Ava Trezeguet, est diplômée de l'ESJ de Lille, elle a rejoint la rédaction du petit journal en 2014 où elle a retrouvé son ami de toujours Martin Weill avant que le groupe ne soit rejoint par Hugo Clément en 2015. Les trois amis sont inséparables et...
Martin raccompagna Laurent à la porte de l'immeuble, il resta quelque temps dehors pour fumer une cigarette dans le but d'évacuer le stress de cette journée, entendant des pas sur sa gauche, il tourna la tête pensant retrouver Ava. Il marqua un temps d'arrêt alors que son regard s'assombrit instantanément.
Martin : - Qu'est ce que tu fais là ? Tu te doutes bien que tu n'es pas la bienvenue ici.
Louise : - Je voulais te parler. Je te dois des explications...
Martin : - C'est à Ava que tu dois des explications, pas à moi.
Louise : - Elle serait incapable de les entendre.
Martin : - Il y aurait de quoi tu ne crois pas.
Louise : - Laisse moi t'expliquer.
Martin regarda à gauche puis à droite.
Martin : - Monte. Si jamais elle avait l'idée de rentrer, je ne veux pas qu'elle te voie.
Il ouvrit la porte de l'immeuble et la fit monter à son appartement, ils s'installèrent d'un bout à l'autre du canapé et le silence s'installa.
Martin :- Alors. Je t'écoute.
Louise : - J'ai vu les photos avec cette fille, cette blonde sur instagram, j'ai crus que tu étais passé à autre chose, et j'ai paniqué, alors j'ai...
Martin : - Tu as joué avec moi Louise. Tu t'es servie de moi pour ta carrière, pour avoir des nouveaux contrats.
Louise : - Laisse moi parler. J'ai paniqué, je me suis rendu compte que je m'étais mal conduite avec toi, et j'ai compris que j'avais des réels sentiments pour toi. Tu n'as pas entendu toute la conversation Martin, il n'y a que toi, depuis que je t'ai rencontré ma vie est chamboulée, je ne veux pas te perdre, j'ai besoin de toi dans ma vie. Alors, je suis allée chez public, je leur ai raconté ce que je savais, je l'ai fait par amour pour toi.
Martin : - Alors, pourquoi avoir parlé de la vie privé d'Ava.
Louise : - Je ne sais pas, je n'avais que ça en tête, je me suis dit qu'en me vengeant d'elle, tu te rendrais compte que c'était une preuve d'amour.
Martin : - Il est trop tard Louise.
Louise : - Je saurais te faire changer d'avis, tu ne peux pas tirer un trait sur notre histoire aussi vite Martin Weill.
Elle passa une main dans ses cheveux, se leva et déposa un baiser sur la joue du reporter puis quitta l'appartement, elle sourit en descendant les escaliers et s'engouffra dans la nuit.
Ava rentra chez elle à 8 heures, elle trouva son appartement vide, elle prit un café une douche et partie en direction de la rédaction, en sortant du métro elle passa sans prêter grande attention devant un kiosque à journaux puis revins sur ses pas, elle examina la devanture et attrapa la pile de tabloïds,
Ava : - Bonjour, je vais vous prendre ceux-là et tout ceux que vous avez en stock également.
Le vendeur leva un sourcil interloqué,
Ava : - Je suis fan du prince Harry. Je collectionne toutes ses unes.
L'homme : - Ça vous fera 120 euros.
Ava : - Vous prenez la carte bleue ?
Il tapota un écriteau, la reporter plissa les yeux.
Ava : - Bon, ben par chèque.
L'homme : - Pièce d'identité.
Elle lui tendit sa carte d'identité argentine.
L'homme : - Vous n'en n'avez pas une Française ?
Elle soupira en la cherchant dans ses affaires, et la lui tendit de nouveau.
L'homme : - Merci.
Ava : - Bonne journée.
Elle réitéra l'opération au kiosque qu'elle trouva quelques mètres plus loin et entra dans la rédaction cachée derrière une pile de journaux qu'elle jeta sur son bureau.
Hugo : - Tu vas bien ?
La jeune femme le regarda essayant d'esquisser un sourire qui ressembla plus à une grimace qu'autre chose. Elle s'installa et regarda la une de l'un des magasines achetés auparavant,
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Après avoir lu l'article, elle referma le magazine avec fureur et le balança sur le clavier de son ordinateur, les tremblements des mains de la jeune femme trahissaient son anxiété et sa colère, mâchoires serrées elle entra le mot de passe de sa session et attaqua son reportage qui avait été planifié. Hugo eu une moue, voir la jeune femme lui rappela de mauvais souvenirs, il savait qu'Ava était une bombe à retardement, son explosion risquait de faire beaucoup de dégâts, et beaucoup de personnes allaient en pâtir.
Les paroles de Louise résonnaient encore dans la tête de Martin, il n'avait pratiquement pas dormi de la nuit après le départ de la jeune femme, il repensait à chacun de ses mots, il les avaient décortiqués, analysé. Il ne pensait qu'à elle, à ses yeux bleus, à sa bouche, à son corps qu'il avait si souvent tenu entre ses mains, à la chaleur de ses bras. Il pensait à Louise toute entière, sa raison lui disait de ne pas lui pardonner alors que son cœur ne disait qu'il n'y avait de la place que pour elle dans sa vie. Elle et pas une autre. Aujourd'hui, il ne savait pas s'il devait partir de sa vie ou revenir vers elle, le temps avait apaisé sa tristesse. Il regarda la mine triste d'Ava, il s'en voulait de l'avoir embarqué dans cette histoire alors qu'elle n'avait rien demandé, qu'elle avait toujours prit soin de ne jamais répondre à aucune question concernant sa famille, ses amis ou ses relations amoureuses.
Dans l'histoire, elle n'était qu'un dommage collatéral, et il s'en voulait. Mais il s'en voulait bien plus d'avoir laissé filer Louise sans chercher à comprendre le pourquoi de cette conversation qu'il avait entendu, il se montrait parfois trop sanguin, et Louise était comme lui. La réalité lui revenait en pleine face, il s'était servi de Morgane pour oublier Louise, en vain. Il avait tenté de se persuader que Louise appartenait au passé, que tout ce qu'ils avaient vécus n'étaient que du bluff, il n'avait pas trouvé le courage de supprimer l'album contenant toutes leurs photos dans son téléphone, de laver la taie d'oreiller qui sentait encore le parfum de la jeune femme, il voulait croire qu'il était fait pour être seul, qu'il avait le sourire, qu'il était heureux. Mais, la vérité était tout autre. Il avait aimé à la première seconde lorsqu'il l'avait croisé dans ce bar américain, il n'avait pas écouté les recommandations de Clément, ni ensuite celle d'Ava ou encore Hugo. Leur séparation lui avait brisé le cœur, arraché, piétiné, comme si on l'avait volontairement déposé sur l'asphalte et qu'une voiture avait sciemment fait des allers-retours dessus jusqu'à ce qu'il soit complètement disloqué.