Ava était revenue du Mexique depuis une quinzaine de jours, elle avait à peine eu le temps de souffler qu'elle avait été mobilisée sur la visite d'Emmanuel Macron dans le Nord de la France, puis avait suivit François Fillon en déplacement dans le centre. Toutes les équipes restaient en France les élections présidentielles approchant à grands pas, dans un mois et demi les Français étaient appelés aux urnes, et la rédaction était sur les dents, partagée entre euphorie et angoisse des résultats. La reporter n'avait pas vu Martin en dehors des horaires de bureaux, ce dernier passant le plus clair de son temps aux côtés de Louise ce que chacun ignorait.
L'émission venait de se terminer et toute l'équipe débriefait dans les loges, seuls Panayotis et Martin manquaient à l'appel occupé à se démaquiller, Ava se tourna vers Framal, 2zer et Mekra installés côtes à côtes.
Ava : - Contents d'avoir vu IAM ?
Idriss : - Ouais ! On n'allait pas rater ça.
La jeune femme sourit,
Laurent : - Vava, tu pars demain après-midi à seize heures avec Pierre et Boris, vous êtes sur Hamon.
Vincent : - Ça y est, ils repartent dans leur délire étrange de partouze journalistique !
Hugo mit un coup dans l'épaule de l'humoriste en riant.
Valentine : - D'ailleurs, Va, si tu devais te taper un homme politique, tu choisirais lequel ?
Ava : - Hamon ! Sans hésiter.
Hugo : - Tu dis ça parce que tu votes à gauche. Tu voterais à droite, tu fantasmerais sur Fillon.
La jeune femme le regardant en souriant, son visage se voila en apercevant cette silhouette qu'elle connaissait et détestait.
Ava : - Tiens tiens, Louise est parmi nous...
Louise : - Salut les copains. Je cherche Martin. Vous ne l'auriez pas vu ? Il a fait une super émission, vous ne trouvez pas.
Ava se leva sous le regard ahuri d'Hugo.
Ava : - Je t'ai vu chercher tellement de choses Louise, la gloire, l'argent, la merde ! Martin jamais... Je t'avoue que je ne te suis pas.
Louise : - Ne t'inquiète pas. Lui, sait parfaitement pourquoi...
Le concerné entra dans la pièce précédé par Panayotis qui riait, la mannequin embrassa le reporter à pleine bouche sous le regard atterré de celle qui quelques instants, auparavant, était encore persuadée d'être sa meilleure amie.
Ava : - J'aurais du m'en douter. Si la maîtresse est là, le chien n'est jamais bien loin.
Louise : - Tu croyais quoi ? Tu vois, l'amour ne se décide pas. Moi, je sais garder l'homme que j'aime et qui m'aime. Regarde toi Ava, ton âme boite, et toi tu reste persuadée que tu continue de courir, que tu es toujours debout, que tu continue à braver le monde, que tout le monde t'aime. Mais, Ava, le son de ta voix, ta façon de marcher, la manière dont tu te tiens, ton visage, tout en toi me donne la nausée. Tu n'es...
Ava : - Mais regarde toi, Louise, tu as de l'esprit, mais c'est ton unique qualité. Tu n'as que ça...
Une joute verbale s'amorçait entre les deux jeunes femmes, Ava faisait face à Louise, la mannequin la dépassait d'une tête, malgré sa petite taille, aucune peur ne transparaissait de la reporter, seulement de la rage.
Louise : - Tu n'es qu'une bouffonne, une reporter ratée. Et quand j'entends ton nom ou que je te vois dans mon écran, je me bouche le nez. Maintenant, c'est terminé, la partie est finie Ava, et comme à ton habitude, tu es seule.
Ava : - Ne prononce pas mon prénom. Tu me salis, tu salis tout ce que tu touches, tout ce que tu approches.
Hugo se leva à son tour et se posta à l'arrière de son amie, Martin s'avança pour se tenir droit aux côtés de celle qu'il aimait.
Martin : - Ava, arrête. Tais-toi, tu ne sais pas de quoi tu parles !
Ava : - Qu'est ce que tu crois toi ? Tu n'es pas moi ! Tu es comme nous tous, même pire que nous.
Regarde-toi, te voilà rempli d'amour et tu pisses la tendresse ! Tu me...
Louise : - Mon amour, elle me hait tant ! Depuis le premier jour, c'est comme un chien qui a la rage, une lâche qui croit en son courage !
Martin acquiesça d'un mouvement de tête,
Martin : - Ava, tu me déçois, pour qui tu te prends ? Tu penses tout connaître sur tout et sur tout le monde, tu joues au bon samaritain, mais tout ce que fais, tu le fais pour qu'on t'aime, pas par gentillesse ni esprit de bonté. Tu n'as aucune éthique, aucune valeur. Tu calcules chacun de tes gestes, chacune de tes paroles. Tu n'as rien, tu n'as plus personne, aujourd'hui si tu en es là, c'est seulement grâce à ton nom pas à ton talent pour ton travail.
Ava : - Ne redis jamais ça ! Si j'en suis là, c'est grâce à moi et uniquement à moi ! Je n'ai jamais compté sur personne et encore moins sur ma famille.
La reporter se tourna vers ses collègues essayant de comprendre si tout ceci n'était qu'une vaste blague, un cauchemar.
Louise : - Pour ça, il faudrait que tu en aies une, tes parents sont morts. Tués. Envolés.
La mannequin imita le bruit d'une balle de revolver. Ava se retourna avec rage, son regard trahissait son envie de tuer la jeune femme sur place, l'étrangler à mains nus. Martin s'était posté devant sa compagne alors qu'Ava avançait,
Ava : - Redis-moi ça ! Redis-le ! Dis-le-moi droit dans les yeux va y ! Fais preuve de courage au moins une foi dans ta vie.
Contrairement à Louise qui n'avait pas arrêté de hurler depuis son arrivée, Ava éleva la voix pour la première fois. La reporter poussa Martin et le jeune homme tomba sur l'un des fauteuil elle avançait avec fureur sur la mannequin prête à en découdre avant d'être attrapée au vol par Hugo aidé par Yann, la jeune femme jurait se débattait. Sa musculature aidant, elle se dégagea de l'étreinte de ses amis et avança vers Martin dont le regard était tout aussi noir,
Ava : - Allez Martin ! Relève toi ! Comporte-toi comme un homme pour une foi ! Le problème c'est que pour se comporter comme un homme, il faut avoir des couilles. Présentement, j'ai la certitude que ton pantalon est aussi vide que ton âme. Elle te quittera Martin, et tu comprendras ce que c'est que la solitude quand tu seras seul face à tes souvenirs.
Laurent : - Je vais appeler la sécurité pour les faire partir Ava.
La reporter attrapa son sac à la volée, avant de lâcher entre ses dents,
Ava : - Pas la peine, je me casse d'ici. Va te faire foutre Weill. Va brûler en enfer.
Hugo : - Je ne veux jamais la voir cette folle ! Embarque ton pitbull et cassez vous loin d'ici ! Martin, tu n'es qu'une merde. Tu viens de perdre celle qui t'aurait toujours soutenue. Casse-toi !
Valentine se leva puis partit en courant à la poursuite de son amie, Hugo en fit de même ne manquant pas de mettre un coup dans l'épaule de Martin en quittant la pièce, Vincent et Azzedine se regardait les yeux écarquillés d'incompréhension alors que Yann et Laurent fusillaient Martin et Louise du regard. Un silence glaçant régnait, on entendit la voix de l'un des rappeur briser le silence.
2zer : - Mec, tu n'as aucune valeur. Après tout ce qu'elle avait fait pour toi. Je n'ai aucune estime pour les personnes de ton espèce. Moi aussi, je me casse.
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Quotidien.
RandomAva Trezeguet, est diplômée de l'ESJ de Lille, elle a rejoint la rédaction du petit journal en 2014 où elle a retrouvé son ami de toujours Martin Weill avant que le groupe ne soit rejoint par Hugo Clément en 2015. Les trois amis sont inséparables et...