Quotidien.

Chapitre 60.

Ava essayait de fermer sa valise.

Ava : - Bordel ! Mais ce n'est pas possible ça ! C'est une blague. Putain, mais elle se fout de ma gueule.

Hugo arriva dans le salon et trouva la jeune femme assise sur le bagage, il se baissait pour attraper la fermeture éclaire et aider son amie. Ils furent interrompus dans leur lutte par la sonnette de l'immeuble, la jeune femme releva la tête alors qu'Hugo se dirigeait vers l'interphone.

Ava : - Tu attends quelqu'un ?

Le journaliste ne répondit pas et ouvrit la porte d'entrée, des voix masculines résonnaient dans la cage d'escalier, Ava retourna à ses occupations ne prenant pas une seconde pour mettre des visages sur les voix qu'elle entendait. Bientôt, son salon fut rempli de testostérone alors qu'elle avait entrepris de sauter sur la valise afin de tasser son contenu, elle leva la tête alors qu'on la saluait.

Ava : - C'est quoi ce bordel ?

2zer : - Tu sais que Nek tourne un film en ce moment.

Ava : - Il paraît, mais le tournage n'a pas lieu dans mon salon comme tu peux le constater.

2zer : - Non. Mais notre pote nous manque, et je sais de source sûre que tu prends des vacances à Sète.

Ava : - Et ? Le rapport ?

2zer: - Il tourne à Sète justement.

Ava : - Et ?

2zer : - Hé, ben, on s'est dit qu'on pourrait faire du covoiturage, tu vois.

Ava : - Vous sept et nous deux ? Je ne roule pas dans un mini bus à titre informatif !

2zer : - C'est là que tu vas te rendre compte qu'on est hyper prévoyants ! On a déjà une voiture, tu vois, plus la tienne, ce serait parfait.

Le rappeur avançait devant la jeune femme, une enveloppe dans les mains. Remplis de fierté, il lui remit le rectangle de papier dans les mains. La reporter l'ouvrit avant de lever un sourcil,

Ava : - Pourquoi tu me donne ça ?

2zer : - Blablacar blablacar.

Ava : - Oh putain.

La jeune femme referma l'enveloppe remplie de billets de banque et la rendit au jeune homme.

Ava : - Ok, mais vous m'aidez à refermer ma valise !

Samira s'assied en partie dessus pendant que son mari aidé par Hakim et Mamadou sautaient pour finir de la fermer. Après une lute acharnée et un travail d'équipe la valise fut fermée et tous s'engouffraient dans les escaliers avant de retrouver les voitures.

2zer : - Je monte avec Va !

Ava : - Hé merde...

Valentine était seule dans ce qui deviendrait prochainement son ancien appartement. Elle finissait les derniers cartons de sa chambre après avoir installé des couvertures sur les meubles. En fouillant sous son lit, elle trouva une veille boite en carton remplie de souvenirs tous différents. Elle s'installa en tailleur et commença son voyage dans le passé, elle sourit en trouvant une vieille photo d'Ava et elle à l'avant-première d'un film, elle aimait cette photo, Valentine enlaçait le cou de son amie qui riait au éclat, après l'avoir trouvé sur un site de presse people, et l'avait faite imprimer sur du papier brillant, elle déposa délicatement la photo à sa droite et enfouie de nouveau ses mains dans le carton, elle en ressorti une enveloppe en kraft marron, aucun nom, aucune indication n'indiquait ce que pouvait contenir la pochette. Elle décacheta délicatement l'enveloppe et en sortie des photos, son cœur manqua un battement en revoyant le visage de Luka.

Le jeune homme devenu musicien avait partagé plus d'une décennie de sa vie, ils s'étaient connus au lycée et s'étaient mis en couple lorsque la jeune femme était arrivée à la moitié de sa licence d'histoire. Ensuite, il l'avait suivi à Paris, puis au Maroc. Leur rupture était survenue quelques années plus tôt lorsque la journaliste avait rejoint l'équipe du supplément, elle avait eu beaucoup de mal à tourner cette page de sa vie. Aidée par ses collègues et amis, elle avait réussi à sortir la tête de l'eau et à recommencer à vivre. Délicatement, elle caressa le visage du jeune homme de son index, c'est le cœur lourd qu'elle referma l'enveloppe et la recacheta. Elle se leva et retrouva sa cuisine, en fouillant dans les tiroirs encore pleins elle réussit à trouver un briquet et jeta l'enveloppe dans l'évier avant d'y mettre le feu.

Des larmes coulaient sur ses joues rebondies voyant les flammes consumer les derniers souvenirs de son passé. Le feu éteint, elle aéra la pièce afin de chasser l'odeur de brûler et retourna à ses cartons, les larmes continuaient de couler avant de se nicher au creux des clavicules. La vue brouillée, elle passa ses mains dans les cheveux.

Azzedine : - Val ? Je suis venu pour t'aider, où es-tu ?

La journaliste secoua la tête, essayant de masquer les trémolos dans sa voix.

Valentine : - Dans la chambre.

Azzedine arrivait en souriant et s'adossa à l'encadrement de la porte avant de plisser les yeux.

Azzedine : - Tu pleures ?

Valentine : - Non, non. Ça va t'inquiète pas.

Le jeune homme approcha avant de s'agenouiller à ses côtés et de l'enlacer.

Azzedine : - Qu'est ce que tu as mon chaton ?

Valentine : - Rien. Rien c'est juste que ça me fait quelque chose de quitter mon appartement. Une page se tourne.

Le journaliste embrassa les tempes de celle qu'il aimait en caressant ses cheveux.

2zer : - Volare, oh oh. Cantare, oh oh oh. Nel blu dipinto di blu...

Ava : - Faite le taire, sinon je le passe par la fenêtre dans deux minutes.

2zer : - Tu es de mauvais poil Vavavoum. Tu as tes règles.

Ava : - C'est sympa de ta part de te préoccuper de mon cycle menstruel. Tout va bien, je dois les avoir dans trois semaines docteur.

Hugo : - Tourne à droite !

La jeune femme tourna la tête, mais pas son volant. Elle regarda face à elle la route vide dans les deux sens avant de tourner brusquement le volant et de faire son demi-tour en plein milieu de la route à toute vitesse.

Idriss : - Ava. Petite question...

Ava : - Si tu me demandes si je mets des tampons, je t'égorge et je te cuisine pour le shabbat.

Idriss : - C'est bon à savoir... Non, je voulais savoir, il te reste combien de points sur ton permis ?

Ava : - Deux. Pourquoi ?

Idriss : - Oh non comme ça, comme ça... Je prendrais le train au retour moi, ou je montrais avec Samira, elle sait conduire elle...