Quotidien.

Chapitre 56.

Yann arriva devant les locaux de bangumi et trouva Hugo assis sur un banc la tête devant son écran de téléphone.

Yann : - Salut !

Hugo leva la tête d'un air déçu.

Yann : - Tu n'espérais pas tomber sur moi, je me trompe ?

Hugo : - Non, c'est vrai.

Yann s'assit sur le banc aux côtés du journaliste avant de passer un bras sur l'épaule du jeune homme.

Yann : - Je l'ai eu au téléphone cette nuit. Elle va bien, elle est chez elle, elle nous a demandé de ne pas travailler cette semaine, et on a décidé de lui donner congé. Elle a besoin d'être seule.

Hugo regarda Yann, avant de se lever imité par son patron, ils entrèrent dans l'ascenseur alors qu'une voix leur demandait de l'arrêter.

Yann posa sa main contre la paroi métallique l'empêchant ainsi de se refermer.

Martin : - Merci. Salut les gars.

Yann hocha la tête alors qu'Hugo ne daigna pas répondre. La cage de fer montait les étages dans un silence lourd, après l'ouverture des portes Martin sortit en premier suivit de Yann alors qu'Hugo fermait la marche, ils entrèrent dans la salle de rédaction déjà en effervescence. Martin salua ses collègues et s'installa à son bureau, Hugo pris place à son tour après avoir salué Valentine et Azzedine.

Guillaume : - Tout le monde est là ? Super ! Réunion de rédaction dans cinq minutes. Samira, tu peux venir, tu vas avoir des demandes d'accréditations à faire.

La jeune femme se leva alors que toute l'équipe de journalistes entrait dans la salle dédiée aux réunions,

Guillaume : - Alors, salut déjà. J'espère que vous allez tous bien. Tout le monde va bien de toute façon, les vacances commencent vendredi. Ava est malade, il faut qu'on redistribue tous ses reportages prévus, et elle ne pourra pas assurer le meeting de Hamon ce soir, quelqu'un pourrait prendre sa place ? Martin ?

Ce dernier secoua la tête de gauche à droite.

Martin : - Impossible, je pars demain matin dans la Marne interviewer des jeunes Lepenistes, j'aurais pas le temps de faire l'aller-retour.

Guillaume : - Bon. Hugo ? Tu pourrais le faire toi ?

Hugo acquiesça,

Guillaume : - Super ! Clémence, tu prendras en charge le meeting de Fillon demain soir dans le Lot, pas de duplex, juste récupérer les images et les moments forts et peut-être avoir une interview du candidat, ce serait top. Azzedine, tu récupères l'interview qu'Ava devait faire de Cheminade, et Martin, tu dois rentrer de la Marne vendredi matin ?

Martin : - Ouais.

Guillaume : - Ok, du coup, tu repars dans la foulée pour suivre Lassalle dans un déplacement du côté de Toulouse.

Martin : - Mais, Guillaume, je vais être crevé !

Guillaume : - Ça tombe bien, on l'est tous. Te plains pas ! Tu seras en vacances après ton interview.

Samira notait les noms des journalistes et se préparer à contacter les équipes des candidats pour avoir les nouvelles accréditations.

Samira : - Quelqu'un aurait le numéro de l'équipe de com de Hamon ? J'ai reçu l'accréditation ce matin, mais elle est au nom d'Ava du coup.

Yann : - Je vais m'en occuper t'inquiète. Aller ! Tous au travail, on a du boulot.

Les journalistes se levèrent et commencèrent à quitter la pièce, Samira retint par le bras Hugo.

Samira : - Qu'est ce qu'elle a Va ? La grippe ?

Hugo : - Non. Elle ne vient pas, ton mari t'expliquera, je pense.

Hugo quitta la pièce en souriant à la jeune femme et tous regagnèrent leurs postes de travail, l'ambiance était plus que tendu entre Martin et Hugo, aucun des deux ne parlait à l'autre, la matinée passa avec une lenteur folle.

A l'heure du repas, 2zer entra dans les locaux de la rédaction, il avait pris pour habitude de venir déjeuner avec son épouse, du regard le rappeur cherchait Ava avant de retrouver Samira, il ne l'aperçut pas à son bureau et fit signe de la main à Hugo de le rejoindre, ce dernier s'exécuta

2zer : - Elle est où ?

Hugo : - Ta femme ? Dans son bureau.

Le rappeur secoua la tête,

2zer : - Va !

Hugo : - Chez elle.

Le visage du jeune homme se déforma dans une grimace, alors que sa femme arrivait en lui souriant.

Hugo : - Bon ap' les amoureux.

Samira : - Merci !

Après l'émission, Camille retrouva William chez elle, elle arrivait à lâcher prise, mais, l'épreuve de la fausse-couche n'était jamais bien loin. William était absorbé dans iPad quand son visage s'éclaira.

William : - Et si on prenait des vacances ?

Camille : - Des vacances ?

William : - Ouais, si on partait au fin fond de l'Italie, sans portables, sans ordinateurs juste toi, moi, une tente et un feu de bois.

Camille : - Et, tu comptes te nourrir comment ?

William : - J'irais à la chasse.

Camille : - Ok Bobby. Calme-toi, d'accord pour les vacances juste toi et moi, mais tu n'iras pas à la chasse. Tu vas te faire casser la gueule par un écureuil, on dormira dans un be and be.

William soupira, puis réfléchi un instant,

William : - Je pourrais aller à la pêche ?

Camille lança son magasine embrassant l'homme en riant avant de le renverser en arrière et de jeter leurs vêtements au sol.

Valentine monta les marches quatre à quatre de l'immeuble d'Ava, arrivée face à sa porte d'entrée, elle tambourina à sa porte à en perdre haleine.

Valentine : - Je sais que tu es là ! Ta voiture est restée sur le parking des plateaux. Ouvre-moi ! J'ai besoin de te parler Va. J'ai besoin que tu me parles. J'ai besoin que tu m'ouvres ! Ava. T'es ma famille, tu es tout ce que j'ai à Paris. Ouvre-moi, je t'en supplie. Je serais toujours là pour toi. Tu le sais.

Valentine laissa son dos glisser contre la lourde porte de bois.

Valentine : - Tu le sais hein que je serais toujours là pour toi. Je t'aime Va.

Si la jeune femme avait pu voir l'intérieur de l'appartement de son amie, elle aurait su que cette dernière était dans la même position assise sur son parquet la tête posée sur ses genoux repliés, une bouteille de vodka vide à ses côtés.