Fais nous confiance, tu as toujours cru en nous dès le départ, tu n'as jamais rechigné à nous envoyer sur des terrains en guerre. Aujourd'hui, rien n'a changé. Tout va bien pour nous, on assure. Je t'embrasse et embrasse toute l'équipe, on se reverra lundi. Au fait ! Tu as vu, j'ai bien bronzé hein !

Yann rit, Laurent posa sa main sur l'épaule de l'homme qu'il aimait.

Pierre prit la parole à son tour,

Pierre : - Salut les gars. Ava est exécrable, elle ronfle et elle râle parce qu'elle a soif, on voyait la jeune femme à l'écran faire non de la tête en riant. Ava vous l'a dit, pour nous ça va, tout se passe bien. Tu te doute bien que nous sommes fatigués, mais tu te doutes également que nous ne prendrons jamais de risque inconsidérés. On pense souvent à vous, et, je me rappelle à chaque seconde à quel point je suis chanceux à Paris. Je vous embrasse également.

Les deux amis firent des bisous à la caméra avant de l'éteindre. Yann passa une main dans ses cheveux.

Laurent : - Elle m'étonnera toujours cette petite. Toujours.


Valentine mordait chacun de ses stylos. Une ambiance étrange régnait dans la rédaction, beaucoup s'inquiétait pour les deux reporters partit, Yann sortit de son bureau, toutes les personnes présentes dans l'open space le regardaient, ils attendaient suspendus à ses lèvres une réponse.

Yann : - Ils vont biens. On a des images pour ce soir. Je les ai vues, Jordan, tu as l'expérience, prépare toi mentalement, il va falloir que tu floute des corps. Remettez-vous au travail, ce n'est pas comme ça qu'ils voudraient vous voir.

Valentine s'affala sur sa chaise, elle prit son portable et envoya un message à Ava,

Hugo quant à lui, prit également son téléphone et appela Ava, il tomba sur sa messagerie

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Hugo quant à lui, prit également son téléphone et appela Ava, il tomba sur sa messagerie.

Hugo : - Salut, euh, j'espère que tu vas bien. Non mais je suis trop con, tu es en plein sur un terrain de guerre et je te demande si tu vas bien... Je suis débile moi. Ava, tu sais, je devais te dire, j'ai continué à faire des soirées avec Ken. Je ne sais pas pourquoi je te dis ça, mais je ne veux plus qu'il y ait de secrets. Et puis, il faut que je te dise, tu vois, tu es vraiment importante dans ma vie, tu l'éclaires. Je ne sais pas comment tu fais, j'ai vraiment de la chance que tu sois mon amie hein. On a tous de la chance que tu sois dans notre vie. Je t'embrasse et, il me tarde que tu rentres au pays du saucisson. Oh, mais je suis con, tu es juive, tu ne manges pas de saucisson.

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